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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Icarus, a permis, grâce à la modélisation des interactions possibles entre les mers de Titan et «le réseau de lacs souterrains, nommés alcanofères (aquifères remplis d’alcanes), auxquels celles-ci pourraient être reliées», de montrer que la composition des mers de la surface de Titan pourrait être influencée par ces connexions.

    L'existence de ce labyrinthe de lacs souterrains est soupçonnée, car «en raison de sa morphologie changeante», la croûte de Titan devrait être poreuse et contenir «une quantité importante d’hydrocarbures liquides».

    Afin de mieux connaître le fonctionnement du «cycle des hydrocarbures de Titan, qui relie leur présence dans son sous-sol et sa surface à leur émission atmosphérique», l'étude ici présentée a modélisé le sous-sol de cette lune de Saturne.

    Essentiellement, c'est la façon dont «un réservoir souterrain d'hydrocarbures liquides diffuse à travers une couche de glace poreuse», qui a été analysée: elle «pourrait induire la formation d’un autre réservoir, cette fois composé de clathrates, au sein de la croûte poreuse».

    Ces clathrates, qui «sont des composés dans lesquels l'eau adopte une structure cristalline qui forme de petites cages pouvant piéger des molécules telles que le méthane et l'éthane qui s’y stabilisent», peuvent se former sur Titan «lorsque des hydrocarbures liquides entrent en contact avec la glace d'eau, un des composants principaux de la croûte de la lune» (à cause de la pression et de la température de surface).

    Ces clathrates, qui «pourraient rester stables jusqu’à plusieurs kilomètres sous le niveau de la surface», induisent un fractionnement: en effet, «les quantités d’hydrocarbures emprisonnées dans la phase solide ne sont pas les mêmes que celles dans la phase liquide».

    Ce fractionnement suggère «que les clathrates pourraient être responsables de plusieurs phénomènes inhabituels sur Titan, incluant la faible abondance des gaz rares dans l'atmosphère de la lune, et le fait que les pôles de Titan soient particulièrement aplatis».

    Ainsi, «les lacs souterrains de Titan interagiraient avec le réservoir de clathrates qui fractionnerait progressivement la phase liquide initiale et changerait lentement sa composition» de sorte que «les lacs souterrains qui ont été en contact avec la couche de clathrates seraient principalement composés de propane ou d'éthane, selon le type de clathrate qui s'est formé».

    Ce phénomène doit être visible depuis la surface de Titan, car «les lacs alimentés par les réservoirs souterrains montreraient le même genre de composition, tandis que ceux nourris par les pluies seraient différents, contenant du méthane, de l'azote, ainsi que des traces d'argon et de monoxyde de carbone».

    Par conséquent, la mesure de la composition des lacs en surface, pourra indiquer ce qui se passe sous terre.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, a permis, pour la première fois, de mettre en évidence dans la grotte de Gorham (Gibraltar) une gravure pariétale, datée à plus de 39 000 ans, qu'il semble logique d'attribuer aux Néandertaliens.

     

    Plus précisément, cette gravure abstraite représente un motif en croisillon «profondément incisée dans le sol d'une plateforme rocheuse située au fond de la grotte». L'analyse microscopique de la gravure, sa reproduction 3D et une étude expérimentale démontrent son origine humaine.

     

     

    De plus, «les traits gravés ne sont pas la conséquence d'activités utilitaires, telles que la découpe de la viande ou des peaux», mais résultent «de passages répétés d'une pointe lithique» robuste sur la roche avec l'intention de creuser des sillons profonds.

     

    Il a été estimé que ces traits, «exécutés avec maîtrise», ont nécessité «entre 188 et 317 passages de la pointe à graver» pour arriver au résultat final.

    Comme, au moment de son identification, cette gravure était couverte «par une couche de sédiments datés au Carbone 14 à 39 000 ans avant le présent», elle est obligatoirement plus ancienne.

     

    Ainsi, logiquement, cette datation et «la présence d'outils moustériens, caractéristiques des Hommes de Néandertal, dans les sédiments qui couvrent la gravure» conduisent à attribuer celle-ci aux Néandertaliens, qui peuplaient encore le sud de la péninsule ibérique à cette époque.

     

    Cette découverte, qui va à l'encontre de «l'hypothèse selon laquelle la production de représentations abstraites et figuratives sur les parois des grottes serait une innovation culturelle introduite en Europe par les Hommes modernes», étaye l'hypothèse «que certaines cultures néandertaliennes produisaient des gravures abstraites et marquaient avec ces dernières leur espace d'habitation».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir, grâce au télescope spatial infrarouge Spitzer, la trace de la collision de deux gros astéroïdes autour de NGC 2547-ID8, une étoile âgée de 35 millions d'années, située dans la constellation de Vela, visible dans l'hémisphère Sud.

     

    Cette jeune étoile, qui se trouve à 1200 années-lumière de la Terre, était «connue pour être entourée de poussières» et faisait l'objet depuis mai 2012 «quasi-quotidiennement» d'une surveillance avec Spitzer, en raison des variations enregistrées dans la quantité de poussière observée qui laissaient présager qu'une collision «était en cours».

     

    Néanmoins, comme «à partir d'août 2012, il est devenu impossible de viser l'étoile avec Spitzer car celle-ci était trop proche du Soleil», ces observations ont été interrompues et n'ont pu reprendre qu'en janvier 2013.

     

     

    Il est alors apparu que NGC 2547-ID8 était bien «entourée d'une énorme quantité de poussières», qui obscurcissaient le rayonnement visible de l'étoile et augmentaient son rayonnement infrarouge.

     

    Comme «au fil des mois, ce nuage s'est lentement dispersé, les poussières qui le composaient étant repoussées loin de l'astre», l'hypothèse de la collision de deux gros astéroïdes s'est trouvée confirmée.

     

    Si des traces de collisions d'astéroïdes avaient déjà été détectées, dans notre Système solaire notamment en 2010 et en 2013 et hors de notre système solaire «autour d'étoiles, comme KH 15D ou Epsilon du Cocher», c'est la première fois que des clichés ont été pris avant et après l'événement.

     

    Le reliquat de la collision qui s'éloigne de l'étoile «pourrait finalement former une planète rocheuse» à l'instar de la naissance de la Terre, mais aussi de la Lune issue, elle, d'une collision entre notre jeune planète et un corps céleste gigantesque, appelé Théia.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de montrer que 100% des personnes âgées de plus de 18 ans sont les hôtes d'au moins une des deux espèces d'acariens parasites propres à l'homme : demodex folliculorum ou demodex brevis.

     

    Ces acariens, qui mesurent environ 0,3 millimètres, «possèdent un corps en forme de ver et quatre paires de pattes». Ils se cachent dans les pores de notre peau, «se nourrissent du sébum, cette sécrétion naturelle qui sert à protéger la peau et des follicules pileux de nos cheveux, sourcils et cils», s'accouplent et se reproduisent encore sur notre peau («La femelle pond ainsi plus de 20 œufs dans un seul follicule pilleux»).

     

    Comme les demodex accumulent tout au long de leur vie des déchets dans leur abdomen, qui «ne sont relâchés qu'à leur mort», lorsque les acariens sont trop nombreux, ces excréments pourraient déclencher des inflammations de la peau (rosacées ou couperose).

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de déterminer les abondances de 18 éléments dans l’atmosphère de SDSSJ0018-0939, une étoile distante d’environ 1.000 années-lumière du Soleil, dans la constellation de la Baleine.

    Le fait que cette étoile orange «plus petite que le Soleil et située dans le halo galactique» soit 300 fois moins riche en fer que le Soleil et «qu’elle contienne encore moins d’éléments légers» confirme qu’il s’agit d’une très vieille étoile et apporte «la première preuve de l’existence des étoiles très massives de première génération» qui, pour le moment, n'était qu'une prédiction de modèles numériques.

    En effet, la théorie indique qu'il fallait au début de l'univers une masse plus importante de gaz moléculaire d'hydrogène qu'aujourd'hui «pour que la gravité puisse vaincre la pression thermique» des nuages de ce gaz en l’absence de poussières, ce qui fait que les toutes premières étoiles ont dû être très massives.

    Plus précisément, les températures, que les étoiles de 140 à 300 masses solaires peuvent atteindre dans leur cœur sous l’effet de la pression de la gravité, «sont si élevées que les photons gamma produits possèdent suffisamment d’énergie pour pouvoir créer des paires d’électrons-positrons», c'est-à-dire qu'elles fabriquent de l'antimatière.

    Ces paires de particules, qui n'exercent pas une pression de radiation comme les photons obligent l’étoile supermassive à se contracter. En s’échauffant, elle produit alors encore plus de paires de particules et d’antiparticules.

    Cette situation instable aboutit à une explosion de l'étoile, dénommée Pair Instability Supernovae (PISNe), sous la forme d'une «supernova de 10 à 100 fois plus lumineuse intrinsèquement que celles que l’on observe dans l’univers actuel» de sorte que l'ensemble de ce processus génère des abondances bien particulières de noyaux lourds.

    Ainsi, en mettant en évidence cette 'composition anormale' dans l’atmosphère de SDSSJ0018-0939, l'étude ici présentée ouvre la voie à une meilleure compréhension des trous noirs massifs que ces supernovæ ont laissé derrière elles.

     


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