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    Une étude, dont les résultats intitulés «The microbiota regulates type 2 immunity through RORγt+ T cells» ont été publiés dans la revue Science, a permis de mettre en évidence la manière dont le microbiote intestinal (les bactéries présentes dans nos intestins) peut influer sur l'équilibre de notre système immunitaire en bloquant, par exemple, les mécanismes allergiques.

     

    Rappelons tout d'abord que lors d'une 'attaque' par un agent infectieux extérieur, deux cas sont à distinguer: d'une part, «en présence de microbes (bactéries, levures), ce sont des cellules de l'immunité dite de 'type 3' qui entrent en jeu», tandis que, d'autre part, «en cas d’infection par des agents de plus grande taille (vers parasites, grosses molécules allergènes)», une immunité cellulaire de 'type 2', qui participe au déclenchement de l’allergie, est sollicitée.

     

    Les bactéries intestinales joue, en fait, le même rôle qu'une infection par des bactéries provenant du milieu extérieur en stimulant les cellules immunitaires de type 3, qui, elles-mêmes bloquent l'action des cellules immunitaires de type 2, impliquées dans l'allergie.

     

    Comme l'étude ici présentée a, en particulier, montré «que l'absence de bactéries intestinales chez la souris conduit à des réponses de type 3, et par conséquent à une dérégulation des réactions immunitaires de type 2 associées aux phénomènes allergiques», le renforcement des réactions de type 3 pourrait être une piste thérapeutique pour «bloquer les cellules immunitaires de type 2 responsables d’allergie».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Preparation and use of varied natural tools for extractive foraging by bonobos (Pan Paniscus)» ont été publiés dans la revue American Journal of Physical Anthropology, a permis d'évaluer la capacité des bonobos (Pan paniscus) à employer des outils.

     

    Comme cette compétence s'exprime «rarement en milieu naturel du fait de la facilité d'accès à la nourriture, et requiert un environnement expérimental propice», l'étude ici présentée a travaillé sur un échantillon de 15 individus, constitué de singes résidant en captivité (zoo) ou semi-captivité (parc naturel).

     

    Plus précisément, des matières premières naturelles ont été fournies à ces bonobos et ils ont été incités à effectuer des tâches, jamais rencontrées auparavant, dans un cadre expérimental simulant des contextes qui nécessitent des efforts de récupération spéciaux des ressources naturelles: on leur a ainsi fait voir que les aliments ont été enterrés sous terre ou insérés dans les cavités des os longs.

     

    Il est apparu alors que, pour «déterrer une friandise enfouie, ou de faire levier sur une pierre cachant une récompense», «près de la moitié des animaux ont immédiatement utilisé les bâtons, cailloux et cornes mis à disposition», sans aucun mode d'emploi.

     

    De plus, certains bonobos se sont «montrés capables d'utiliser les pierres en guise de marteaux, et parfois même d'enchaîner plusieurs séquences techniques», a l'instar de l'un d'entre eux qui «n’a pas hésité à affûter le bâton avec ses dents, avant de s’en saisir comme d’un pieu» pour affronter l'expérimentateur.

     

    Notons que les meilleures performances, réalisées par les bonobos en semi-captivité par rapport à celles des bonobos en captivité, doivent pouvoir s'expliquer par des différences dans leurs conditions de vie.

     

    Ces expériences, qui montrent que ce savoir-faire, partagé avec les chimpanzés (Pan troglodytes) et l’être humain, s’il n’est pas mobilisé en milieu naturel, reste ancré «de façon innée» chez le bonobo, amènent l'étude à conclure que «notre ancêtre commun avec le bonobo et le chimpanzé devait, lui aussi, être doué de ses mains». Ainsi, comme les techniques de recherche de nourriture des bonobos ressemblent à certaines de celles attribuées aux hominidés oldowayens, les bonobos devraient pouvoir servir à l'avenir de modèles de référence.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Cranial Anatomy of Wendiceratops pinhornensis gen. et sp. nov., a Centrosaurine Ceratopsid (Dinosauria: Ornithischia) from the Oldman Formation (Campanian), Alberta, Canada, and the Evolution of Ceratopsid Nasal Ornamentation» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis, grâce à la mise au jour d'os fossilisés dans le sud de la province de l'Alberta au Canada, de décrire une nouvelle espèce de cératopsien qui vivait il y a au moins 79 millions d’années.

     

    Rappelons tout d'abord que les cératopsiens, parmi lesquels figurent les Tricératops, constituent «une superfamille éteinte de dinosaures herbivores qui a proliféré en Asie et en Amérique du Nord».

     

    L'étude ici présentée a travaillé sur un peu plus de «200 os fossilisés appartenant à ce qui semble être les restes de trois adultes et un individu plus jeune» retrouvés «dans un site faisant partie de la formation d'Oldman», situé de nos jours «dans une 'Réserve de pâturage provinciale' (Provincial Grazing Reserve en anglais), celle de Pinhorn».

     

    La nouvelle espèce a été dénommée Wendiceratops pinhornensis en hommage a Wendy Sloboda, «une talentueuse chasseuse d’os de dinosaures», qui a découvert en 2011 les premiers fossiles de ces animaux.

     

    Ce dinosaure devait peser à l’âge adulte «presque deux tonnes et être long d’environ 6 mètres». Doté d'une collerette «ornée de petites cornes en forme de crochets», il possédait une corne nasale «qui évoque celles des Tricératops» et qui a la particularité d'être «le plus ancien témoignage d’une telle corne chez les cératopsiens».

     

    Comme cela avait été souligné dans un autre article récent, on pense qu'il y a eu un phénomène de convergence: cette corne semble, en effet, «être apparue à deux reprises dans la famille de Cératopsidés, à la fois dans la sous-famille des Centrosaurinés à laquelle appartient Wendiceratops pinhornensis et dans celle des Chasmosaurinés à laquelle appartiennent les Tricératops».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Three-dimensional distribution of a major desert dust outbreak over East Asia in March 2008 derived from IASI satellite observations» ont été publiés dans la revue Journal of Geophysical Research: Atmospheres, a permis, pour la première fois, d'estimer, grâce à une nouvelle méthode, la distribution tridimensionnelle de poussières désertiques dans l’atmosphère au-dessus des continents et des mers, à l’échelle journalière et de manière continue, uniquement à l’aide des données spatiales.

     

    Notons tout d'abord que la distribution tridimensionnelle des poussières désertiques dans l’atmosphère est une composante majeure du climat et de l’environnement, car «les couches de poussières modifient les bilans radiatifs et chimiques, la stabilité atmosphérique et les propriétés des nuages en fonction de l’altitude à laquelle elles sont transportées».


    Si, depuis plusieurs années, «la télédétection spatiale joue un rôle clé dans la caractérisation de l’évolution spatio-temporelle des poussières désertiques», jusqu'ici «elle ne permettait de décrire à l’échelle journalière que leur distribution 2D sur l’horizontale ou leur répartition verticale mais avec une représentativité horizontale limitée».

     

    En particulier, «les profils verticaux de poussières obtenus grâce au lidar spatial CALIOP ne sont mesurés que sous les traces du satellite (deux traces successives étant séparées d’environ 2000 km aux latitudes moyennes)» tandis que, jusqu’à présent, les «profils déduits des mesures des sondeurs dans l’infrarouge thermique» ne restituaient «que les structures des panaches de poussières situés au-dessus de la mer».


    La nouvelle approche développée dans le cadre de l'étude ici présentée, appelée AEROIASI car elle utilise «les mesures du sondeur IASI dans l’infrarouge thermique», permet d’observer la distribution 3D des poussières au-dessus de toutes les surfaces, en restituant «le profil vertical du coefficient d’extinction des poussières à 10 μm», pour «chaque pixel non-nuageux du sondeur IASI dans l’infrarouge thermique (distants horizontalement de 25 km au nadir), au-dessus aussi bien des continents que des mers, de jour et de nuit».

     

    Plus précisément, l'information sur la répartition verticale des poussières «est déduite de leur émission de rayonnement thermique, qui dépend directement de leur température et donc de l’altitude des couches atmosphériques dans lesquelles elles sont situées». De plus, cette approche est auto-adaptative «ce qui lui permet d’être fonctionnelle quels que soient la température de la surface terrestre, les conditions météorologiques et le contenu en poussières de l’atmosphère».


    Concrètement, «AEROIASI a permis de décrire avec un détail sans précèdent la distribution tridimensionnelle d’un épisode majeur de transport de poussières désertiques issues des déserts de Gobi et du nord de la Chine au début de mars 2008».

     

    En conséquence, cette nouvelle méthode va désormais «permettre d’améliorer notre connaissance sur le cycle de vie des poussières désertiques, les processus physiques qui l’affectent et l’impact des poussières sur l’environnement et le climat».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Netrin-1 regulates somatic cell reprogramming and pluripotency maintenance» ont été publiés dans la revue Nature communications, a permis de découvrir une molécule qui favoriserait la production des cellules pluripotentes induites (cellules iPS).

     

    Rappelons tout d'abord qu'en 2006, pour la première fois, le japonais Shinya Yamanaka a réussi à produire ces cellules iPS, «capables de devenir n’importe quelle cellule du corps humain, par un procédé nécessitant l'introduction d'un cocktail de quatre gènes dans des cellules différenciées» alors qu'auparavant «seules les cellules souches humaines d’origine embryonnaire possédaient une telle caractéristique».

     

    Comme les cellules iPS pourraient permettre à terme de remplacer les organes malades d'un patient «par de nouveaux organes dérivés des propres cellules en écartant ainsi tout risque de rejet» (ce qui évite par la même occasion «les problèmes éthiques soulevés par l’utilisation de cellules provenant d'embryons humains»), l'étude ici présentée a voulu «identifier de nouveaux régulateurs de la genèse des cellules iPS» en se focalisant «sur les facteurs impactés par les quatre gènes inducteurs au tout début de la reprogrammation».

     

    Elle a ensuite «sélectionné dans cette liste ceux connus pour avoir un rôle dans la mort cellulaire programmée et dont l'expression varie au cours de la reprogrammation», aboutissant, à la sélection à l’issu de ce tri, d'une molécule: la nétrine-1. Cette protéine «sécrétée naturellement par l’organisme» est capable, en particulier, «d’empêcher la mort programmée des cellules».

     

    Comme «dans les premiers jours de la reprogrammation de cellules de souris», la production de nétrine-1 «est fortement réduite», une déficience qui limite l’efficacité du processus, «l’ajout artificiel de nétrine-1» a été testé en vue de «compenser son insuffisance dans les premières étapes de la reprogrammation». Il a été alors constaté que la quantité de cellules iPS produites à partir de cellules de souris devenait «beaucoup plus importante».

     

    De plus, cette constatation a été «retrouvée lors de l’étude des cellules humaines, à partir desquelles quinze fois plus de cellules iPS sont produites grâce à l’addition de nétrine-1». Comme «dans une perspective thérapeutique, il était important de déterminer si ce traitement n'affectait pas la qualité de la reprogrammation cellulaire», plusieurs vérifications ont permis de montrer que «le traitement avec la nétrine-1 ne semble pas avoir d’impact sur la stabilité génomique et la capacité des cellules iPS à se différencier en d’autres tissus».

     

    Après ce succès, cette recherche se poursuit afin «de tester l'effet de la nétrine-1 dans la reprogrammation d’autres types cellulaires» et de «mieux comprendre le mode d'action de cette molécule dans la physiologie des cellules souches».

     

     

     


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