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Une étude, dont les résultats intitulés «Geoarchaeological Evidence of Middle-Age Tsunamis at Stromboli and Consequences for the Tsunami Hazard in the Southern Tyrrhenian Sea» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, laisse penser que le Stromboli en s'effondrant à provoqué des tsunamis en Méditerranée au Moyen-Âge.
Relevons tout d'abord que «depuis le début du XXe siècle, une centaine de tsunamis ont été observés en Méditerranée et dans les mers qui lui sont reliées, telle la Mer noire», ce qui «représente 10 % du total des tsunamis sur Terre pendant cette période». Cependant, ces tsunamis qui «sont produits généralement à l'occasion de séismes», n'ont pas causé «des dégâts aussi importants que ceux constatés en Asie».
Néanmoins, «des tsunamis peuvent aussi se produire à l'occasion d'effondrements d'édifices volcaniques actifs»: ainsi, trois effondrements au moins, depuis l’Antiquité en Méditerranée occidentale, illustrent ce cas: ils impliquent «le Vésuve, mais surtout l'Etna et le Stromboli». Or, «l'effondrement d'une partie de l'Anak Krakatau» prouve que ces effondrements générant des tsunamis sont bel et bien dangereux».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée conduit «à réévaluer à la hausse le risque de tsunami au moins sur les bords de la mer Tyrrhénienne». Elle s'appuie sur des coupes géologiques effectuées «dans des couches à entre 170 et 250 m du rivage de Stromboli». En fait, «trois tranchées profondes de plus d'un mètre» ont permis de découvrir «trois strates manifestement constituées de dépôts de sable noir, sable qui ne se trouve normalement que sur les plages de l'île»: «ce sable et les roches en forme de galets qu'il contenait ne pouvaient avoir été apportés que par trois tsunamis».
Grace à «des fragments de charbon de bois», des datations au carbone 14 ont fait apparaître «que ces trois tsunamis se sont produits entre le XIVe et XVIe siècle». Historiquement, il y a le «témoignage de l'érudit, poète et humaniste florentin, Pétrarque (Francesco Petrarca, en italien) qui était alors en mission au titre d'ambassadeur envoyé à Naples par le pape Clément VI»: plus précisément, «dans une lettre, il raconte qu'il a assisté à ce qui semble être bel et bien un tsunami à la fin de l'année 1343, causant des destructions dans les ports de Naples et d'Amalfi».
Par ailleurs, «on sait aussi que l'île Stromboli a été abandonnée du milieu du XIVe siècle à la fin du XVIe siècle, alors que dans la première moitié des années 1300, cette île était habitée et jouait le rôle important de plaque tournante du trafic naval de croisés en provenance des côtes italiennes, espagnoles et grecques».
S'il «n'existe aucune trace écrite de séismes à cette époque en Sicile ou en Italie», il existe, par contre, «des traces d'une éruption volcanique importante vers 1350». De ce fait, les volcanologues supposent «qu'il s'est produit un événement analogue à celui de l'Anak Krakatau et qu'une partie du volcan Stromboli s'est effondré, générant le tsunami observé». Ils pensent également «qu'un événement similaire s'est aussi produit en 1456».
Au bout du compte, cette découverte «confirme ce qui était pressenti, à savoir le danger des tsunamis générés par le Stromboli dans la mer Tyrrhénienne méridionale».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The SOPHIE search for northern extrasolar planets. XIV. A temperate (Teq∼300 K) super-earth around the nearby star Gliese 411» ont été soumis à la revue Astronomy & Astrophysics et sont disponibles en pdf, rapporte la découverte, grâce au spectrographe SOPHIE installé sur le télescope de 1,93m de l’Observatoire de Haute-Provence, de la troisième exoplanète la plus proche de notre système solaire, distante de 8 années-lumière seulement.
Relevons tout d'abord que cette détection est le fruit de recherches focalisées «sur les planètes en orbite autour des étoiles de type 'naines rouges', de petites étoiles dont la masse est moins de la moitié de celle du Soleil».
L'intérêt de ce type d’étoiles est que «les naines rouges représentent 80 % des étoiles de notre galaxie, et sont donc majoritaires parmi les étoiles entourant notre Système solaire». En outre, leur moindre masse «facilite la détection de planètes à la fois plus petites (et donc potentiellement de type terrestre), et situées dans la zone habitable de leur étoile (où les conditions seraient favorables à l'apparition de la vie) ; des planètes qui auraient donc des points communs avec la Terre».
Dans le cadre de ces observations effectuées depuis 12 années, c'est «le spectrographe SOPHIE, installé sur le télescope de 193cm de l’Observatoire de Haute-Provence, situé dans les Alpes-de-Haute-Provence (04)» qui est utilisé (ce même télescope «a permis la découverte de la toute première planète extra-solaire en 1995»).
L'analyse très détaillée de 155 mesures accumulées sur Gl 411 (*), «le quatrième système stellaire le plus proche de nous, situé à seulement 8 années-lumière» dans la constellation de la Grande Ourse, a clairement fait apparaître «qu’une planète est en orbite autour de cette étoile». Plus précisément, les mesures de vitesses de l’étoile au moyen de SOPHIE a révélé «de très petits mouvements provoqués par la masse de la planète sur son étoile au cours de son orbite».
Cette exoplanète, immatriculée Gl 411b, «a une masse trois fois supérieure à celle de la Terre, et tourne autour de son étoile en 13 jours». Elle est «très proche de cette dernière, puisque la distance qui la sépare de son astre est de 0,08 UA: en fait, «Gl 411b est cinq fois plus proche de son étoile que Mercure ne l’est de notre Soleil».
Néanmoins, du fait que «l’étoile Gl 411 est elle-même plus froide que le Soleil (sa température de surface est de 3300°C, contre 5500°C pour le Soleil)», Gl 411b ne reçoit «de son étoile que 3,5 fois plus d’énergie que la Terre n’en reçoit du Soleil», ce qui la place «en deçà de la zone habitable»: il est donc «probable que cette planète ait davantage de points communs avec Vénus».
Alors qu'environ «200 exoplanètes ont déjà été détectées et caractérisées à l’Observatoire de Haute-Provence», dans cet ensemble «Gl 411b est la plus proche (et la moins massive)» puisqu'au moment de sa découverte, il s'agit «de la troisième exoplanète la plus proche de notre Système solaire». Au bout du compte, «sa proximité et sa luminosité en font une cible idéale pour de futures études destinées notamment à étudier son atmosphère».
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(*) Gl 411
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Une étude, dont les résultats intitulés «Inferring Earth’s discontinuous chemical layering from the 660-kilometer boundary topography» ont été publiés dans la revue Science, a permis de découvrir qu'à 660 km sous la surface de la Terre, se trouvent des plaques solides formant de véritables chaînes de montagnes semblables à celles que l'on trouve à l'air libre.
Ce sont «les données d'un énorme séisme survenu en 1994 en Bolivie» qui ont conduit à faire cette découverte en permettant de «déterminer la topographie de la base de la zone de transition, une couche qui s'étend sur entre 410 km et 660 km de profondeur et sépare le manteau supérieur du manteau inférieur».
Concrètement, «lors des grands séismes, l'énergie n'est pas dissipée dans la croûte terrestre mais affecte tout le manteau»: ainsi, «les tremblements de terre de magnitude 7 ou plus» peuvent «voyager à travers le noyau jusqu'à l'autre côté de la planète».
Pour sa part, le séisme de 1994 «a atteint une magnitude de 8,2 sur l'échelle de Richter et son épicentre était très profond, situé à 650 km sous la surface». Il a, de la sorte, révélé, grâce à «l'analyse de la diffusion des ondes entre les couches» et «à un supercalculateur pour modéliser le manteau», une «étonnante topographie souterraine».
Plus précisément, «à la frontière de la zone de transition, vers 660 km de profondeur, le manteau forme une alternance de zones visqueuses et de plaques rigides, ces dernières constituant de véritables chaînes de montagnes allant jusqu'à 3,2 km de hauteur»: si «le modèle statistique ne permet pas de déterminer l'altitude avec précision», il est possible «que ces montagnes soient plus grandes que tout ce qui se trouve à la surface de la Terre».
Une question se pose alors: comment ont pu se former et persister, à une profondeur «où les températures atteignent 1.600 °C», ces reliefs solides, qui «ne se retrouvent à aucun autre endroit du manteau»? Deux explications, qui «sont peut-être compatibles», sont avancées: il peut s'agir «d'anciens morceaux de dalles océaniques qui se sont enfoncées dans le manteau par des zones de subduction» ou bien ces montagnes se sont «constituées in situ».
En effet, «ces roches appartenant à la croûte terrestre ont parfaitement pu résister à la fusion, là où le mélange thermique entre le manteau supérieur et le manteau inférieur ne se fait pas aussi bien», mais aussi ces montagnes solides pourraient être «apparues à cet endroit même, en raison d'anomalies chimiques dans le manteau, causées par des morceaux de roches terrestres qui auraient fondu en descendant dans le manteau».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A TOR-YAK1 signaling axis controls cell cycle, meristem activity and plant growth in Arabidopsis» ont été publiés dans la revue Development, a permis de découvrir une voie de signalisation essentielle dans la prolifération et la différenciation cellulaire chez les plantes.
Relevons tout d'abord que la croissance des plantes est pilotée par deux mécanismes, «la prolifération des cellules et leur différenciation», qui «sont régis par différentes protéines régulatrices» : en particulier, «TOR est un régulateur crucial de la prolifération cellulaire dans les méristèmes, tissus assurant la croissance retrouvés un peu partout dans la plante».
Pour sa part, l'étude ici présentée a mis en évidence «le fonctionnement d’un régulateur supplémentaire : YAK1». En fait, «TOR et YAK1 ont des effets antagonistes qui assurent un équilibre entre prolifération et différenciation cellulaire», car «si TOR n’est pas activé, YAK1 induit un blocage des divisions cellulaires et favorise la différenciation des cellules du méristème», tandis que «si TOR est activé, il inhibe YAK1, et favorise la croissance du méristème, ce qui permet de maintenir la prolifération».
Notons ici que «TOR et YAK1 se retrouvent chez la plupart des organismes animaux» et que leur «équilibre est au cœur du processus de cancérisation». L'homologue de YAK1, chez l’homme, «est la protéine appelée DYRK1A», qui «est impliquée dans l’engagement des cellules souches humaines vers les lignées neurales et intervient dans le syndrome de Down (trisomie 21) ou encore les troubles du spectre autistique» [TSA].
Comme cette étude a démontré «que des inhibiteurs agissant sur les protéines régulatrices humaines sont également opérationnels sur les plantes», elle «illustre l’énorme potentiel», avec «des implications parfois inattendues», de l’analyse «des grandes fonctions fondamentales du vivant, conservées du végétal à l’Homme».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Three candidate globular clusters discovered in the Galactic bulge» ont été soumis à la revue MNRAS Letters et sont disponibles en pdf, rapporte la détection de trois candidats-amas globulaires proches du bulbe de la Voie lactée.
Rappelons tout d'abord que «les amas globulaires sont des fossiles de la naissance des galaxies il y a plus de 10 milliards d'années» et qu'il y en a près de 200 «en orbite autour de la Voie lactée, gardant les traces de son histoire et de sa structure».
Pour sa part, l'étude ici présentée est le fruit de recherches de deux astronomes brésilien et argentin, Denilso Camargo et Dante Minniti, «dans les données collectées par plusieurs instruments, notamment le satellite Wise (Wide Survey Infrared Survey Explorer) de la Nasa mais aussi le satellite Gaia de l'Agence spatiale européenne».
Les trois candidats détectés sont, «comme tous les amas globulaires», constitués «de vieilles étoiles dont les contenus en éléments lourds sont particulièrement faibles puisque les fourneaux thermonucléaires des premières étoiles massives du cosmos observable n'avaient pas encore eu le temps de les synthétiser en grandes quantités».
Les âges estimés de ces amas sont de 13,5 ± 2,0 milliards d'années pour Camargo 1107, de 13,5 ± 1,5 milliards d'années pour Camargo 1108 et de 12 ± 1,5 milliards d'années pour Camargo 1109, alors que l'âge de l'Univers observable «déduit des observations du rayonnement fossile par le satellite Planck», est «estimé à environ 13,8 milliards d'années».
Le principal intérêt de ces trois candidats est «qu'ils «se trouvent dans le bulbe galactique alors que la majorité (plus de 150) se trouvent dans le halo de la Voie lactée»: plus précisément, «leurs compositions et l'étude de leurs orbites devraient aider à poser de nouvelles contraintes sur la formation et l'évolution précoce de notre Galaxie et donc, indirectement, de toutes les autres grandes galaxies spirales».
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