-
Une étude, dont les résultats intitulés «Extinction and the Dimming of KIC 8462852» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis de proposer une nouvelle explication aux changements de luminosité de l'étoile de Tabby.
Rappelons tout d'abord que l'étoile KIC 8462852 * avait été surnommée 'étoile de Tabby' à la suite de l'annonce au début de l'automne 2015 par l'équipe de Tabetha (Tabby) Boyajian, de curieux changements de luminosité observés chez cette étoile, en particulier par le télescope spatial Kepler qui a mis en évidence jusqu'à 20 % de diminutions («ce qui est considérable quand on sait qu'une planète géante en orbite autour d'elle et qui lui passerait devant, dans la ligne de mire du satellite, ne pourrait pas faire baisser sa luminosité de plus de 1%»).
Alors que, jusqu'ici, aucune explication avancée «n'a encore réussi à convaincre tout le monde», l'étude ici présentée indique que des observations, réalisées «avec Swift (ultraviolet) et Spitzer (infrarouge) et, dans le visible, avec le concours de l'observatoire d'astronomes amateurs belges AstroLAB Iris, basé à Zillebeke, et son télescope de 68 cm de diamètre», amène à conclure qu'il y a «un nuage de poussière autour de l'étoile avec une période orbitale d'environ 700 jours».
Plus précisément, il a été remarqué «que la lumière infrarouge baissait moins que l'ultraviolet», ce qui prouve qu'il ne s'agit pas d'objets plus gros que des particules de poussière qui s'interposent devant KIC 8462852, car alors toutes les longueurs d'onde seraient «bloquées de la même façon».
Comme les particules de poussière en question, qui ne mesurent pas plus de quelques micromètres, sont, «sur la base des baisses de la lumière ultraviolette», «plus grosses que celles rencontrées dans l'espace intersidéral» (les plus petites et fines «ne peuvent rester longtemps autour d'une étoile car la pression radiative de cette dernière les en éloigne»), l'étude en déduit qu'elles sont circumstellaires.
Lien externe complémentaire (source Simbad)
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «A high-coverage Neandertal genome from Vindija Cave in Croatia» ont été publiés dans la revue Science, a permis de faire l'analyse génétique complète d'une femme de Néandertal, dont le squelette a été retrouvé dans la grotte de Vindija (Croatie); ce séquençage d'un génome entier est le deuxième effectué sur un Néandertalien.
Plus précisément, le seul génome de grande qualité analysé jusqu'ici «provenait d'une femme de Néandertal qui vivait il y a 122000 ans dans les montagnes de l'Altaï, en Sibérie». Ses gènes avaient montré «que ses parents provenaient de la même famille» («ils étaient peut-être demi-frère et sœur, ou l'un était peut-être le neveu ou la nièce de l'autre»). Ce n'est pas le cas de la femme en question dans cette étude, qui, elle, a vécu il y 52000 ans et dont les gènes ne montrent pas de signe d'inceste.
En fait, alors que le Néandertalien d'Altaï «vivait en petits groupes avec sa famille proche» qui incluait ses parents, ce qui laissaient penser «que c'était une pratique courante chez les hommes de Néandertal», la présente étude indique que le Néandertal de Vindija «vivait dans des groupes beaucoup plus ouverts, probablement semblables à ce que nous savons des chasseurs-cueilleurs modernes», car certains de ses ancêtres s'étaient croisés avec des Homo Sapiens.
Ici, il faut cependant souligner que, de façon surprenante, les deux spécimens de femmes néandertaliennes apparaissent «avoir été étroitement liés entre eux, malgré leur distance géographique et dans le temps», ce qui conduit à dire «que la population des Néandertaliens devait être de petite taille».
Comme ce nouveau séquençage montre que 16 variantes génétiques de Néandertal ont été transmises à l'homme moderne, il confirme essentiellement que les hommes de Néandertal se sont reproduits «avec des Homo Sapiens originaires qui avaient migré dans le nord de l'Afrique». En outre, il révèle que des gènes que nous avons hérités des Néandertaliens peuvent «favoriser l'apparition de certains traits ou maladies».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Lipidomics reveals diurnal lipid oscillations in human skeletal muscle persisting in cellular myotubes cultured in vitro», ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de déterminer qu'une horloge biologique est à l’œuvre dans nos muscles.
Rappelons tout d'abord qu'il existe des horloges biologiques, qui «agissent un peu partout dans le corps» avec une horloge maîtresse, logée dans le cerveau, qui «synchronise l'ensemble des horloges secondaires présentes dans les différents organes».
Pour sa part, l'étude ici présentée a commencé par établir que «les différents types de graisses contenus dans les cellules musculaires connaissent des variations au cours de la journée, selon le type de lipide favorisé». Elle a ensuite démontré «que ce processus est dû à la présence d'une horloge biologique», car il y a «une corrélation claire entre la composition en lipides des cellules et l'heure de la journée».
Cette horloge «pourrait contribuer à réguler la sensibilité des cellules à l'insuline», car «tout changement de composition des lipides peut ajuster la sensibilité du muscle à l'hormone ainsi que sa capacité à absorber le sucre contenu dans le sang».
Comme une faible sensibilité du muscle à l'insuline mène «à une situation de résistance à l'insuline, connue pour son rôle dans les diabètes de type 2», cette découverte va déboucher, en vue d'applications thérapeutiques, sur la recherche d'un lien «entre les mécanismes circadiens et les diabètes de type 2 au travers du métabolisme des lipides».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Magmatic pulse driven by sea-level changes associated with the Messinian salinity crisis» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis d'apporter un nouvel élément au débat concernant la valeur de la baisse du niveau de la mer Méditerranée lors de la crise de la salinité messinienne *.
Rappelons tout d'abord que la crise de salinité messinienne correspond à l'assèchement (ou aux assèchements successifs) de la mer Méditerranée, durant le Messinien (qui s'étend de 7,246 à 5,333 millions d'années). Cet évènement s'est déroulé il y a 5,96 à 5,33 millions d'années.
Pour découvrir si toute la Méditerranée, ou une partie seulement était à sec durant la crise de la salinité messinienne, l'étude ici présentée part de l'idée «que la quantité d'eau évaporée a provoqué une baisse de la pression qu'exerce la croûte terrestre sur le manteau». Comme une telle dépressurisation rend plus facile «la fusion partielle du manteau et la formation de bulles de gaz dans le magma résultant (de la même façon que lorsque l'on débouche une bouteille d'eau gazeuse agitée, la baisse de pression engendre brusquement la naissance de bulles de gaz)», elle favorise une augmentation du volcanisme en Méditerranée.
L'étude, qui a «pu relier quantitativement, à l'aide d'un modèle numérique, les informations liées aux épisodes volcaniques résultants et celles liées aux dépressurisations du manteau, lesquelles sont données par le poids des quantités d'eau évaporées», a fait apparaître qu'une baisse du niveau de la Méditerranée d'environ 2 km, correspondaient aux données introduites dans le modèle. Il en résulte que cette baisse, bien qu'insuffisante pour entraîner un assèchement complet de la Méditerranée, «conduit tout de même à l'apparition de surfaces émergées considérables, et dont la carte peut être dressée».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
* Crise de salinité messinienne
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «The impact of extreme El Niño events on modern sediment transport along the western Peruvian Andes (1968–2012)» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de montrer que l’érosion des Andes occidentales proches de l’Équateur est induite, pour l’essentiel, par les événements El Niño extrêmes.
Notons tout d'abord que la chaîne des Andes, sur la côte ouest de l’Amérique du Sud, «présente l’une des plus grandes variétés de conditions climatiques à l’échelle mondiale», qui se traduit «par de forts gradients de précipitations le long de la côte, du nord au sud, et par une modulation temporelle pluriannuelle associée à l'ENSO (El Niño Southern Oscillation)». De ce fait, les Andes permettent d’étudier à la fois «la sensibilité des flux sédimentaires et de l’érosion à la distribution spatiale des précipitations que l’impact de changements climatiques, ici induit par El Niño».
Dans ce cadre, l'étude ici présentée a pu montrer, «grâce à l’élaboration d’un jeu de données original de la production de sédiments en suspension (Suspended Sediment Yield - SSY) au Pérou (1968-2012)», que la production «SSY annuelle des bassins versants côtiers du Pérou augmente de 3 à 60 fois, selon la latitude, pendant les événements El Niño extrêmes (Extreme El Niño Events - EENE) comparativement aux années normales». Autrement dit, «l’essentiel de l’érosion des Andes occidentales proches de l’Équateur est induit par les événements El Niño».
En raison de «l'influence des événements climatiques extrêmes qui modulent le transport des sédiments et influencent l'évolution du paysage dans cette région du monde, parfois de façon catastrophique», il apparaît que l'analyse «de l'impact d'El Niño sur la production sédimentaire à l'exutoire des bassins andins occidentaux» peut contribuer «à décrypter les caractéristiques pluviométriques qui contrôlent la tendance à court et à long terme des flux de sédiments».
En fait, la documentation de «l’efficacité du transport de sédiments dans différents contextes climatiques» représente non seulement un enjeu scientifique, mais surtout un enjeu sociétal majeur. Plus précisément, «bien que les zones de haute montagne (au-dessus de 1000 m), qui drainent à l'ouest des Andes, ne couvrent que 7 % du territoire péruvien, celles-ci fournissent de l'eau douce à 64 % des 31 millions d'habitants»: à cause de cela, «les gouvernements nationaux successifs ont investi des milliards de dollars dans la construction de huit systèmes hydrauliques polyvalents le long de la côte péruvienne» qu'une «forte charge de sédiments en suspension qui se produit pendant les événements El Niño extrêmes» menace en affectant la disponibilité de l'eau.En outre, «certaines études suggèrent que la récurrence et la gravité des événements El Niño extrêmes augmenteront au fur et à mesure du réchauffement planétaire». Ainsi, alors qu'il n'y a pas eu d'événements El Niño extrêmes depuis août 1998, le prochain «pourrait transporter plus de sédiments que les deux derniers». Il est donc maintenant programmé de travailler sur «l'influence des sédiments en suspension et des fonds de lits de rivières sur la charge totale des sédiments pendant les inondations et les EENE».
votre commentaire