-
Une étude, dont les résultats intitulés «A transiting exocomet detected in broadband light by TESS in the β Pictoris system» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et disponibles en pdf, a permis, grâce au télescope TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite), de réaliser une grande première avec l'étoile Beta Pictoris (β Pic), située à une distance d'environ 63 années-lumière du Système solaire dans la constellation australe du Peintre, en confirmant l'existence d'exocomètes autour de celle-ci par la méthode des transits.
Rappelons tout d'abord que, depuis presque 35 ans, «les indications et les mesures se sont multipliées concernant l'existence d'un grand nombre d'exocomètes dans le disque de débris de la toute jeune étoile Beta Pictoris».
Cela a commencé au milieu des années 1980 lorsque le satellite Iras (Infrared Astronomical Satellite), opérant dans le domaine infrarouge, a révélé, qu'autour de cette présente «sur la séquence principale du diagramme de Hertzsprung-Russel depuis environ 23 millions d'années, existait un disque de débris fortement appauvri en gaz mais toujours riche en poussières pour permettre encore aujourd'hui la formation d'exoplanètes, comme le démontrent des mesures faites en ce début de XXIe siècle».
Par la suite des centaines d'exocomètes ont été découvertes par la méthode des vitesses radiales «en utilisant le fameux spectrographe Harps, alimenté par fibres depuis le foyer Cassegrain du télescope de 3,6 mètres de l'ESO, à l'observatoire de La Silla au Chili». Finalement, aujourd'hui, l'étude ici présentée a la particularité d'apporter au moyen de TESS, une confirmation de l'existence d'exocomètes autour de Beta Pictoris par une autre méthode, celle des transits. Cette détection est très prometteuse, car TESS «possède des instruments plus performants que Kepler».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Lead and Antimony in Basal Ice From Col du Dome (French Alps) Dated With Radiocarbon: A Record of Pollution During Antiquity» ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis de constater que les couches les plus profondes du glacier du col du Dôme (massif du Mont-Blanc), datées au carbone 14, qui ont archivé l’état de l’atmosphère au cours de l’Antiquité romaine, révèlent une pollution atmosphérique très significative en métaux toxiques: «la présence de plomb et d’antimoine (dont c’est le premier enregistrement dans la glace alpine ancienne) s’avèrent liées à l’activité minière et à la production de plomb et d’argent des Romains, donc bien avant le début de l’ère industrielle».
Concrètement, «bien que moins bien datée qu’au Groenland, l’archive alpine retrace les grandes périodes de prospérité de l’Antiquité romaine» associées à «deux maximums d’émission de plomb bien distincts»: durant la République (entre 350 et 100 ans avant J.-C.), puis l’Empire (entre 0 et 200 ans après J.-C.).
Rappelons ici que «les Romains extrayaient le minerai de plomb argentifère pour produire le plomb nécessaire à la fabrication des conduites d’eau, et l’argent pour la monnaie». En fait, le procédé de séparation plomb-argent, qui «passait par une fusion du minerai à 1200°C», entraînait «d’importantes émissions de plomb dans l’atmosphère comme l’avaient déjà montré des archives continentales telles les tourbières, dont il est cependant difficile de déduire une information globale à l’échelle européenne».
En fin de compte, «cette toute première étude de la pollution durant l’Antiquité à partir de glace alpine permet de mieux évaluer l’impact de ces émissions anciennes sur notre environnement européen et de le comparer notamment à celui de la pollution plus récente liée à l’utilisation de l’essence au plomb dans les années 1950-1985».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «A Model of a Tidally Synchronized Solar Dynamo» ont été publiés dans la revue Solar Physics, laisse penser que les forces de marée exercées par quelques planètes sur le Soleil agiraient comme une sorte d'horloge réglant son activité alors que, jusqu'ici, les modèles imaginés par les astrophysiciens peinaient à expliquer le cycle particulièrement régulier de notre Soleil.
La conclusion de cette étude découle de la comparaison des «positions des planètes sur les mille dernières années avec les variations du cycle solaire». Il est ainsi apparu qu'il «existe un niveau de concordance étonnamment élevé et un parallélisme parfait sur pas moins de 90 cycles».
Concrètement, les forces de marée des planètes sont «capables de mettre en mouvement le plasma chaud qui constitue notre Soleil» et «la théorie montre que de telles forces de marée doivent être les plus fortes lorsque Vénus, la Terre et Jupiter sont au maximum de leur alignement», ce qui se produit «tous les 11,07 ans», une période qui «étrangement avec celle de l'activité magnétique du Soleil».
Cependant, «la théorie dit aussi que l'effet de ces forces de marée reste trop faible pour perturber de manière significative ce qui se passe au cœur de notre étoile», mais c'est «sans compter un mécanisme indirect que les physiciens connaissent sous le nom d'instabilité de Tayler», qui, «dans le plasma chaud qui constitue le Soleil», perturbe le flux et le champ magnétique.
En effet, «des simulations informatiques des conséquences que le phénomène d'instabilité de Tayler pourrait avoir sous l'effet d'une perturbation de type forces de marée» ont révélé que «l'oscillation s'est synchronisée sur la période imprimée à la perturbation». En outre, les forces de marée «pourraient aussi être à l'origine de modification de la stratification du plasma dans la région de transition entre la zone radiative interne et la zone de convection externe du Soleil».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «NGTS-4b: A sub-Neptune transiting in the desert» sont publiés dans la revue MNRAS, a permis, pour la première fois, de découvrir une nouvelle sorte d’exoplanètes dans une région nommée le «désert des Neptunes», une zone interdite dans laquelle aucune autre planète comparable n’avait à ce jour été identifiée.
Rappelons tout d'abord que «les astronomes supposaient inexistantes les exoplanètes de la taille de Neptune se situant très proches de leur étoile et possédant une enveloppe d’éléments volatils ou une atmosphère». Surnommée le 'désert des Neptunes', cette région «ne peut contenir que des exoplanètes de type Jupiter chaudes, telle que 51-Peg b, suffisamment massives pour retenir leur atmosphère malgré l’irradiation de leur étoile, et les exoplanètes de type rocheux, telle que CoRoT-7 b, n’ayant pas ou plus d’enveloppe d’éléments volatils». En effet, les exoplanètes intermédiaires de type Neptune chaudes n’ont pas «une masse suffisante pour retenir leur atmosphère fortement irradiée et soufflée par leur étoile».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée rapporte la découverte de NGTS-4b (*), qui est «3 fois plus grande et 20 fois plus massive que la Terre» et qui orbite «en seulement 1.3 jours autour de son étoile», NGTS-4 (**), de sorte qu'elle en «est tellement proche que sa surface est chauffée à plus de 1000 degrés».
Sa densité indique que «NGTS-4b possède une enveloppe volatile, malgré sa présence dans le désert des Neptunes». Deux hypothèses sont avancées pour expliquer sa présence dans cette zone: «la planète a dû atteindre ce désert des Neptunes récemment, par migration orbitale» ou elle «était initialement une géante gazeuse» et «son atmosphère n’a pas encore fini d’être soufflée et évaporée par son étoile».
Concrètement, «cette Neptune a été observée grâce à un nouvel instrument mis en place à l’Observatoire de Paranal au Chili, en collaboration avec le Département d’astronomie de la Faculté des sciences de l’UNIGE». Dénommé New Generation Transit Survey (NGTS), il «est constitué d’un ensemble de 12 télescopes robotiques de 20 cm de diamètre qui cherchent à identifier des transits photométriques (ou des mini éclipses, synonymes du passage d’une exoplanète devant le disque de son étoile) sur des milliers d’étoiles».
En fait, «depuis le sol, seuls les transits d’exoplanètes de la taille de Jupiter provoquant une baisse de luminosité de l’étoile de l’ordre de 1 % sont détectés». Pour leur part, «les télescopes de NGTS peuvent détecter des transits de seulement 0,1 %, une précision encore jamais atteinte par les relevés photométriques depuis le sol». C’est «justement cette précision qui a permis aux astronomes de découvrir l’exoplanète NGTS-4b de seulement 3,2 rayons terrestres».
Lien externe complémentaire (source Exoplanetcatalogue)
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(**) NGTS-4
votre commentaire