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    Une étude, dont les résultats intitulés «Dissolution on Titan and on Earth: Toward the age of Titan's karstic landscapes» ont été publiés dans la revue Journal of geological research-Planets, a permis de calculer combien de temps il faut pour que se forme sur Titan un gouffre, qui donnera naissance à un lac.

     

    Rappelons tout d'abord que la surface de Titan, une lune de Saturne, «est parsemée de nombreux petits lacs peu profonds avec des bords arrondis et des parois abruptes». Comme «la sonde Cassini, en orbite autour du système saturnien depuis 2004, a «observé de nombreuses dépressions vides» et des lacs qui ne sont pas reliés à des rivières, mais peuvent se remplir «par des pluies d’hydrocarbures et des suintements de sous la surface», la question se pose de comprendre la formation de ces dépressions.

     

    Du fait «que le paysage autour des lacs ressemble aux reliefs karstiques terrestres» qui résultent «de l'érosion des roches solubles comme le calcaire et le gypse par les eaux souterraines et les précipitations», cette observation laisse penser que le processus sous-jacent sur Titan «peut être étonnamment similaire».

     

    Pour tester cette hypothèse, dans le cadre de l'étude ici présentée, il a été «supposé que la surface du satellite est recouverte de matériaux organiques solides et que le principal agent de dissolution est constitué par des hydrocarbures liquides». Il est alors apparu «qu’il faut environ 50 millions d’années pour créer une dépression de 100 mètres près des pôles où la pluviométrie est importante et environ 375 millions d’années à des latitudes plus basses, là où la pluie est moins fréquente».

     

    Ces calculs, qui sont «compatibles avec les observations et les connaissances du climat de Titan», peuvent fournir une base comparative entre la Terre et un monde dynamique relativement différent «situé à plus d’un milliard de kilomètres dans le système solaire externe».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Biosynthesis of monoterpene scent compounds in roses» ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir que les composés majeurs du parfum des roses sont produits par une voie de synthèse originale qui n'avait jusqu'ici jamais été décrite chez les plantes.

     

    Employé dans la cosmétique depuis l’Antiquité, le parfum de la rose est composé de centaines de molécules odorantes. Son odeur typique «est attribuée principalement aux molécules de la famille des monoterpènes (en particulier le géraniol)».

     

    Alors que, jusqu'ici, «on pensait qu’il n’existait qu’une seule voie de biosynthèse de ces monoterpènes, faisant intervenir des enzymes de la famille des terpènes synthases», l'étude ici présentée a, pour la première fois, mis en évidence une nouvelle voie de biosynthèse de ces monoterpènes chez la rose, qui «ne fait pas intervenir des terpènes synthases mais une enzyme appelée nudix hydrolase (RhNUDX1)». De plus, il est apparu que «les roses non parfumées n’expriment pas le gène RhNUDX1».

     

    Notons cependant que ce type d’enzymes nudix hydrolase «est connu chez tous les êtres vivants mais n’avait encore jamais été associé au parfum»: chez Arabidopsis, par exemple, «une nudix hydrolase similaire intervient dans l’élimination des produits toxiques de la cellule lors d’un stress oxydatif, évitant ainsi des dommages génétiques».

     

    Ces travaux, qui «permettent d’expliquer pourquoi de nombreuses roses sont dépourvues de parfum», conduisent à envisager l'utilisation du gène RhNUDX1 «comme marqueur durant la sélection des rosiers, de manière à pouvoir, dans un avenir proche, acheter chez le fleuriste des bouquets de roses parfumées, à coup sûr».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A model-tested North Atlantic Oscillation reconstruction for the past millennium» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de décrypter, avec une finesse jamais atteinte, mille ans d’évolution de la circulation atmosphérique autour de l’océan Atlantique Nord.

     

    Rappelons tout d'abord que les variations de cette circulation, appelées Oscillation Nord Atlantique, «définissent les changements de pression entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande, impactant le climat de l’hémisphère nord, en particulier le climat hivernal de l’Europe».

     

    En vue d'anticiper les conditions climatiques hivernales de l’Europe (précipitations, températures…), «de nombreux travaux sont en cours pour prévoir l’Oscillation Nord Atlantique (NAO), d’une saison à l’autre», mais pour envisager «la possibilité d'une prévision de la NAO sur une dizaine d’années, il est essentiel d’étudier sa variabilité passée à plus long terme (millénaire)».

     

    Cependant, alors que les variations de la NAO sont «bien renseignées depuis le début du XIXe siècle», elles «ne peuvent qu’être estimées à partir de mesures indirectes sur la période du dernier millénaire».

     

    Pour expliquer «des conditions climatiques douces de l’Europe centrale et de l’Europe du nord pendant la période médiévale», une première étude suggérait qu'à ce moment-là, «la NAO était 'bloquée' en phase positive» (autrement dit «la différence de pression atmosphérique entre les Açores et l’Islande était toujours plus forte que la moyenne») de sorte que les tempêtes hivernales étaient «dirigées vers le centre et le nord de l'Europe, où les hivers sont alors doux et humides, tandis que les hivers du sud de l'Europe et du Groenland sont plus froids et secs».

     

    Afin d'élaborer «une nouvelle estimation des variations de la NAO au cours du dernier millénaire, avec une résolution plus fine (année par année)», l'étude ici présentée a «pris en compte 48 enregistrements climatiques, issus d'archives naturelles autour de l'océan Atlantique» et a utilisé «une nouvelle approche statistique» pour évaluer la fiabilité de son estimation.

     

    Appliquée «à six simulations du climat du dernier millénaire», cette méthode a fait apparaître «que la combinaison de différents enregistrements climatiques provenant de différentes régions (et en particulier l’utilisation des carottes de glace du Groenland) permet d’estimer de manière plus fiable la NAO».

     

    En outre, une «réponse quasi-systématique de la NAO après les éruptions volcaniques majeures» a été identifiée, puisque «deux ans après chacune des onze éruptions les mieux connues du dernier millénaire, la NAO devient presque systématiquement positive» (un phénomène observé, pour la première fois «après l'éruption du volcan Pinatubo, en 1991»).

     

    Ainsi «bien que ce mécanisme ne soit pas encore complètement compris», une piste a été trouvée «pour prévoir les conséquences d’une éruption volcanique majeure sur le climat européen en hiver».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A New Eocene Casquehead Lizard (Reptilia, Corytophanidae) from North America» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de décrire une nouvelle espèce de lézard, baptisée 'Babibasiliscus alxi', dont les restes fossilisés, vieux de 48 millions d'années, ont été découverts dans le Wyoming (États-Unis).

     

    Ce lézard de 60 centimètres de long, qui était «doté d'une crête osseuse sur le dessus du crâne» et qui possédait «de petites dents adaptées pour dévorer d'autres lézards, des serpents, des poissons, des insectes mais aussi des plantes», pourrait avoir écumé, à son époque, les eaux d'un habitat tropical luxuriant situé dans une zone qui correspond aujourd'hui au nord-ouest des États-Unis. Il était «probablement actif la journée et passait beaucoup de temps dans les arbres».

     

    Cette espèce semble «avoir été la première du groupe Corytophanidae, dont font partie les 'lézards Jésus', mais aussi les ignames ou les caméléons», un groupe «qui reste mal compris étant donné le petit nombre de fossiles découverts à ce jour».

     

    Les descendants directs de Babibasiliscus alxi, qui sont «surnommés 'lézards Jésus' en raison de leur capacité de marcher sur l'eau», vivent actuellement «dans une région qui s'étend du centre du Mexique au nord de la Colombie, proliférant dans les températures chaudes de l'équateur».

    Pour finir, notons que, du fait que «comme le 'lézard Jésus', différentes espèces animales, de plantes ou de champignons qui vivent concentrées dans les régions tropicales et subtropicales, sont souvent trouvées fossilisées à des latitudes moyennes et élevées datant de périodes anciennes chaudes de la Terre», les fossiles «peuvent nous éclairer sur l'impact possible du réchauffement actuel que nous pouvons attendre sur la faune et la flore».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Large heterogeneities in comet 67P as revealed by active pits from sinkhole collapse» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier, grâce à la sonde européenne Rosetta, une des sources des jets de poussières qui créent un halo autour des comètes, qui lui-même s’étire sous la forme de queues brillantes.

     

    Plus précisément, l’instrument Osiris, équipant Rosetta qui «scrute la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko depuis août 2014, a pu photographier les bouffées de matière échauffée par le Soleil provenant «des nombreux puits à la surface de l’objet céleste». En fait, ce sont les glaces d’eau et de gaz carbonique vaporisées «qui emporte les grains de matières organiques ou de silicates formant la chevelure».

     

    Ces jets, jaillissent des parois des puits qui peuvent atteindre deux cents mètres de diamètre et autant de profondeur. Il est ainsi apparu que «sur dix-huit trous étudiés en détail entre juillet et décembre 2014, six sont actifs», ce qui établit, pour la première fois, un lien entre la morphologie et l’activité d’une comète.

     

    Comme il faudrait 7000 ans pour que la vaporisation des glaces ou encore l’érosion parviennent à réaliser de tels puits alors que le noyau de la comète «n’est suffisamment proche du Soleil, donc actif, que depuis une soixantaine d’années», il faut une solution plus 'violente' pour expliquer l’apparition de ces puits.

     

    Comme, d'autre part, les comètes sont des corps trop petits pour que ces déformations soient imputables à des impacts d'astéroïdes («Statistiquement, on attendrait 3 ou 4 cratères de collision sur 67P, soit bien moins que les dix-huit puits déjà identifiés»), l'hypothèse avancée est que des cavités, se formant sous la surface, «finissent par s’effondrer soudainement en des puits cylindriques».

     

    Deux scénarios pourraient alors permettre de comprendre pourquoi les noyaux de comètes «seraient de tels gruyères»: le premier stipule que «le noyau s’est formé par l’agglomération de gros blocs de matière qui s’assemblent à faible vitesse, laissant des trous entre eux», tandis que le second dit que «des zones glacées fondent au cœur du noyau, créant des creux dans le matériau et l’affaiblissant jusqu’à l’effondrement». Toutefois, pour l'instant, rien ne permet «de trancher entre ces hypothèses».

     

     

     


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