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    Une étude, dont les résultats intitulés «The Binary Companion of Young, Relativistic Pulsar J1906+0746» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal et sont disponibles sur arxiv.org, a permis de mesurer les deux masses d’un système binaire de pulsars relativistes, connu sous le nom de PSR J1906+0746, ou J1906 en abrégé.

     

    Ce système binaire est composé d'un pulsar (étoile à neutrons dotée d’un fort champ magnétique, qui tourne sur elle-même, et, «à la manière d’un phare marin, émet des impulsions radio» reçues sur Terre «à raison d’une toutes les 144 millisecondes») orbitant «autour d’une autre étoile à neutrons (ou peut-être une grosse naine blanche) en un tout petit peu moins de quatre heures».

     

    Ce système, «découvert en 2004 à l’Observatoire d’Arecibo, avec le plus grand radiotélescope du monde», faisait l’objet, depuis cinq ans, «d’une surveillance quasi journalière et d’une étude rapprochée à l’aide des cinq plus grands radiotélescopes sur Terre : ceux d’Arecibo (États-Unis), Green Bank (États-Unis), Nançay (France), Lovell (Royaume-Uni) et le Westerbork Synthesis Radio Telescope (Pays-Bas)».

     

    Alors qu'à ce jour, «les masses de seulement une poignée de tels systèmes ont été mesurées», l'étude ici présentée est parvenue «à déterminer la masse de l’étoile à neutrons et à mesurer les déformations de l’espace-temps dans le champ de gravité de l’étoile binaire»: en effet, comme ces deux étoiles «sont toutes deux plus massives que le Soleil et pourtant cent fois plus proches l’une de l’autre que la Terre ne l’est du Soleil», il en résulte de cette gravité extrême un phénomène de «précession géodétique» expliqué par la théorie de la relativité générale.

     

    Plus précisément, «les étoiles à neutrons voient leur axe de rotation osciller lorsqu’elles se déplacent dans le champ de gravité d’une étoile compagnon proche et massive, un peu à la manière d’une toupie lancée sur un coin de table» de sorte qu'orbite après orbite, le pulsar «traverse un espace-temps déformé», qui «laisse une empreinte sur l’axe de rotation».

     

    La précession géodétique mesurée pour J1906, qui «est de loin l’étoile la plus jeune», fait apparaître, en raison de l’espace-temps déformé, qu'un millionième environ de l’orbite du pulsar est 'manquant' «par comparaison avec ce qu’il aurait été dans un espace-temps plat». Cette différence, au bout d'une année d’observations aux radiotélescopes, «correspond à un changement de 2,2 degrés dans l’orientation de l’axe de rotation du pulsar».

     

    La conséquence de tout cela, c'est que l’axe de rotation du pulsar a tellement oscillé, «par les effets de cette énorme attraction gravitationnelle», que «ses étroits faisceaux radio n’éclairent plus la Terre à chaque rotation»: il est donc «maintenant complètement invisible même pour les plus grands radiotélescopes sur Terre».

     

    C’est d'ailleurs la première fois qu'on répertorie un pulsar jeune qui disparaît par précession. Cependant, ses oscillations, qui se poursuivent, devraient permettre de faire revenir ses faisceaux radio sur Terre dans 160 ans.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «An Ancient Extrasolar System with Five Sub-Earth-size Planets» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis d'identifier dans notre galaxie, grâce au télescope Kepler, le plus ancien système planétaire connu à ce jour, qui compte cinq planètes d'une taille proche de celle de la Terre.

     

    Ce système planétaire, baptisé Kepler-444, qui compte cinq planètes de «tailles allant de celle de Mercure à celle de Vénus», est âgé de 11,2 milliards d'années.

     

    Son étoile, située «à 117 années-lumière de notre planète (une année-lumière équivaut à 9.461 milliards de kilomètres)», est «une 'naine orange', 25% plus petite que notre Soleil et donc moins chaude».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The landscape of long noncoding RNAs in the human transcriptome» ont été publiés dans la revue Nature Genetics, a permis de dresser un panorama des longs ARN non codants (longs ARNnc) dans le transcriptome humain mettant en lumière des biomarqueurs potentiels de certains cancers.

     

    Dans notre génome non codant, «se trouvent de petits ARN non codants (ou petits ARNnc) et de longs ARNnc». Comme «de plus en plus de preuves suggèrent» que les longs ARNnc «pourraient jouer un rôle dans le cancer», l'étude ici présentée a «rassemblé 25 études indépendantes totalisant 7.256 échantillons de séquences ARN de tumeurs, de tissus normaux et de lignées cellulaires, provenant de sources publiques regroupées dans le compendium MiTranscriptome.

     

    L’ensemble des séquences, qui ont été ainsi obtenues, représentent «plus de 43 Tb (téra paires de bases, soit 43.1012 paires de base)». Le transcriptome disponible, grâce à ces données, correspond à environ 91.000 gènes alors que «le génome humain compte environ 25.000 gènes codant pour des protéines».

     

    Les deux tiers environ de ces gènes du transcriptome, «soit plus de 58.000 gènes», sont de longs ARNnc. Comme «certains provenaient de tissus normaux et d’autres de cancers», parmi eux, ceux qui semblent spécifiques du cancer «pourraient aider au développement de nouveaux biomarqueurs».

     

    En particulier, un long ARNnc, SChLAP1, «pourrait être un biomarqueur potentiel pour le cancer de la prostate agressif», car cet ARN a été «trouvé dans les cellules du cancer de la prostate et non dans des cellules normales ou d’autres cellules cancéreuses» et, de plus, il «était plus exprimé dans le cancer de la prostate métastatique qu’au stade précoce de la maladie».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «White matter lesional predictors of chronic visual neglect: a longitudinal study» ont été publiés dans la revue Brain, a permis, grâce à des observations sur un groupe de patients de l'évolution de la négligence spatiale unilatérale, d'identifier des facteurs prédictifs de sa persistance. 

     

    Les personnes atteintes du trouble de «la 'négligence spatiale unilatérale' encore connue sous le terme d' héminégligence» agissent «comme si elles ignoraient la moitié gauche du monde». Ce trouble, qui «survient essentiellement après une lésion de l'hémisphère droit du cerveau, par exemple suite à un AVC (accident vasculaire cérébral)», en aggrave le handicap «en gênant la rééducation et la récupération».

     

    Plus précisément, «en phase aiguë d’un AVC survenant dans l’hémisphère droit, la grande majorité des patients présente des signes de négligence gauche (la partie gauche de notre corps fonctionnant avec l'hémisphère droit et vice versa)».

     

    Ils se comportent alors «comme si la moitié gauche du monde n’existait plus» de sorte qu'ils «ne mangent pas ce qui se trouve dans la moitié gauche de l’assiette, se cognent dans les meubles situés à gauche, ne se rasent ou ne se maquillent pas la partie gauche du visage». De plus, ils récupèrent «moins bien de leurs déficits moteurs que les patients touchés à l'hémisphère gauche.

     

    Comme au moins un tiers des patients présentant ce trouble en phase aiguë continuent «à en présenter les signes plus d’un an après leur lésion» alors que certains récupèrent avec le temps, il est essentiel d'identifier «les facteurs prédictifs de la persistance de la négligence, afin de proposer une rééducation adaptée aux patients chez lesquels ce trouble risque de devenir chronique».



    Dans le cadre de l'étude ici présentée, l’évolution de la négligence dans le temps a été suivie «chez 45 patients avec lésions vasculaires de l’hémisphère droit». Grâce à «des méthodes avancées d’imagerie par résonance magnétique», les deux hémisphères et l'état des fibres de substance blanche, «qui permettent aux différentes régions du cerveau de communiquer entre elles», ont été observés.

     

    Il est ainsi apparu que «tous les patients négligents avaient des atteintes dans les voies de communications entre la partie antérieure et la partie postérieure de l’hémisphère droit». En outre, «les patients avec négligence persistante plus d’un an après la lésion» présentaient de surcroît «une atteinte de la partie postérieure du corps calleux, la connexion qui permet aux deux hémisphères de communiquer entre eux».

     

    En conséquence, comme «l’hémisphère gauche (sain) doit donc pouvoir communiquer avec l’hémisphère lésé (droit), afin d’apprendre à compenser les déficits visuo-spatiaux provoqués par la lésion cérébrale», les patients avec atteinte du corps calleux qui «sont à risque de négligence chronique» devraient «bénéficier d’un accès prioritaire aux traitements de rééducation».

     

    En effet, ce travail, qui «montre que les deux hémisphères peuvent en partie se compenser l'un l'autre en cas de lésion, grâce à des mécanismes, dits de 'plasticité cérébrale', encore peu connus» suggère que cette compensation doit se faire lorsque les deux hémisphères 'se parlent' encore «via des connexions – faisceaux de matière blanche formés par les prolongements des neurones – non lésées».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Dialkylresorcinols as bacterial signaling molecules» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de découvrir un support de langage bactérien jusqu’ici inconnu mais qui semble être très répandu.

     

    Les bactéries communiquent entre elles en diffusant des molécules dans le cadre d'un phénomène, appelé le 'quorum sensing', découvert dans les années 1990.

     

    Jusqu’ici la communication la plus connue «passait par l’émission d’une molécule (N-acyl homoserine lactone)»: ainsi, «les bactéries marines Vibrio fischeri, qui colonisent le calmar, en secrètent ainsi à tout-va pour se 'compter' jusqu’à devenir bioluminescentes lorsqu’elles sont suffisamment nombreuses».

     

    Dans la recherche ici présentée, c'est le pathogène Photorhabdus asymbiotica, «mortel chez les insectes et qui infecte également l’homme» déclenchant chez lui des problèmes cutanées, qui a été étudié.

     

    Il est ainsi apparu que «ces bactéries coordonnent leur action en secrétant du dialkylresorcinol et des cyclohexanediones». De plus, ce moyen de communication serait utilisé par au moins «116 autres espèces de bactéries, dont plusieurs pathogènes humains».

     

    Ce type de connaissances présente un intérêt dans la perspective de la lutte contre la pathogénicité des bactéries, car en leur 'parlant', voire en leur 'mentant', on pourrait influencer leur comportement.

     


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