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Une étude, dont les résultats ont été publiés le 13 septembre dans la revue Science, décrit un engrenage observé sur les pattes arrière de la «cigale bossue» (Issus coleoptratus appartenant à l’ordre des Hémiptères, famille des Issidés), témoignant qu'avant son invention par l'Homme, ce dispositif mécanique avait été créé par la nature.
«Chez les insectes sauteurs (criquets, puces, cercopes, cicadelles, etc.), le saut est provoqué par une détente rapide et puissante des deux pattes postérieures»: dans le cas de la cigale bossue, «les influx nerveux sont envoyés aux muscles correspondants par deux paires indépendantes de neurones moteurs, ce qui ne suffit pas à synchroniser de façon assez précise, à l’échelle de quelques microsecondes, les mouvements des deux pattes».
Il apparaît que cette synchronisation précise, chez la nymphe de la cigale bossue, «a lieu grâce à une rangée courbe de dents présente sur le côté interne du trochanter (partie de la patte qui suit la coxa, ou hanche, et précède le fémur) de chaque patte» de sorte que les deux trochanters, en contact sur une partie de leur côté interne, s’articulent par cet engrenage qui les contraint à se mouvoir de conserve.
Il faut, cependant noter que «ce mécanisme à engrenage ne concerne que la nymphe de la cigale bossue et celles d’autres espèces apparentées», car «les dents disparaissent lors de la dernière mue de l’insecte, quand il devient adulte», la synchronisation des deux pattes postérieures étant alors assurée, «au moins en partie, par le frottement entre les coxae».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, ouvre la voie à des applications électroniques futures très prometteuses du fil d'araignée (soie d'araignée), rendu conducteur par de minuscules tubes de carbone et un peu d'eau, dans le domaine des implants et des senseurs.
Le fil d'araignée conduit très mal l'électricité, mais il possède de nombreuses qualités: très résistant, disponible à bas prix, il est surtout biodégradable et compatible avec des usages médicaux, car il ne provoque pas de réaction de rejet. De plus, «soumise à un certain taux d'humidité, la fibre de soie augmente en longueur et en diamètre» et «peut même subir une "super contraction", augmentant son diamètre tout en réduisant sa longueur et en s'assouplissant lorsqu'elle est abondamment mouillée».
En pulvérisant «des nanotubes de carbone, très bons conducteurs d'électricité, sur de la soie d'araignée mouillée, à température ambiante» et en déroulant cette pelote, ont été obtenu «des fils noirs aux propriétés mécaniques et électriques particulièrement performantes, avec une solidité trois fois supérieure à celle de la soie d'araignée d'origine». Ces fils transformés ont alors servi de matière première à «un prototype d'électrode capable de mesurer les pulsations cardiaques et un "actionneur" abaissant ou soulevant une masse de 35 milligrammes rien qu'avec un peu d'eau et un courant électrique chauffant le fil».
Ces travaux ouvrent désormais la voie à des applications électroniques futures très prometteuses du fil d'araignée, à la fois nanométrique et écologique, dans le domaine médical.
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, rapporte que des fragments de la météorite de Sutter's Mill, placés dans des conditions rappelant celles de la Terre primitive, ont fait apparaître des molécules organiques inédites.
La météorite de Sutter's Mill, qui se désagrégea le 22 avril 2012 non loin de Sutter’s Mill en Californie, fait partie des chondrites carbonée. Des fragments de cette météorite placés dans les conditions d’un hydrothermalisme ont été analysés. Grâce à «la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (en anglais Gas chromatography-mass spectrometry, ou GC-MS)», ont été identifiés «des molécules organiques inédites, en particulier des polyéthers, encore jamais observés dans une chondrite carbonée».
Il semble donc que «la variété et la complexité des molécules organiques apportées par les comètes et les météorites doivent être bien plus importantes que ce que l’on pensait».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One, suggère que l’Homme moderne, né en Afrique, aurait pu migrer vers l’Europe et l’Asie en traversant le désert du Sahara, du sud vers le nord, le long des rives de trois rivières aujourd’hui complètement recouvertes par la mer et les dunes de sable.
Un modèle climatique, qui reproduit les conditions de mousson existantes il y a 100.000 ans, a montré que «les pluies de mousson étaient plus localisées dans le nord du désert qu’aujourd’hui, et arrosaient donc régulièrement les montagnes du Hoggar et du Tibesti». Utilisant la topographie du milieu, ce modèle a permis de «prévoir où ruisselle l’eau de pluie et en quelle quantité» et fait apparaître trois rivières (Irharhar, Sahabi et Koufra), car «le régime de mousson était suffisamment intense pour surmonter les pertes d’eau liées à l’évaporation et à l’infiltration souterraine». De ce fait, «ces cours d’eau, de la taille du Missouri, du Rhin ou du Nil dans ses mauvais jours», ont établi «des zones de verdure le long des rives, qui auraient permis à l’Homme de migrer malgré l’aridité du milieu».
Comme des travaux précédents ont mis en évidence des preuves que «l’Homme moderne serait descendu des chaînes de montagnes Hoggar (Algérie) et Tibesti (Lybie et Tchad)», on peut inférer que, si les Hommes ont choisi, il y a 100.000 ans, de traverser le Sahara pour migrer, «les dunes de sable doivent regorger d’outils ou traces de la présence humaine».
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Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, montre, grâce à leur signature sur le champ de gravité de la Terre, que les variations du niveau de la mer, aux échelles interannuelles, sont dues essentiellement à des échanges d’eau liquide avec les continents.
Des travaux récents avaient mis en évidence «que les variations interannuelles du niveau global de la mer étaient anti-corrélées aux variations du stock continental d’eau, en particulier durant les évènements El Niño et La Niña: durant les évènements El Niño, le stock d’eau liquide sur les continents diminue en moyenne globale tandis que le niveau de la mer augmente et vice versa durant les événements La Niña», en parfait accord «avec les observations de précipitations qui montrent que les précipitations diminuent sur les continents et augmentent sur les océans durant El Niño et inversement durant La Niña».
Pour analyser la signature de ces redistributions importantes de masses d’eau à la surface de la Terre sur son champ de gravité, les coefficients en harmonique sphérique du champ de gravité terrestre de degré 2 et d’ordre 0 (C2,0) (qui représente l’aplatissement de la Terre aux pôles) et de degré 2 et d’ordre 2 (C2,2 et S2,2) (qui représentent l’ellipticité de la Terre à l’équateur), ont été étudiés.Les calculs, effectués à partir des mesures «de télémétrie laser réalisées depuis plusieurs décennies à l’aide des satellites géodésiques LAGEOS1-2, Starlette, Stella et Etalon1-2», montrent que les variations du champ de gravité permettent bien «de caractériser géographiquement les transferts d’eau liquide à la surface de la Terre qui expliquent les variations interannuelles du niveau de la mer»: il apparaît, en particulier, que durant El Niño 1997/1998, ont eu lieu une augmentation de la masse océanique dans le Pacifique tropical, une augmentation du stock d’eau dans le bassin du Congo et une diminution du stock d’eau dans le bassin Amazonien.
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