• Une étude, dont les résultats intitulés «The assembly of ‘normal’ galaxies at z ~ 7 probed by ALMA» ont été publiés dans la revue MNRAS, a permis, grâce au réseau ALMA, de détecter, au sein des galaxies normales de l'Univers jeune, les nuages de gaz propices à la formation des étoiles les plus lointains qui soient.

     

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, ALMA a été pointé en direction de galaxies, dont l'existence, à l'époque de la réionisation, quelque 800 millions d'années après le Big Bang, «était avérée» en vue non pas d'analyser la lumière en provenance des étoiles, mais «la faible lueur émise par le carbone ionisé constituant en partie les nuages de gaz à partir desquels les étoiles se formaient», car «leur objectif était d'étudier l'interaction entre une jeune génération d'étoiles et les nuages de gaz froid qui se sont formés au sein de ces premières galaxies».

     

    De plus, les galaxies choisies ne correspondent pas aux «rares objets extrêmement brillants (tels des quasars et des galaxies caractérisées par des taux particulièrement élevés de formation d'étoiles) qui avaient fait l'objet d'observations antérieures», mais sont des représentantes des «galaxies plus classiques et bien plus nombreuses qui ont réionisé l'Univers et nous entourent aujourd'hui».

     

    Ainsi, ALMA a été en mesure de capter «de l'une de ces galaxies, notée BDF2399», un signal «certes faible mais clair produit par le carbone ionisé». Cette lueur, «qui ne provenait pas du centre de la galaxie mais de sa périphérie», constitue «la détection la plus lointaine à ce jour de ce type d'émission en provenance d'une galaxie normale, datée de moins d'un milliard d'années après le Big Bang».

     

    Grâce à cette image, qui fait apparaître, pour la première fois, les toutes premières galaxies «non pas sous l'aspect de minuscules tâches, mais sous la forme d'objets dotés d'une structure interne», l'opportunité nous est donnée d'assister à leur formation.

     

    Plus précisément, «la localisation périphérique de la lueur observée résulterait de la perturbation qu'exerce l'environnement hostile constitué des étoiles nouvellement formées (tant leur intense rayonnement que les effets des explosions de supernovae) sur les nuages centraux, tandis que le rayonnement produit par le carbone témoigne de l'accrétion du gaz froid qui compose le milieu intergalactique».

     

    La combinaison des nouvelles observations d'ALMA avec des simulations informatiques va permettre d'affiner «notre compréhension des processus clés se produisant au sein des premières galaxies» puisque «les effets du rayonnement stellaire, la survivance des nuages moléculaires, l'échappement du rayonnement ionisant et la structure complexe du milieu interstellaire peuvent à présent être modélisés et comparés aux observations», car «BDF 2399 constitue certainement un prototype des galaxies responsables de la réionisation».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Phylogeny of Dictyoptera: Dating the Origin of Cockroaches, Praying Mantises and Termites with Molecular Data and Controlled Fossil Evidence» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis d'établir que l'origine des Dictyoptères, un ordre d’insectes qui comprend les blattes, les termites et les mantes, était beaucoup plus récente que ne le laissaient supposer certains fossiles ou de précédentes estimations.

     

    Pour parvenir à réviser la question de l’origine de ces insectes, l'étude ici présentée «a utilisé une approche associant phylogénie moléculaire et paléontologie».

     

    Pour cela, «un échantillon de près de 800 espèces et 10 000 nucléotides» a tout d'abord été réuni «alors que les phylogénies produites récemment à l’échelle des Dictyoptères utilisaient moins de 60 espèces». La phylogénie moléculaire obtenue «a permis de redéfinir les relations de parenté entre les 800 espèces étudiées».

     

    Ensuite, pour dater l’arbre phylogénétique des Dictyoptères, un cadre temporel a été proposé «grâce à des datations moléculaires, estimées par des méthodes mathématiques combinant étude des rythmes d’évolution de l’ADN et calibration par les âges de 18 fossiles aux affiliations argumentées sur un plan morphologique».

     

    Il en résulte que «l’origine des blattes remonterait au Permien (~275 Ma), résultat compatible avec certains fossiles mais bien loin des hypothèses se référant au Dévonien (~ 400 Ma)».

     

    Pour leur part, les termites actuels se seraient «diversifiés il y a environ 150 Ma, de manière concomitante à un autre groupe d’insectes eusociaux, les fourmis (et contrairement à des estimations maximum de 215 Ma)».

     

    Enfin, si les mantes auraient eu «une origine ancienne (~ 300 Ma, estimation cohérente avec des fossiles controversés datant de la fin du Carbonifère)», la diversification des lignées actuelles aurait été beaucoup plus récente (~ 185 Ma), cet intervalle de temps important étant «compatible avec un scénario de succession écologique où les mantes prédatrices auraient finalement occupé une niche vacante suite à l’extinction d’autres insectes carnivores de type Orthoptère (grillons, sauterelles…)».

     

    Cette étude, qui montre «que les groupes de Dictyoptères modernes ne se seraient pas diversifiés avant les Hyménoptères, les Diptères ou les Coléoptères, même si leur origine est contemporaine de l'éclatement de la Pangée (débutant aux alentours de 225 Ma)», appelle, en réduisant «la fenêtre temporelle de diversification classiquement attribuée aux Dictyoptères», à cibler les recherches paléontologiques sur ces groupes «autour des périodes critiques du Permien, du Jurassique et du Trias».

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «The lameness of King Philip II and Royal Tomb I at Vergina, Macedonia» ont été publiés dans la revue PNAS, laisse penser que Philippe II de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand, ne serait pas enterré dans la 'Tombe II' de Vergina, en Macédoine (Grèce) mais dans la 'Tombe I' à côté.

     

    La 'Tombe I' de Vergina est «l’une des trois tombes royales découvertes en 1977 par Manolis Andronikos dans le monumental tumulus de 110 m de diamètre de l’antique Aigai, la première capitale de l’ancien royaume de Macédoine, classées depuis 1996 au patrimoine mondial de l’Unesco».

     

    Alors que toutes ces tombes «contenaient encore des restes humains», Manolis Andronikos a eu la certitude que «la 'tombe II' était celle de Philippe II, assassiné en 336 avant notre ère par l’un de ses gardes». Pour affirmer cela, il s'appuyait, en particulier, sur le fait que cette tombe, «retrouvée intacte», qui contenait «les os incinérés d’un homme et d’une femme, entourés d’objets somptueux», conservait «une antichambre décorée d’une fresque de 5m de long où l’on pouvait voir Philippe II et son fils adolescent, le futur Alexandre le Grand, chasser le lion».

     

    De plus, «la cuirasse de fer sertie d’or, le casque de fer, le bouclier de cérémonie, la vaisselle d’or et d’argent, des objets incrustés d’ivoire, le larnax (urne) d’or frappé de l’étoile de Macédoine, ou la précieuse couronne de feuillage retrouvés sur place» inclinaient à penser qu'ils appartenaient à Philippe II.

     

    Pour l'étude ici présentée, la conclusion est différente. En effet, l'analyse (réalisée «en utilisant des techniques médico-légales de numérisation et de radiographie (tomodensitométrie, reconstructions 3D)»), des os d'un squelette partiel retrouvé dans la 'Tombe I', fait apparaître des éléments «qui s’accordent mieux à ce que l’on sait de Philippe II», comme «les traces d’une blessure au genou gauche faite par une lance reçue par le souverain lors d’une bataille trois ans avant sa mort».

     

    De plus, «ce squelette d’1,80 mètre aurait été celui d’un homme âgé d’une quarantaine d’années» comme, à sa mort, le souverain macédonien, «décédé à 45 ans (336 av.J.C)», les restes d’une femme et d’un nouveau-né retrouvés à ses côtés pouvant être «ceux de sa dernière épouse Cléopâtre, jeune femme d’origine Scythe âgée de 18 ans, et de leur enfant».

     

    Quant à l’occupant de la 'Tombe II', «ce serait Philippe III Arrhidée, un demi-frère d’Alexandre, inhumé là après son incinération, (317 av.J.C) en compagnie de son épouse, Eurydice». Pour finir, il faut tout de même souligner que, pour l'instant, ces conclusions suscitent la controverse.

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Deux études, dont les résultats intitulés respectivement «Discovery of a Weyl Fermion semimetal and topological Fermi arcs» et «Experimental observation of Weyl points» ont été publiés dans la revue Science, fournissent, pour la première fois, des preuves en laboratoire de l’existence du fermion de Weyl, une particule prédite dès 1929 par le physicien et mathématicien allemand Hermann Weyl, qui était restée insaisissable pendant presque un siècle.

     

    Rappelons tout d'abord que les particules élémentaires se répartissent en deux grands groupes, d'une part, les bosons «responsables des forces qui régissent notre univers» et, d'autre part, les fermions qui «sont les briques de base de la matière».

     

    Pendant longtemps, la particule de Weyl, qui est sans masse contrairement à tous les autres fermions, avait été assimilée au neutrino, ce qui n'est plus le cas depuis 1998, date où il est apparu que le neutrino présentait une faible masse.

     

    Dans le cadre de la première étude, les chercheurs, qui avaient théorisé auparavant l’existence de fermions de Weyl dans un cristal d'arséniure de tantale, ont utilisé pour leur expérience un cristal d'arséniure de tantale asymétrique, après avoir simulé «des dizaines de structures cristallines».

     

    Cette structure, qui «a été validée à l’aide d’un spectromicroscope à effet tunnel refroidi au niveau du zéro absolu et suspendu au plafond pour éviter les vibrations», a été soumise «à un faisceau de photons issu d’un accélérateur à haute énergie» de sorte que la forme, la taille et la direction du faisceau induit a «révélé la présence jusqu'alors insaisissable du fermion de Weyl» dans ce semimétal.

     

    Plus précisément, le fermion de Weyl apparaît comme une perturbation du milieu qui en fait une quasi-particule. Ainsi, sa description dans un cristal «fait intervenir un espace abstrait dans lequel émergent des équations qui ressemblent beaucoup à celles qui régissent des monopôles magnétiques, dans un espace réel», les fermions de Weyl portant dans cet espace abstrait «des analogues des charges magnétiques (elles peuvent être opposées)».

     

    La seconde étude, pour sa part, a employé dans le cadre d'une expérience très similaire un cristal photonique structuré en gyroïde. Ce choix découle du fait que, «depuis quelque deux années, les physiciens supposaient que de briser les symétries» d'un gyroïde, qui est «une surface qui minimise son aire tout en réalisant une contrainte», pourrait faire apparaître des fermions de Weyl.

     

    Un avantage des fermions de Weyl est qu'ils ne se dispersent jamais lorsqu’ils rencontrent un obstacle, «contrairement aux électrons qui sont facilement rétrodiffusés»: en effet, «ils n’interagissent qu’avec d’autres fermions de Weyl et, en attendant, suivent imperturbablement leur trajet». Il en résulte qu'ils sont capables de «transporter des charges à grande vitesse, sur de longues distances et sans dégager de chaleur» ce qui peut «accroître considérablement l’efficacité des systèmes électroniques».

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Earliest evidence of dental caries manipulation in the Late Upper Palaeolithic» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis, grâce à l'analyse d’une molaire d’un squelette âgé de 14.000 ans, de retrouver la trace de la plus ancienne intervention chirurgicale dentaire reconnue à ce jour.

     

    Ce squelette, conservé à l’université de Ferrare (Italie), avait été mis au jour en 1988 «dans un des abris sous-roche de Ripari Villabruna, dans le Val du Cismòn, au cœur des Dolomites (Vénétie)». L'emploi d'un microscope électronique à balayage, a fait apparaître que la molaire en question «a été forée de façon méthodique à l’aide d’un outil en silex».

     

    En fait, jusqu’alors, «la cavité présente sur la molaire» avait été décrite «comme une lésion carieuse», mais les stries particulières «relevées sur la surface interne de la perforation de cette molaire inférieure» prouvent l'emploi «d’un microlithe (un petit outil de pierre taillée) pour le creusement de la dent afin que le 'praticien' puisse accéder aux tissus infectés».

     

    Parmi les témoignages moins anciens de traitement dentaire, on peut signaler «la présence d’une fissure colmatée à la cire d’abeille» qui est «une substance connue pour ses propriétés antibactériennes» sur «une dent provenant d’une mâchoire néolithique vieille de 6500 ans trouvée en Slovénie au 19e siècle» et «les manipulations dentaires mises en évidence sur des molaires vieilles de 9000 ans» retrouvées à Mehrgarh (Pakistan) en 2006.

     

     

     


    votre commentaire