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    Deux études, dont les résultats intitulés «Quasi-periodic oscillations in accreting magnetic white dwarfs» ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics (I. Observational constraints in X-ray and optical, II. The asset of numerical modelling for interpreting observations), ont permis de modéliser un phénomène énigmatique d'oscillations quasi-périodiques présent à la surface d'étoiles 'naines blanches' fortement magnétiques, appelées 'polars'.

     

    Rappelons tout d'abord que lorsque «le Soleil aura épuisé toutes ses ressources nucléaires», son cœur s’effondrera «sous l’action de la gravité en un astre très dense ayant une masse proche de celle du Soleil mais dans un volume équivalent à celui d’une planète comme la Terre» devenant alors une 'naine blanche'.

     

    On estime aujourd'hui «que près de 10% des étoiles de la Galaxie se sont déjà transformées en 'naines blanches', dont certaines «sont très fortement magnétiques avec un champ magnétique plus de dix millions de fois plus intense que celui du Soleil» de sorte que «lorsqu’elles sont en orbite autour d’une autre étoile», ces naines blanches magnétiques, dénommées 'polars', «aspirent la matière qui tombe en chute libre jusqu’à leurs pôles dans ce qui est appelé une 'colonne d’accrétion', région cylindrique mesurant quelques centaines de kilomètres de rayon».

     

    Plus précisément, la matière en chute libre dans cette colonne «atteint des vitesses supersoniques de l’ordre de 1000 km/s créant un phénomène d’onde de choc, analogue au 'bang' des avions supersoniques» de telle sorte que «cette onde de compression ralentit brutalement la matière qui s’échauffe et peut alors rayonner autant d’énergie qu’au cœur d’une étoile, principalement sous forme de rayons X, ultraviolets et lumière visible».

     

    Comme «entre 1982 et 1997, des variations de luminosité rapides ont été découvertes dans la lumière visible de cinq de ces polars, suggérant l’existence d’instabilités» les recherches ici présentées ont eu pour objectif de «comprendre l’origine de ces instabilités présentes dans ces étoiles fortement magnétiques».

     

    Dans une première étape, «des simulations numériques très précises du processus physique complexe de l’onde de choc due au déplacement de la matière dans la colonne d’accrétion des polars» ont été produites, qui ont fait apparaître, dans la majorité des cas, «de fortes instabilités se traduisant par une oscillation importante de la hauteur du choc au-dessus de la naine blanche et donc de la luminosité en rayons X». De plus, pour la première fois, «un choc dit 'secondaire' qui est 'réfléchi' par la surface de la naine blanche lorsque la matière percute l’étoile» a été mis en évidence.

     

    Dans une seconde étape, «la présence de ces oscillations rapides, dont les périodes peuvent varier de 0,1 à 10 secondes» a été recherchée «dans un ensemble de polars observées en rayons X par le satellite européen XMM-Newton», sans qu'aucune des oscillations rapides n’ait pu être révélée, parmi les 24 polars étudiées, ce qui semble mettre en doute aujourd’hui «la validité des modèles standards sur le comportement des colonnes d’accrétion dont la physique est pourtant considérée comme bien maîtrisée».

     

    Ces résultats vont désormais pouvoir être confirmés «grâce à l'utilisation de lasers de haute énergie qui permettront dans un avenir proche de reproduire en laboratoire des conditions physiques analogues à celles rencontrées à la surface des naines blanches».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Active volcanism on Venus in the Ganiki Chasma rift zone» ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis de conclure que les instruments de la sonde européenne Venus Express ont fourni en 2008 des mesures qui indiquent de manière très convaincante que l’on a surpris une éruption volcanique sur Vénus ayant duré au minimum quelques jours.

     

    Alors que la surface de Vénus est «profondément marquée par des processus volcaniques qui l’ont bouleversé il y a environ 500 millions d’années», comme l'a révélé le radar de la mission Magellan de la NASA, la question se pose de savoir si Vénus fait toujours partie du «petit club des corps du Système solaire volcaniquement actifs ».

     

    Ce serait logique puisque «a priori, le stock d’éléments radio-actifs et la quantité de chaleur d’accrétion initiale de Vénus sont comparables à ceux de la Terre», mais, comme il faut être prudent dans les généralisations, car, par exemple, il n’y a pas de signes de tectonique de plaques sur Vénus «alors qu’on aurait pu naïvement s’attendre à en trouver», rien ne vaut une preuve concrète.

     

    Grâce à l'étude ici présentée, cette preuve semble exister, puisque «l'instrument VMC (Venus Monitoring Camera) qui permet d’observer dans l’infrarouge proche la surface de Vénus à travers son atmosphère» a détecté «des variations importantes d’émissions de nature thermique sur une échelle de quelques jours»: plus précisément, quelques «zones d’une région baptisée Ganiki Chasma, à proximité des Ozza Mons et Maat Mons» sont devenues «nettement plus chaudes, avant de se refroidir rapidement».

     

    Cependant, si «en raison de la difficulté à faire des observations à travers l’atmosphère de Vénus, même avec VMC, les images obtenues suggèrent que l’éruption s’est produite sur une surface dont la taille est d’environ 100 km», il s’agirait, en réalité, plutôt «d’un phénomène volcanique qui se serait produit sur une surface d’environ 1 km» dont la température aurait passé de 480 °C à 830 °C.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The ancestry and affiliations of Kennewick Man» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de révéler que l’Homme de Kennewick, l’un des plus importants vestiges humains jamais découverts en Amérique du Nord (vieux de 8500 ans), contrairement à ce qui avait été affirmé jusque-là, est étroitement lié aux Amérindiens actuels.

     

    Les ossements de l'Homme de Kennewick avaient été découverts en 1996 par deux promeneurs au bord de la rivière Columbia, près de Kennewick, dans l’État de Washington. Comme, dès sa découverte, les datations radiocarbone, ont révélé qu’ils sont «d’une grande ancienneté», une querelle s'est très vite développée entre les anthropologues et les tribus locales d'Amérindiens qui exigent que leur soient restitués les restes de 'L’Ancien' afin de l'inhumer «avec les rituels qui lui sont dus».

     

    Cependant, du fait qu'en 1998, une analyse a indiqué qu'avec «sa face étroite et son crâne allongé», cet homme possède «des caractéristiques morphologiques caucasoïdes –et non mongoloïdes comme chez tous les Indiens», la position des communautés indiennes s'en était trouvée relativement affaiblie.

     

    Ce n'est désormais plus le cas avec l'étude ici présentée, car l'analyse génomique, effectuée sur l'ADN extrait d’un des métacarpes de la main de l'Homme de Kennewick, prouve clairement le lien entre celui-ci et les Amérindiens actuels.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A permanent, asymmetric dust cloud around the Moon» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de découvrir, grâce à des données issues de la mission LADEE, que des nuages formés uniquement de particules de poussière étaient présents autour de la Lune.

     

    Rappelons tout d'abord que «les équipages des missions Apollo 15 et 17 avaient aperçu, à plusieurs reprises, dans le ciel lunaire une sorte de lueur à l’horizon qui ne pouvait s’expliquer que par la présence de nuages autour de l’astre». Cependant, il ne pouvait s'agir «de cumulonimbus ou autre stratus ou cirrus» car, «ces structures composées de gouttelettes d’eau (ou d’autres substances liquides) sont le propre des planètes possédant une atmosphère comme la Terre».

     

    Alors que «depuis ces missions, qui se sont déroulées au début des années 70, aucune autre observation satellitaire n’était venue corroborer cette hypothèse», des données «issues de la mission LADEE (Lunar Atmosphere and Dust Environment Explorer, un satellite en orbite basse autour de la Lune)» confirment «qu’il existe bel et bien un nuage asymétrique au-dessus de notre satellite».

     

    Il est ainsi apparu que la densité de ce nuage, qui «est formé par des grains de poussières soulevés par les impacts de particules cométaires et d’astéroïdes qui frappent à très grande vitesse la surface en régolite de la Lune», s'accroît «pendant les pluies annuelles de météorites, en particulier celles des Géminides, qui se produisent vers la mi-décembre».

     

    Ces observations démontrent «que tous les astres sans atmosphère sont susceptibles de posséder des nuages de poussières les entourant», mais, en ce qui concerne la Lune, comme le nuage nouvellement décrit est très peu dense et plus proche de la surface que ce qu'indiquaient les observations effectuées lors des missions Apollo, sa présence «ne saurait expliquer complètement les lueurs aperçues par les astronautes».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Jejunal T Cell Inflammation in Human Obesity Correlates with Decreased Enterocyte Insulin Signaling» ont été publiés dans la revue Cell Metabolism, a permis de montrer qu'une obésité sévère s'accompagne d'une inflammation de l'intestin grêle essentiellement au niveau du jéjunum, une partie de l'intestin grêle qui joue un rôle majeur dans l'absorption des lipides et des glucides.

     

    Le jéjunum «à cause de son emplacement dans l'organisme est difficile à étudier» de sorte que sa contribution dans l'obésité humaine était jusqu'ici mal connue. Pour les analyses de l'étude ici présentée, des échantillons de jéjunum «issus de 185 personnes souffrant d'obésité sévère» ont été obtenus lors de «l'opération de chirurgie visant à réduire leur obésité et les maladies associées (by-pass gastrique)».

     

    Comparés à des prélèvements de jéjunum «de 33 individus non obèses, opérés pour d'autres raisons», ces échantillons ont fait apparaître «un état d'inflammation chronique de l'intestin grêle chez ces personnes obèses et la colonisation de l'épithélium du jéjunum par des lymphocytes T, dont la densité augmente avec le degré d'obésité».

     

    Comme ces cellules immunitaires émettent des cytokines qui inhibent la sensibilité à l'insuline des entérocytes, «des cellules épithéliales absorbantes de l'intestin» et comme l'action de l'insuline régule «l'absorption des nutriments et la glycémie», ce phénomène immunitaire participe «à l'aggravation de la situation clinique des patients».

     

    De plus, des études cliniques complémentaires ont également mis en évidence «que, chez les personnes obèses, l'augmentation de la densité intestinale des lymphocytes T est probablement en relation avec des complications associées à l'obésité comme la maladie hépatique (NASH) et les dyslipidémies».

     

    Par ailleurs, du fait qu'il a été observé que «les replis de la muqueuse intestinale de ces patients, les villosités, sont plus longs que chez les sujets non obèses», il en découle «que la surface d'échange de l'intestin grêle est augmentée de 250 % (augmentation de surface équivalente à deux courts de tennis) et que les malades absorbent davantage de nutriments». Dû à la diminution de l'apoptose, un mécanisme de mort cellulaire, ce phénomène contribue aussi à «renforcer l'action inflammatoire du système immunitaire dans cette zone et aggraver la pathologie».

     

    Ces travaux, qui mettent en lumière l'existence dans l'intestin grêle de mécanismes similaires à ceux déjà observés dans les tissus adipeux, hépatique, pancréatique et musculaire des personnes obèses , «ouvrent des perspectives d'interventions thérapeutiques non invasives permettant de réduire l'état inflammatoire de l'intestin et de lutter contre l'obésité».

     

     


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