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    Une étude, dont les résultats intitulés «A decade of sea level rise slowed by climate-driven hydrology» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'évaluer à 3200 milliards de tonnes la quantité d’eau provenant de la fonte des calottes glaciaires, absorbée par les sols, les nappes phréatiques et les lacs (un volume qui «correspond au lac Huron, l’un des cinq grands lacs du nord des États-Unis et septième étendue d’eau douce du monde») et, de ce fait, soustraite en dix ans des échanges entre la mer et la terre. Ce phénomène a ainsi, «ralenti de 20% la hausse du niveau des mers».

     

    Si, jusqu'ici, «on se doutaient bien que les sols tenaient un rôle d’éponge», on n'avait pas conscience «qu'au cours de la dernière décennie, les modifications dans le cycle mondial de l'eau ont plus que compensé les pertes induites par le pompage de l'eau souterraine, transformant les terres en éponge au moins temporairement».

     

    Ce phénomène d’absorption, qui a été «constaté partout sur la planète», a pu être mis en lumière et mesuré, grâce aux observations faites entre 2002 et 2014 par les deux satellites GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment), dédiés «à la cartographie globale à une résolution de 200 à 300 kilomètres des variations du champ de gravité terrestre sur des échelles de temps allant du mois à la décennie».

     

    Plus précisément, «ces variations du champ de gravité trahissent les redistributions de volume entre les grands réservoirs d’eau (humidité atmosphérique, océans, stocks d’eau continentale)»: au total, «GRACE donne ainsi les évolutions de l’épaisseur de glace sur les pôles, mesure l’ampleur des sécheresses et des inondations sur tous les continents, évalue les masses d’eau disponibles dans les nappes phréatiques et donne une vision plus précise de l’évolution du cycle de l’eau». Cette étude affine de la sorte les prévisions sur la hausse du niveau des mers.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Secondary organic aerosol formation from isoprene photooxidation during cloud condensation–evaporation cycles» ont été publiés dans la revue Atmospheric Chemistry and Physics, a permis, pour la première fois, de mettre en évidence directement le rôle des gouttelettes nuageuses dans la transformation atmosphérique des polluants organiques volatils.

     

    Signalons tout d'abord que «les nuages jouent dans le climat un rôle qui ne se limite pas aux précipitations» puisqu'ils recouvrent «70 % de la surface terrestre et représentent près de 15 % du volume de l’atmosphère». C'est dans ces nuages que les composés organiques volatils (COV), qui «sont des gaz émis aussi bien par les activités humaines que biologiques», se condensent «pour former des aérosols organiques secondaires, qui sont un mélange de gaz et de particules solides ou liquides»: ces COV peuvent, par exemple, «provenir de solvants et de combustions incomplètes, ainsi que de la végétation».

     

    Deux mécanismes sont avancées pour décrire le comportement des COV: d'une part, le schéma classique qui dit que «les COV s’oxydent dans les nuages pour former des composés moins volatils comme les aérosols organiques secondaires, les AOS» et, d'autre part, l'hypothèse «selon laquelle les COV pénétreraient dans les gouttelettes d’eau des nuages, réagiraient à l’intérieur et y resteraient sous forme d’aérosol une fois la gouttelette évaporée».

     

    En vue de valider cette seconde hypothèse, l'étude ici présentée a «utilisé la simulation expérimentale atmosphérique» en reproduisant «de manière contrôlée les conditions atmosphériques» dans la «chambre de simulation CESAM, permettant de générer artificiellement des nuages» afin de suivre la transformation des polluants.

     

    Il en a résulté que l'analyse de l’oxydation de l’isoprène, «le COV le plus émis à l’échelle du globe», a fait apparaître une formation systématique d’AOS et qu'elle a montré que l'augmentation de la quantité de gouttelettes d’eau en suspension «s’accompagnait d’une hausse de la formation d’aérosols».

     

    Comme cette étude «vient compléter notre compréhension des processus de formation des particules atmosphériques, qui sont l’une des incertitudes majeures dans la modélisation du changement climatique», elle devrait contribuer à affiner les paramètres des modèles climatiques.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Rigorous Training of Dogs Leads to High Accuracy in Human Scent Matching-To-Sample Performance» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de démontrer la fiabilité de l'odorologie comme méthode d'identification de la présence d'un individu sur une scène de crime.

     

    Indiquons tout d'abord que l'odorologie, qui «est une technique d'identification des odeurs humaines par des chiens spécialement entraînés», sert, en France depuis 2003, à démontrer dans les enquêtes policières «la présence d'un individu sur une scène de crime». Elle s'appuie «sur le fait que l'odeur humaine est propre à chaque individu, et sur l'incroyable odorat des chiens (dont la sensibilité peut être de 200 à 10 000 fois plus grande que celle de l'homme selon le type d'odeur considérée), associé à un long entraînement».

     

    Plus précisément, l'odorologie «consiste à faire comparer, à des chiens spécialement entraînés, une odeur humaine prélevée sur un objet de la scène d'infraction à celle de plusieurs individus parmi lesquelles se trouve l'odeur d'un suspect ou d'une victime». Cependant, jusqu'ici, il y avait «parfois des réticences à considérer cet indice comme élément de preuve», car «il n'existait aucun standard international concernant l'entraînement des chiens ou leur inclusion dans les enquêtes».

     

    En vue de confirmer la fiabilité et la reproductibilité de ces tests, l'étude ici présentée a entrepris d'analyser «les résultats obtenus depuis 2003 à la Sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) d'Ecully», sur «les performances des chiens face à une tâche d'identification d'odeurs».

     

    Il faut savoir que «durant leur formation initiale, les bergers allemands et belges malinois utilisés par la police scientifique doivent apprendre à faire l'association entre deux odeurs provenant d'un même individu, au cours de tâches de plus en plus complexes». C'est au terme de cette formation, que «les chiens sont aptes à effectuer des tâches d'identification».

     

    Durant l'entraînement, «les animaux flairent une odeur humaine de référence puis doivent la comparer à une série de cinq odeurs humaines différentes parmi lesquelles se trouve l'odeur de référence»: ces odeurs humaines «peuvent correspondre à des traces odorantes prélevées sur un objet ayant été préalablement manipulé ou à une odeur corporelle directement prélevée sur un individu». Le chien est «récompensé par une friandise ou par un jeu», lorsqu'il «exprime la reconnaissance entre les deux odeurs (en se couchant devant le bocal qui contient l'odeur de référence)».


    Ainsi, «l'analyse des données obtenues avec les 13 chiens de la SDPTS depuis 2003» a fait apparaître «qu'à l'issue de l'acquisition des principes de la tâche, un entraînement régulier de 24 mois est nécessaire pour obtenir des performances stables et optimales».

     

    En fait, «à l'issue des 12 premiers mois, les chiens ne commettent plus aucune erreur de reconnaissance (c'est-à-dire qu'ils ne confondent pas les odeurs de deux personnes différentes)», mais «leur sensibilité olfactive augmente significativement au cours de l'entraînement» de sorte qu'en moyenne, au bout de deux ans, «ils parviennent à reconnaître deux odeurs provenant de la même personne dans 85 % des cas, les 15% d'absences d'association résultant majoritairement de la qualité du prélèvement ou de l'odeur elle-même et non d'un déficit de reconnaissance».

     

    Au total, «entre 2003 et 2016, l'odorologie a été utilisée dans 522 cas à la SDPTS, et a permis de résoudre 162 affaires judiciaires»). De plus, il a été observé «que les bergers allemands étaient plus performants que les bergers belges malinois, sans doute parce qu'ils sont plus disciplinés et plus attentifs».


    En pratique, lors des procédures judiciaires, «chaque test d'identification est réalisé par au moins deux chiens» et «chaque chien réalise au moins deux tests avec le même assortiment d'odeurs : l'odeur prélevée est présentée soit dans l'échantillon flairé au début de la tâche, soit dans l'un des bocaux qu'il flaire successivement». Désormais, grâce à cette étude qui valide les procédures appliquées, la communauté internationale devrait être convaincue de la fiabilité de la méthode.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Morbid attraction to leopard urine in Toxoplasma-infected chimpanzees» ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis de révéler que les chimpanzés infectés par la toxoplasmose sont attirés par l'urine de leur prédateur naturel, le léopard, et non par celles d'autres grands félins.

     

    Signalons tout d'abord que pour passer d'un hôte à l'autre, «certains parasites sont capables d'induire des changements comportementaux chez leurs hôtes», un phénomène, «connu sous le nom de 'manipulation parasitaire', qui est «rarement observé chez les mammifères». L'agent de la toxoplasmose, Toxoplasma gondii, est une exception notable, car «ce protozoaire, infectant de très nombreuses espèces, y compris l'Homme, ne peut se reproduire que chez les félins, qui se contaminent par l'ingestion d'une proie parasitée».

     

    Ainsi, des études ont montré chez la souris, «que ce parasite induit un changement olfactif chez les rongeurs parasités» de sorte que «contrairement aux individus sains, ceux-ci semblent attirés par l'odeur de l'urine de chats, augmentant ainsi les chances pour le parasite que son hôte intermédiaire, la souris, soit mangé par le chat, un hôte définitif félin».

     

    Chez les humains modernes, qui ne sont «plus chassés par les félins». d'autres études ont cependant «montré des changements de comportements chez les sujets parasités, comme des modifications de la personnalité, des temps de réaction prolongés ou une diminution de la concentration à long terme», sans qu'aucun effet bénéfique pour le parasite puisse être démontrés.

     

    En vue «de comprendre l'origine de ces changements comportementaux chez l'Homme», l'étude ici présentée a «effectué des tests comportementaux d'olfaction chez le chimpanzé, le plus proche cousin de l'Homme, encore prédaté dans son milieu naturel par un félin : le léopard».

     

    Il est ainsi apparu «que les individus non infectés évitaient l'urine de léopard» alors que «les individus parasités ne présentaient plus cette aversion». De plus, comme «cette modification comportementale n'est pas observée» lorsqu'il leur est proposé «de l'urine de félins non prédateurs (lions et tigres)», il semble y avoir «une grande spécificité de la manipulation parasitaire effectuée par Toxoplasma gondii».

     

    Ces observations, qui «suggèrent que la manipulation parasitaire effectuée par Toxoplasma gondii est spécifique à chaque hôte», alimentent ainsi «le débat sur l'origine des modifications comportementales et olfactives observées chez l'être humain lorsqu'il est atteint de toxoplasmose»: en effet, plutôt que de les considérer, comme on le faisait jusqu'à présent, comme de simples effets secondaires de cette maladie, cette étude vient de faire apparaître que «ces modifications remonteraient vraisemblablement au temps où nos ancêtres étaient encore une proie des grands félins».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «An imperative to monitor Earth's energy imbalance» ont été publiés dans la revue Nature Climate Change, a permis, grâce à l'analyse des différentes méthodes de mesure du déséquilibre énergétique de la Terre, de déterminer l’approche, la plus prometteuse en termes de précision, qu’il convient de favoriser à l’avenir.

     

    Indiquons tout d'abord que cette recherche est partie de l'idée que le changement climatique, qui se traduit par la fonte des glaces ou la hausse du niveau marin est lié à un déséquilibre énergétique de la planète qui découle d'une accumulation de chaleur dans le système climatique de la Terre, la perturbation majeure à l’œuvre aujourd’hui étant «le changement de composition de l’atmosphère dû aux émissions de gaz à effet de serre par les activités humaines».

     


    Actuellement, «l’amélioration depuis 2-3 décennies des performances des différents systèmes d’observation spatiaux et in situ ainsi que de la modélisation du climat», qui «a permis de quantifier ce déséquilibre énergétique, ou excès de chaleur, avec une précision sans cesse croissante», conduisent à «estimer que 93 % de l’excès de chaleur est stocké dans l’océan», les 7% restants «servant à réchauffer l’atmosphère et les surfaces continentales ainsi qu’à faire fondre les glaces (banquise, glaciers et calottes polaires)».

     

    De ce fait, l'étude ici présentée, après avoir passé en revue «les différentes méthodes permettant d’accéder à ce paramètre fondamental et aux incertitudes associées», propose «une série de recommandations destinées à améliorer la connaissance de ce phénomène»: en particulier, elle fait apparaître «que l’approche la plus prometteuse en termes de précision est l’analyse combinée des mesures du contenu thermique total de l’océan et du bilan énergétique net au sommet de l’atmosphère».

     

    Comme, aujourd’hui, le contenu thermique de l’océan est accessible seulement pour les 2 000 premiers mètres de l’océan à l'aide du système international de flotteurs automatiques Argo, elle recommande fortement d'y ajouter «un système Argo 'profond' donnant la température de l’océan sur toute la colonne d’eau». Il est également vivement souhaité, en parallèle, «le développement de senseurs spatiaux permettant la mesure absolue, et pas seulement les variations au cours du temps, du flux d’énergie net au sommet de l’atmosphère».

     

     

     


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