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    Une étude, dont les résultats intitulés «Interplanetary dust particles as samples of icy asteroids» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis de mettre en évidence que la plupart des poussières interplanétaires qui finissent en micrométéorites à la surface de la Terre sont les objets extraterrestres récoltés les plus représentatifs de la ceinture principale d’astéroïdes alors qu'on a longtemps considéré que ce devait être les météorites.

     

    Rappelons que les micrométéorites «sont des poussières extraterrestres faisant généralement une taille inférieure au millimètre et qui en masse représentent la fraction la plus importante de la matière extraterrestre accrétée par la Terre au cours du temps» et que ces poussières, bien que de petite taille, «sont à l’origine de la plupart des étoiles filantes que l’on observe dans le ciel».

     

    L'étude ici présentée a comparé «les propriétés spectrales des astéroïdes riches en glace (comme Cérès par exemple, visité en ce moment par la sonde américaine DAWN) avec celles de toutes les classes de météorites et de poussières interplanétaires récoltés sur Terre ou dans la stratosphère». Il est alors apparu que «seules les poussières interplanétaires anhydres sont compatibles avec les propriétés spectrales des astéroïdes riches en glace».

     

    Cette découverte, qui remet en cause «le statut de référence des météorites dans la connaissance de la ceinture d’astéroïde» au profit des poussières interplanétaires, implique qu'il faut «reconsidérer l’origine que l’on attribuait à ces poussières qui au lieu de provenir principalement des comètes comme on le supposait, proviennent essentiellement de la ceinture principale», puisque «la comparaison avec les propriétés spectrales des comètes donne de moins fortes similitudes».

     

    Ainsi, les poussières interplanétaires, «fraction la plus importante de la matière accrétée par la Terre» sont représentatives des astéroïdes glacés, «fraction la plus importante des astéroïdes formant la ceinture principale», autrement dit, «la ceinture principale d’astéroïdes est la source principale de la matière accrétée aléatoirement par la Terre» dont les poussières interplanétaires, du fait de leur diversité spectrale, sont les meilleures représentantes.

     

    Cette étude, qui résout ainsi, «un malaise de longue date puisqu’aucune roche extraterrestre n’apparaissait comme un analogue convaincant des astéroïdes riches en glaces qui dominent outrageusement (en masse) la ceinture principale», conforte aussi «l’aspect cométaire de ces objets», car «certains dégazent comme les comètes (c’est notamment le cas de Cérès) et d’autres possèdent de la glace à la surface (comme 24 Thémis)».

     

    Comme «le modèle de Nice de formation du Système solaire prédit grosso modo que des objets du Système solaire externe, tels que les Objets Trans-Neptuniens (TNOs), ont été implantés dans la ceinture principale», les observations de cette étude «abondent dans ce sens en apportant une preuve supplémentaire de l’aspect cométaire de ces objets».

     

    De plus, «en se basant sur les modèles récents de l’évolution dynamique du système solaire», on constate «que les météorites échantillonnent la diversité des planetésimaux qui se sont formés dans la région interne du système solaire (0.5-4 UA) alors que les poussières interplanétaires échantillonnent la diversité des planetésimaux qui se sont formés dans la région externe du système solaire (au delà de 5 UA)».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Facultative parthenogenesis in a critically endangered wild vertebrate» ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis de découvrir que des femelles poissons-scies, privées de mâles, victimes de la surpêche qui réduit leur alimentation et des trafiquants qui convoitent leur rostre, se sont reproduites toutes seules.

     

    Plus précisément, l'analyse de prélèvements d'ADN au sein de cette population de Poissons-scies tident (Pristis pectinata) a montré «que, chez 3% des animaux, les chromosomes n'étaient pas constitués de paires distinctes issues d’un père et d’une mère» ce qui trahit «un mode de reproduction probablement asexué (les gènes identiques étant alors apportés par un même individu)».

     

    Bien que ce phénomène de parthénogenèse soit connu et «déjà observé en captivité chez des oiseaux, reptiles ou requins, qui se reproduisent habituellement par voie sexuée», c'est la première qu'il est détecté «au sein d’un groupe de vertébrés sauvages».

     

    Jusqu'à présent, «le sentiment général était que la parthénogenèse chez les vertébrés n’était qu’une curiosité ne pouvant normalement pas mener à une descendance viable», car si «on connaît l’exemple de deux serpents femelles sauvages qui ont porté des petits issus de parthénogenèse » ces gestations « ne sont pas allées à terme».

     

    Notons qu'à côté de cette parthénogenèse 'facultative' chez des vertébrés habituellement sexués, il existe «certaines espèces comme les lézards de type Cnemidophorus, uniquement composées d’individus femelles», qui «ne se reproduisent que par parthénogenèse 'obligatoire'».

     

    Cependant, il reste à déterminer «le futur d’une telle population» du fait que la parthénogenèse peut «être perçue comme une consanguinité extrême», menant «à une perte de diversité génétique incompatible avec la survie de l'espèce». Elle peut toutefois être également vue comme «un moyen de purger des mutations nocives en éliminant à terme les individus affectés».

     

    Soulignons pour finir qu'on ne saura «si ces jeunes sont capables de se reproduire à leur tour, et de quelle façon, que lorsqu’ils auront atteint leur maturité sexuelle» qui n’arrive «qu'aux alentours des 10 ans chez cette espèce».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Small particles dominate Saturn’s Phoebe ring to surprisingly large distances» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de mieux comprendre la spécificité et l'origine du plus externe et du plus large des anneaux de Saturne, grâce à de nouvelles données provenant de WISE (Wide-field Infrared Survey Explorer).

     

    Cet immense anneau de poussière, «très éloigné de la planète, très large et très haut, qui suit l’orbite de Phoebé, l’un des satellites de Saturne», dénommé pour cela anneau de Phoebé, n’a été détecté «qu’en 2009, grâce à la vision infrarouge du télescope spatial Spitzer». Son observation avait jusqu’alors été empêchée en raison de sa faible densité et de son caractère diffus.

     

    On peut dire aujourd'hui, que ce huitième anneau «épais de presque deux millions et demi de kilomètres», qui s'ajoute aux sept anneaux principaux de Saturne, commence à environ six millions de kilomètres de la planète et s’étend jusqu’à plus de 12 millions de kilomètres», ce qui en fait le plus grand anneau de Saturne, puisque «l'anneau E, qui avant 2009 était considéré comme le plus majestueux, est en fait plus de dix fois plus petit».

     

    Les données actuellement disponibles «indiquent que l’anneau de Phoebé est principalement composé de particules de poussières avec une distribution de taille très particulière», puisqu'il «ne contient que 10% de particules avec un diamètre de plus de dix centimètres et donc 90% de très petites particules de poussière».

     

    Cette composition, «qui le rend très différent des autres anneaux de Saturne contenant des poussières mais essentiellement des particules d’eau gelée, prouve qu’il a une origine différente: c'est pourquoi l'étude ici présentée suggère que «cet anneau aurait pu se former à partir de matériaux éjectés de Phoebé, la lune qui lui a donné son nom».

     

    De plus, cette grande ceinture de poussières semble expliquer pourquoi le satellite Japet possède une face blanche et une face sombre, puisque probablement des particules issues de l’anneau de Phoebé, en s’accumulant sur une des faces de Japet, l'obscurcissent «abaissant sa luminosité de plus de deux magnitudes».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Rapid and Specific Enrichment of Culturable Gram Negative Bacteria Using Non-Lethal Copper-Free Click Chemistry Coupled with Magnetic Beads Separation» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis d'élaborer, en faisant appel à la chimie click, un procédé innovant permettant de détecter et concentrer rapidement les bactéries à Gram négatif cultivables.

     

    Rappelons, tout d'abord, qu'une détection rapide de bactéries pathogènes «est primordial dans de nombreux secteurs tels que l'agroalimentaire ou la cosmétique», car pour garantir l'absence de ces bactéries, il est actuellement nécessaire «de bloquer les lots entre 24 et 48 heures avant leur commercialisation, ce qui peut constituer un vrai handicap».

     

    En effet, lorsque les bactéries pathogènes sont présentes dans un produit, elles le sont en très faible quantité. Il en découle qu'avant de pouvoir les détecter et les identifier, il faut qu'elles se multiplient, lors de la procédure de contrôle qualité microbiologique, dans le cadre d'une étape de pré-enrichissement, ce qui «constitue un facteur limitant, pour la libération des lots de produits frais périssables par exemple».

     

    Désormais, grâce à la méthode élaborée dans l'étude dont il est ici question, cette étape de pré-enrichissement est réduite à cinq heures en concentrant les bactéries (E. coli) présentes dans l'échantillon, ce qui devrait aboutir à «libérer des lots à commercialiser dans la journée».

     

    Pour parvenir à cette réduction de temps, un principe simple de marquage des bactéries à Gram négatif, développé dès 2012, a été utilisé: il consiste à offrir aux bactéries cultivables «un sucre synthétique imitant un sucre naturellement présent à leur surface», qu'elles vont assimiler et qui, de ce fait, «va se retrouver exclusivement sur leurs membranes», ce qui les 'étiquettent'.

     

    Ensuite, des billes magnétiques ont pu être greffés chimiquement à ces bactéries reconnaissables de sorte qu'avec un simple aimant, il devient possible de concentrer les bactéries marquées.

     

    Ce procédé aboutit à «détecter spécifiquement les bactéries cultivables d'intérêt, même en présence de bactéries mortes ou d'autres organismes». Ainsi, plus de 90% des bactéries ciblées ont pu être collectées autour de l'aimant «tout en les concentrant plus de mille fois, et ce dans un temps réduit». Toutefois, «il reste maintenant à adapter la méthodologie à des échantillons de plus grand volume et d'autres bactéries».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «α-Synuclein strains cause distinct synucleinopathies after local and systemic administration» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de prouver sur un modèle animal que deux formes spécifiques des fibres de l'alpha-synucléine provoquent respectivement la maladie de Parkinson et l'atrophie multi-systématisée (AMS).

     

    Comme la protéine alpha-synucléine se structure quand elle polymérise en fibres, il en résulte «des solutions très hétérogènes, où des formes fibrillaires nombreuses et variées cohabitent». De ce fait, étant donné qu'on ne peut rien rien conclure a priori d'un mélange, les chercheurs doivent impérativement isoler des fibres pures à 100 % «pour obtenir des résultats interprétables».

    Cette première étape, qui a consisté à isoler cinq types de fibres, «a donné lieu à une première publication en 2013 dans Nature Communications». Parmi ces cinq types, deux types d'agrégats d'alpha-synucléine sont particulièrement notables: l'agrégat similaire «à des pâtes larges, comme des linguines» et celui similaire «à des pâtes cylindriques pleines, comme des spaghettis».

    Dans le cadre de l'étude ici présentée, ces deux types de fibres, qui ont «été injectés séparément dans le cerveau et le sang de rats», sont apparus «toxiques pour les neurones et ont recruté l'alpha-synucléine endogène des animaux, ce qui a entrainé la formation de nouveaux agrégats»: en particulier, il a pu être observé que ces agrégats, dont on savait qu'ils fonctionnaient comme des prions, «se déplacent le long des axones des neurones».


    Comme, les rongeurs ont développé deux formes de synucléinopathie différentes, la maladie de Parkinson et l'atrophie multi-systématisée, «selon ce qui leur avait été inoculé», il est prouvé «que des maladies distinctes proviennent de fibres de l'alpha-synucléine qui diffèrent structuralement».

    Ces travaux, qui «ont également montré que les agrégats qui circulent dans le sang franchissent la barrière hématoencéphalique», ouvrent la voie «à de nouveaux outils de diagnostic précis pour des individus vivants», puisque, à l'heure actuelle, «la maladie de Parkinson ne se diagnostique avec certitude qu'après la mort».

     

     


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