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Une étude, dont les résultats intitulés «Possible climate transitions from breakup of stratocumulus decks under greenhouse warming» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, révèle, à partir d'une simulation portant sur l'état de la couverture nuageuse au-dessus des océans, une instabilité du climat de la Terre, jusqu'ici passée inaperçue. Concrètement, si l'humanité continue ses émissions de gaz carbonique sans frein, à l'horizon 2100, une brusque disparition de la couverture nuageuse au-dessus des océans fera bondir les températures de sorte que la température moyenne de la Terre gagnerait alors 13 °C de plus.
Plus précisément, selon l'étude, «passé un taux de 1.200 ppm de CO2 dans l'atmosphère, un point critique est atteint dans le système dynamique qu'est l'atmosphère, qui fait donc disparaître les stratocumulus», qui «réfléchissent une partie de la lumière solaire» et qui sont «responsables d'une composante négative du forçage radiatif». Comme «plus d'énergie sera injectée dans l'atmosphère», les «températures, déjà atteintes en raison de ce taux de gaz carbonique, grimperont brutalement de 8 °C en moyenne, et de 10 °C, au niveau des régions subtropicales».
Cependant, alors que «la prise en compte de l'effet des nuages, par les simulations climatiques, n'est toujours pas aussi bonne qu'on le voudrait», plusieurs chercheurs relèvent les limitations du modèle utilisé dans l'étude ici présentée. En fait, «il s'agit d'un résultat préliminaire (le seuil exact du taux de gaz carbonique à atteindre est en débat ainsi que l'extension géographique de la disparition de la couverture nuageuse, par exemple».
En tout cas, on peut penser «qu'un phénomène similaire a fortement contribué au brusque réchauffement qui s'est produit au moment du fameux maximum thermique du Paléocène-Éocène (Paleocene-Eocene Thermal Maximum, ou PETM) lorsque le taux de CO2 atmosphérique était de 2.000 ppm», puisque, jusqu'à présent, il «fallait 4.000 ppm dans les modèles climatiques précédents pour expliquer le réchauffement».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Lateral transfers of large DNA fragments spread functional genes among grasses» ont été publiés dans la revue PNAS, révèle que le génome de la graminée Alloteropsis semialata d'Australie contient près de 60 gènes acquis d'au moins 9 espèces de graminées donneuses.
Rappelons tout d'abord que «la sélection naturelle agit essentiellement sur les gènes transmis de génération en génération, par voie sexuée pour les plantes et les animaux». C'est ce paradigme qui vient d'être remis en cause par l'étude ici présentée.
Plus précisément, parmi les gènes transférés à Alloteropsis semialata «certains codent pour des enzymes de la photosynthèse, des protéines de résistance à des maladies ou d'adaptation aux sols». Si ce mécanisme est très courant chez les bactéries, «il avait rarement été documenté chez les plantes».
En fin de compte, «d'un point de vue écologique», ces observations «montrent comment certaines plantes seraient capables de s'adapter relativement rapidement face à des changements environnementaux, en utilisant des gènes d'espèces voisines».
Bien que des recherches soient «encore nécessaires pour comprendre ce phénomène, il devrait être désormais considéré pour mieux évaluer les risques des plantes génétiquement modifiées, notamment pour réduire les possibilités de transfert de gènes de résistance vers ce que l’on appelle 'mauvaises herbes'».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Diminutive fleet-footed tyrannosauroid narrows the 70-million-year gap in the North American fossil record» sont publiés dans la revue Communications Biology, a permis de conclure, grâce à un tyrannosaure de la taille d'un petit cerf, qu'il a fallu moins de 15 millions d'années à l'espèce pour passer d'une taille modeste au Tyrannosaurus rex, le plus grand prédateur de tous les temps.
Dénommé Moros intrepidus, ce petit dinosaure, qui a été retrouvé dans l'Utah, aux États-Unis, «mesurait 1 mètre 20 et pesait 78 kilos, contre 13 mètres de long et près de 9 tonnes pour son descendant». Au moment de la découverte de ses premiers ossements, en 2012, on «s'est d'abord demandé s'il ne s'agissait pas d'un jeune T.rex», mais «après datation des os, l'âge de ce dinosaure bipède a pu être estimé à environ 7 ans». Il s'agissait donc d'une nouvelle espèce.
Moros, le nom qui lui a été donné rappelle celui d'une «divinité grecque symbolisant l'acheminement vers une mort implacable et violente». En fait, «contrairement à son énorme cousin», Moros «était rapide comme l'éclair et chassait probablement des proies plus petites que lui». Ces caractéristiques et «ses capacités sensorielles exceptionnelles sont la marque des grands prédateurs».
L'intérêt de cette découverte, vient de «la période à laquelle Moros a vécu»: en effet, les premiers tyrannosaures sont «apparus il y a environ 150 millions d'années, au Jurassique» à une époque, où «ils n'étaient pas encore les féroces géants qui ont dominé la planète pendant 15 millions d'années». Concrètement, «la plupart ne dépassaient pas la taille d'un humain» et ils «rôdaient à l'ombre de prédateurs bien plus corpulents, comme les allosaures, qui n'hésitaient pas à s'attaquer à leurs congénères».
Cependant, les allosaures «semblent avoir subitement disparu au profit des tyrannosaures». Ce changement de situation est mystérieux, car, si «de nombreux fossiles de petits tyrannosaures datant de 150 millions d'années ont été retrouvés en Amérique du Nord», il n'y avait «plus rien jusqu'à environ 80 millions d'années, date à laquelle on retrouve les squelettes de leurs ancêtres géants.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui puisque l'âge de Moros intrepidus, qui «a été estimé à 96 millions d'années», se situe «justement dans cet intervalle de 70 millions d'années». L'étude en déduit «qu'il a fallu moins de 15 millions d'années au Tyrannosaure pour accéder au pouvoir»: ainsi, au cours de cette «période très restreinte» l'espèce a pu «multiplier sa masse par 100».
Concernant la disparition des allosaures, «dont certains comme Siats meekerorum étaient plus longs qu'un bus et pesaient plus de 4 tonnes», on est néanmoins toujours réduit aux hypothèses: «peut-être que le réchauffement du climat, associé à la montée du niveau de la mer et un changement de la végétation, a pu les déstabiliser» ou peut-être ont-ils «été fragilisés par l'arrivée de nouvelles espèces, en provenance de l'Asie alors reliée au continent américain».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Compact radio emission indicates a structured jet was produced by a binary neutron star merger» sont publiés dans la revue Science, rapporte que des observations menées à la suite de l'évènement GW170817 détecté par LIGO et Virgo, ont permis d'obtenir une image à très grande résolution montrant l'existence d'un jet relativiste.
Rappelons tout d'abord que l'évènement GW170817 a eu lieu en août 2017. Il a été perçu par les détecteurs LIGO et Virgo et correspond à l'observation de «l'onde gravitationnelle émise par la fusion de deux étoiles à neutrons» (*). Au cours des mois «qui suivirent cette découverte, les astronomes ont scruté l'évolution de la source sur tout le spectre électromagnétique».
Au bout du compte, ce sont les observations «réunissant 33 radiotélescopes situés sur les cinq continents» qui ont permis d'obtenir l'image combinée dont il est question ici.
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Fusion d'étoiles à neutrons du 17 août 2017 (GW170817)
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Une étude, dont les résultats intitulés «An NAD+ Phosphorylase Toxin Triggers Mycobacterium tuberculosis Cell Death» ont été publiés dans la revue Molecular Cell, a permis de découvrir que la bactérie responsable de la tuberculose produit une toxine mortelle pour elle à moins d’être neutralisée par une protéine antidote.
Rappelons tout d'abord que «les bactéries produisent des molécules toxiques pour elles-mêmes, qui sont activées lorsque l’environnement devient défavorable»: en fait, ces molécules ralentissent en général «la croissance de la population bactérienne en attendant le retour de conditions plus clémentes», mais «certaines de ces toxines vont jusqu’à tuer les bactéries qui les produisent».
Un tel 'suicide' «pourrait servir de défense antivirale en éliminant les bactéries infectées pour épargner leurs voisines, ou permettre, en condition de carence nutritionnelle, le 'sacrifice' d’une partie des bactéries au profit du reste de la population». Cependant, «en conditions normales, les bactéries produisent des protéines antidotes qui neutralisent l’effet de ces toxines».
Pour sa part, l'étude ici présentée a permis d'identifier «une telle toxine de 'suicide', appelée MbcT, chez le bacille de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis». Concrètement, «lorsqu’elle n’est pas neutralisée par son antitoxine MbcA, MbcT tue la bactérie en dégradant son contenu en NAD, une petite molécule nécessaire à la vie, selon une réaction qui n’avait encore jamais été mise en évidence».
De plus, l'étude démontre «l’intérêt thérapeutique de cette toxine». Plus précisément, des cellules humaines et des souris ont été infectées «avec une souche de tuberculose dépourvue de ce système toxine-antitoxine», mais chez laquelle on pouvait «déclencher artificiellement la production de la toxine MbcT». Il est alors apparu que l’activation de la toxine «a drastiquement diminué le nombre de bactéries infectant les cellules et a augmenté la survie des souris».
Cette étude ouvre ainsi «une piste de traitement totalement inédite pour combattre la tuberculose, qui reste l’une des 10 premières causes de décès au monde». C'est d'autant plus intéressant qu'il faut faire face «aux résistances aux antibiotiques développées par certaines souches de Mycobacterium tuberculosis».
Comme «la structure 3D du complexe MbcT-MbcA» a été déterminée, différentes équipes travaillent désormais «à l’identification de composés capables de libérer la toxine de son antidote», des molécules qui «pourraient être utiles pour combattre d’autres infections puisque des systèmes analogues ont été identifiés chez d’autres bactéries pathogènes».
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