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Par Robert Brugerolles le 11 Juillet 2017 à 11:23
Une étude, dont les résultats intitulés «Morphological and transcriptomic evidence for ammonium induction of sexual reproduction in Thalassiosira pseudonana and other centric diatoms» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de montrer que Thalassiosira pseudonana, une espèce de diatomée, jusque-là supposée asexuée, a recours à la reproduction sexuée dans des conditions de stress en présence de l'ion ammonium qui sert d'aphrodisiaque.
Rappelons tout d'abord que les diatomées sont des algues unicellulaires, dont la taille «peut varier de quelques micromètres à plus de 0,5 millimètre», qui «forment l'essentiel du phytoplancton marin», mais qui se retrouvent «dans tous les milieux aquatiques, des eaux douces aux eaux salées en passant par les eaux stagnantes ou les eaux courantes». Leur squelette de silice, transparent et rigide, appelé 'frustule', «présente une forme et une ornementation particulières à chaque espèce».
Comme les diatomées «assurent à elles seules quelque 20 % de l'activité de photosynthèse recensée sur notre planète» et comme elles produisent en capturant du dioxyde de carbone (CO2) «environ un cinquième de l'oxygène (O2) que nous respirons», le potentiel «qu'elles représentent en matière de nanotechnologies et de protection de notre environnement» conduit à «envisager de les exploiter pour lutter contre l'accumulation de CO2 et les changements climatiques qui en résultent».
En ce qui concerne plus particulièrement Thalassiosira pseudonana, le séquençage de son génome avait déjà révélé «la présence de gènes précurseurs de la méiose, un type de division cellulaire destiné à assurer la reproduction sexuée», mais on pensait le plus souvent «que cette espèce de diatomée avait simplement perdu la capacité, ou le besoin, d'y avoir recours».
En fait, des «morphologies totalement différenciées», qui correspondent à des cellules mâles et des cellules femelles, avaient été déjà observées chez ces organismes unicellulaires, mais, jusqu'ici, ces observations avaient été mises en évidence «sur des diatomées soumises à un stress (privation de lumière, changements de salinité ou dans la disponibilité des nutriments, etc.) en phase de croissance», sans que ce phénomène «puisse être reproduit de manière fiable».
Ce n'est plus le cas désormais avec l'étude ici présentée qui désigne, s'il manque «au moins un autre facteur de croissance cellulaire des diatomées (lumière, phosphore ou silice)», «l'ion ammonium comme leur aphrodisiaque ultime (ce composé commun, de formule brute NH4+, est présent dans de nombreux produits nettoyants, désinfectants et produits métaboliques des animaux)» . De ce fait, cette étude devrait «ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de culture et d'élevage des diatomées» afin de «sélectionner les traits d'utilité pour en optimiser l'exploitation».
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Par Robert Brugerolles le 10 Juillet 2017 à 19:31
Une étude, dont les résultats intitulés «Dehydration of subducting slow-spread oceanic lithosphere in the Lesser Antilles» sont publiés dans la revue Nature Communications, a permis de réaliser pour la première fois une image tridimensionnelle de la faille de subduction des Petites Antilles, où la plaque de l’océan Atlantique plonge sous la plaque Caraïbe sur les 150 premiers kilomètres de profondeur.
Comme ce mouvement de subduction génère des séismes et même aussi «de grands séismes comme ceux de 1839 et 1843, d’une magnitude estimée entre 7.5 et 8.5 et qui ont dévastés les villes de Fort de France en Martinique et de Pointe à Pitre en Guadeloupe, ayant entrainé la mort de milliers de personnes», les chercheurs ont pu acquérir depuis les années 2000, sur la zone de subduction des Petites Antilles, «une très grande quantité de données sismologiques, enregistrée par des centaines de sismomètres en mer et à terre et deux autres techniques d’imagerie (sismique multitrace et de sismique réfraction ), dans une zone allant d’Antigua au nord, jusqu’à la Martinique au sud».
Ces données révèlent une «extension de la zone cassante de la faille jusqu’à de plus grandes profondeurs qu’initialement considérées», augmentent «la magnitude maximale des séismes possibles» et «rapprochent aussi cette zone de rupture des côtes insulaires».
En fin de compte, cette étude va contribuer à mieux comprendre le comportement de la zone de faille, car «de futures modélisations pourront être entreprises avec une géométrie en 3D plus réaliste» et ainsi aider «à anticiper la magnitude des grands séismes susceptibles d’affecter cette zone».
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Par Robert Brugerolles le 9 Juillet 2017 à 10:43
Une étude, dont les résultats intitulés «The Geminga pulsar wind nebula in the mid-infrared and submillimetre» seront publiés dans la revue MNRAS, aboutit à proposer une nouvelle hypothèse, à partir de l'observation de Geminga, pour expliquer la présence d'exoplanètes autour de pulsars.
Les découvertes d'exoplanètes autour de pulsars surprennent les astrophysiciens car les pulsars étant «des étoiles à neutrons laissées par l'explosion d'une étoile au moins 8 à 10 fois plus massive que le Soleil», ils se demandent «comment le souffle de la supernova aurait pu épargner ces exoplanètes».
Pour expliquer l'existence de ces exoplanètes, deux hypothèses ont été avancées jusqu'ici: pour la première, ce sont des exoplanètes chthoniennes, autrement dit «des noyaux rocheux d'exoplanètes géantes dont les couches supérieures n'ont effectivement pas résisté à l'explosion d'une SN II», tandis que, pour la seconde, «ces exoplanètes se sont formées par accrétion à partir de la matière contenue dans le reste de la supernova, selon donc un processus similaire à celui qui est à l'origine des systèmes planétaires classiques autour d'étoiles encore sur la séquence principale».
Pour sa part, l'étude ici présentée prend pour base des observations de Geminga, «un pulsar bien connu situé à environ 800 années-lumière du Soleil», menées «avec le James Clerk Maxwell Telescope (JCMT), un radiotélescope dans le domaine submillimétrique de 15 m de diamètre, situé sur le Mauna Kea à Hawaï». Les images de ce pulsar montraient «ce qui ressemblait à une vague d’étrave très similaire à celle que doit produire l'héliosphère du Soleil fonçant à travers le milieu interstellaire dans la Voie lactée».
Geminga se déplace «à travers ce milieu à une vitesse supersonique, plus précisément celle du son dans ce gaz et qui n'est donc pas celle du son dans l'atmosphère terrestre, beaucoup plus dense». Il en résulte, selon les calculs, que «l'onde de choc créée injecte de la matière sous cette vague en direction de Geminga de sorte que de la matière représentant plusieurs fois la masse de la Terre sous forme de poussière devient disponible pour former des exoplanètes autour de Geminga (il ne semble pas y en avoir pour le moment en tout cas)».
Néanmoins, l'étude reste prudente et indique que, pour valider réellement «l'hypothèse que la matière qui permet la formation d'exoplanètes autour des pulsars est celle qui est en quelque sorte collectée et injectée au plus près de l'astre compact par son mouvement dans le milieu interstellaire et les processus de mécanique des fluides qu'il provoque», il faudra plus de données. Il est ainsi envisagé d'utiliser le réseau ALMA pour effectuer de nouvelles observations.
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Par Robert Brugerolles le 8 Juillet 2017 à 11:03
Une étude, dont les résultats intitulés «Perchlorates on Mars enhance the bacteriocidal effects of UV light» sont publiés dans la revue Scientific Reports, indique que Mars serait 'moins habitable' qu'escompté en raison de la formation à sa surface d'un 'cocktail toxique' sous l'effet du rayonnement ultraviolet.
Plus précisément, cette étude s'est «intéressée aux perchlorates *, des sels présents en abondance sur Mars», qui sont «stables à températures modérées» mais qui «constituent un puissant oxydant lorsqu'ils sont activés par exemple sous l'effet d'une hausse des températures».
Alors que «sur Mars les températures sont froides», les analyses réalisées viennent de faire apparaître «que le perchlorate pouvait également être activé sous le seul effet des UV», autrement dit «lorsqu'on irradie les perchlorates avec un flux de rayons UV semblables à ceux sur Mars, ils deviennent bactéricides».
Plus concrètement, «à des concentrations de perchlorate similaires à celles que l'on trouve dans le régolithe martien (la fine couche de poussières à la surface), la bactérie Bacillus subtilis meurt 'en quelques minutes', dans un environnement semblable à celui de cette planète» et, de plus, il a été aussi observé en laboratoire que «deux autres composés présents sur Mars, l'oxyde de fer et le peroxyde d'hydrogène, agissent en synergie avec les perchlorates, augmentant encore la mortalité des bactéries».
Ces observations, qui «montrent que la surface actuelle de Mars est très nocive pour les cellules, sous l'effet d'un cocktail toxique d'oxydants, de perchlorates et de rayons UV» apportent, selon cette étude, une nouvelle preuve de l'inhabitabilité d'une grande partie des régions à la surface ou proches de la surface de Mars. Il résulte de ces éléments que si on veut trouver de la vie sur Mars, il faut chercher la vie sous la surface, «dans des zones qui n'auront pas été exposées à de telles conditions».
Pour finir, rappelons que «les perchlorates ont été découverts sur Mars pour la première fois par l'atterrisseur Phoenix de la NASA en 2008» et que «l'espoir de trouver de l'eau liquide sur Mars a été conforté en 2015 par la découverte de perchlorate de calcium dans le sol» car ce sel a la propriété «d'abaisser le point de congélation de l'eau, de sorte qu'elle reste liquide».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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Par Robert Brugerolles le 7 Juillet 2017 à 10:08
Une étude, dont les résultats intitulés «Razanandrongobe sakalavae, a gigantic mesoeucrocodylian from the Middle Jurassic of Madagascar, is the oldest known notosuchian» ont été publiés dans la revue Peer J, révèle que plus de cent millions d'années avant le Tyrannosaurus rex, Razanandrongobe sakalavae, un notosuchien du Jurassique, arborait une dentition aussi terrifiante que celle du T. Rex puisque certaines de ses dents mesuraient jusqu'à 15 cm de long: de ce fait, «cet ancêtre lointain de nos crocodiles pouvait briser sans difficulté des tissus durs, comme les os et les tendons».
Cet animal, dont un crâne a été retrouvé récemment, devait «mesurer environ sept mètres de long» et peser «entre 800 et 1.000 kg». Bien que ces dimensions le rapprochent «de celles du crocodile marin moderne (Crocodylus porosus)», il s'en distingue «par son crâne profond et ses pattes hautes et puissantes», car «comme d'autres gigantesques crocodiles du Crétacé», il aurait été en mesure «de défier des dinosaures théropodes au sommet de la chaîne alimentaire».
Razanandrongobe sakalavae signifie «ancêtre géant des lézards de Sakalava», parce que «c'est dans cette région de Madagascar qu'ont été retrouvés les restes de ce prédateur qui vivait au Jurassique, il y a quelque 174 millions d'années». Alors que, jusqu'ici, «les chercheurs manquaient de fossiles pour classer cette espèce avec confiance», l'étude ici présentée a pu, maintenant, «lui attribuer une place au sein des mesoeucrocodyliens*, ce grand groupe dont font partie les crocodiles actuels»: il est apparu que Razanandrongobe sakalavae est le plus ancien représentant connu de ce groupe, «précédant les autres notosuchiens d'environ 42 millions d'années».
Comme la position géographique des fossiles retrouvés se rapporte à la période durant laquelle «Madagascar se séparait des autres masses terrestres», elle suggère une lignée endémique et renforce l'hypothèse «que les notosuchiens sont originaires du sud du Gondwana», un supercontinent qui réunissait «les grandes terres émergées de l'hémisphère sud actuel : l'Afrique, Madagascar, l'Amérique du Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Inde et l'Antarctique».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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