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    Une étude, dont les résultats intitulés «A nearby young M dwarf with a wide, possibly planetary-mass companion» sont publiés dans la revue MNRAS et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de découvrir que la planète 2MASS J2126-8140, découverte en 2008, effectue une révolution complète autour d'une naine rouge en un million d’années environ.

     

    Dans un premier temps, la planète 2MASS J2126-8140 (en fait, 2MASS J21265040-8140293), située à 104 années-lumière et dont la masse correspond à environ 12 à 15 masses de Jupiter, avait été considérée comme une planète errante.

     

    Comme il est apparu que 2MASS J2126-8140 restait à la même distance d'une naine rouge immatriculée TYC 9486-927-1, l'étude ici présentée a montré, dans un second temps, en comparant le mouvement des deux astres, «qu’ils étaient gravitationnellement liés» alors qu'ils «sont incroyablement éloignés à plus de 6.900 unités astronomiques (1 UA=149,6 millions de Km) l’un de l’autre, soit trois fois plus que la dernière paire étoile/planète lointaine identifiée jusqu’ici» («à titre de comparaison, Pluton est située a, à peine, 32 UA du Soleil»).

     

    Il en résulte que le système de TYC 9486-927-1 devient ainsi de loin, le plus large jamais répertorié. Cependant, le lien entre les deux astres est tellement ténu qu'une étoile voisine peut facilement l’interrompre.

     

    Pour expliquer «la présence d’une planète de cette taille aussi éloignée de son étoile», on peut avancer l'hypothèse «que 2MASS J2126-8140 a pu se former dans un autre système stellaire duquel elle a été éjectée avant d’être capturée par sa nouvelle étoile», car «il n’y a aucune possibilité que ce système se soit formé comme le système solaire à partir d’un large disque de matières et de gaz».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Genome-wide nucleosome specificity and function of chromatin remodellers in ES cells» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de mettre en évidence le fonctionnement des 'remodeleurs de chromatine', des enzymes-clé dans les cellules dont le rôle est de faire accéder la machinerie cellulaire aux gènes.

     

    Rappelons tout d'abord que notre génome, qui «comprend environ 30 000 gènes», est « 'comprimé' dans un noyau d’une dizaine de micromètres seulement». Comme «l'expression correcte des gènes est nécessaire pour définir l’identité et la fonction des cellules au cours du développement embryonnaire et de la vie adulte» et comme «moins d’un quart des gènes sont exprimés uniformément dans toutes les cellules de l’organisme» alors que les autres gènes, plus spécialisés, sont «exprimés uniquement dans certains tissus et certaines cellules spécifiques», chaque type cellulaire est «confronté à l’énorme challenge de correctement exprimer chacun de ses gènes».

     

    Plus précisément, l'organisation en chromatine du génome («'chapelet' de nucléosomes composés de l’ADN génomique enroulé autour d’un cœur de protéines»), qui permet la compaction du génome, pose «de nombreux problèmes à la cellule, car l’ADN est rendu inaccessible à la plupart des enzymes, notamment les ARN polymérases, qui doivent transcrire le génome en ARN, en amont de la synthèse protéique nécessaire à l’expression de l’identité et de la fonction cellulaire».

     

    Pour résoudre ces difficultés, la nature a inventé les remodeleurs de chromatine, qui interviennent pour ouvrir la chromatine, afin de rendre accessible l’ADN. Si leur existence était déjà connue, leur mode opératoire était jusqu'à présent inconnu.

     

    L'étude ici présentée démontre «que les remodeleurs se lient sur des nucléosomes bien précis, situés de part et d’autre du début (appelé le promoteur) de chaque gène». Ils «agissent en imposant une dynamique constante au niveau des nucléosomes sur lesquels ils sont liés, laquelle participe activement à la régulation du génome en permettant le recrutement des enzymes responsables de la transcription».

     

    Ainsi, dans le cadre des nombreux mécanismes cellulaires à l’œuvre «pour définir l’identité et la fonction des cellules au cours du développement embryonnaire et de la vie adulte», les remodeleurs favorisent ou en interdisent «l’accessibilité de l’ADN au niveau du début des gènes».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «pks5-recombination-mediated surface remodelling in Mycobacterium tuberculosis emergence» ont été publiés dans la revue Nature Microbiology, a permis de montrer que la disparition, au cours de l'évolution, d'un glycolipide de l'enveloppe bactérienne des bacilles de la tuberculose a entrainé une modification des propriétés de sa surface, favorisant son agrégation en 'corde', ce qui a augmenté considérablement sa pathogénicité chez l'Homme.

     

    Rappelons tout d'abord que «la tuberculose est une maladie bactérienne chronique causée par l'agent infectieux Mycobacterium tuberculosis» qui a été responsable de 1,5 million de décès en 2014 dans le monde sur 9,6 millions de cas de tuberculose recensés, «classant cette maladie au second rang des causes de décès dus à un agent infectieux unique (OMS, 2015)».

     

    Afin de mieux comprendre les facteurs et mécanismes favorisant sa propagation, l'étude ici présentée a cherché à analyser «les étapes évolutives, et adaptations génétiques associées, qui ont permis aux bacilles de la tuberculose de coloniser l'Homme» en s'intéressant «à un autre type de bacille, Mycobacterium canettii, connu pour causer de rares cas de tuberculose et pour être génétiquement proche de l'ancêtre de M. tuberculosis».

     

    Il est ainsi apparu que les colonies de ces bactéries «sont très différentes de celles des bacilles de la tuberculose», car, «alors que sur milieu solide les colonies de M. tuberculosis sont sèches, rugueuses et fripées» et «celles de M. canettii sont muqueuses et collantes», dans un milieu de culture liquide, «les premières sont fortement agrégées en forme de corde» et «les secondes se désolidarisent complétement».

     

    L'analyse «des mutants spontanés de M. canettii formant des colonies fripées» a alors permis de découvrir «que le changement d'aspect des colonies a été provoqué par une recombinaison entre deux gènes impliqués dans la production d'un glycolipide de l'enveloppe bactérienne». Ensuite, l'analyse de «l'organisation génétique de cette région chez les bacilles de la tuberculose», a fait apparaître «qu'une recombinaison similaire s'était produite chez l'ancêtre de M. tuberculosis», qui a «conduit à l'inactivation de la voie de biosynthèse du glycolipide et donc à sa disparition à la surface des bacilles».

     

    Il a été mis en lumière «que cette disparition induit chez M. canettii une modification des propriétés de surface et favorise ainsi son agrégation en 'corde', de la même manière que chez M. tuberculosis». De plus, il a été établi, «en utilisant différents modèles animaux et cellulaires de l'infection», que «cette modification de l'enveloppe bactérienne provoque un changement des interactions avec les cellules de défense de l'hôte et une augmentation de la virulence de M. canettii». Cette découverte constitue donc une avancée notable «dans la compréhension de l'origine et de l'émergence du bacille de la tuberculose».

     

     


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    Deux études (dont les résultats intitulés, pour la première publiée dans la revue Nature Communications, «Gyre-driven decay of the Earth’s magnetic dipole» et, pour la seconde publiée dans la revue Geophysical Journal International, «Geomagnetic forecasts driven by thermal wind dynamics in the Earth's core») ont abouti, grâce à des simulations, à l'établissement, à la manière de Météo-France, des premières prévisions des variations du champ magnétique terrestre.

     

    Du fait que «le champ magnétique terrestre, qui trouve sa source dans le noyau fluide de la planète, interagit fortement avec certaines technologies, comme les satellites ou des applications embarquées dans les smartphones», il est très important «de comprendre et prédire ses variations». Ces objectifs ont été à l'origine des travaux ici présentés, qui ont été menés dans le cadre «d’une approche calquée sur celle développée en météorologie».

     

    Tout d'abord, «les raisons de la décroissance de l’intensité du champ magnétique terrestre de 10% depuis 1840» ont été expliqués par «la présence d’une anomalie de ce champ, d’intensité plus faible, au-dessus de l’Amérique du Sud de nos jours», qui «déséquilibre le mécanisme de transport du champ magnétique», un mécanisme s’appuyant «sur un tourbillon géant à la surface du noyau, qui, à la manière d’un tapis roulant, déplace le champ magnétique des pôles vers l’équateur au niveau de l’Asie, et de l’équateur vers les pôles au niveau de l’Amérique».

     

    Les simulations effectuées «prédisent que l’anomalie et le tourbillon sont intimement liés et qu’ils devraient tous deux dériver d’environ 3000 kilomètres vers l’Ouest (à la surface de la Terre) dans les cent prochaines années». Comme «l'anomalie se creusera de manière significative dans le siècle à venir», la zone problématique pour le vol des satellites sera élargie puisque «le matériel embarqué dans les satellites de basse altitude subit un taux d’avaries significativement important lorsque ceux-ci passent au-dessus de cette zone.

     

    Cependant, «de même qu’on ne peut prédire avec certitude le temps qu’il fera dans un an, il est impossible de prévoir le comportement du champ magnétique terrestre à plus long terme, et en particulier la prochaine inversion des pôles».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The Case for a Gaian Bottleneck: The Biology of Habitability» ont été publiés dans la revue Astrobiology, avance une hypothèse pour expliquer que l'Univers ne semble pas être grouillant de vie alors que les conditions préalables et les ingrédients nécessaires à la vie semblent y être disponibles en abondance.

     

    Jusqu'à présent, la théorie d'un goulot d'étranglement de l'émergence de la vie (emergence bottleneck), basée sur la complexité de la recette moléculaire de la vie, est l'explication la plus courante avancée pour justifier que, pour l'instant, seule la Terre paraît l'abriter. Pour l'étude ici présentée, le goulot d'étranglement fondamental est tout autre: dénommé goulot de Gaia (Gaian Bottleneck), il résulte du fait «que la vie naissante sur une planète ne module pas, par rétroaction, assez rapidement le climat perturbé qui règne sur les nouveaux astres».

     

    Plus précisément, comme «la plupart des environnements planétaires primitifs sont instables», pour rendre une planète habitable, «les formes de vie ont besoin de réguler les gaz à effet de serre tels que l'eau et le dioxyde de carbone pour maintenir des températures de surface stable».

     

    Le système solaire le souligne: alors qu'il y a environ quatre milliards d'années, «la TerreVénus et Mars ont toutes été habitables», un milliard d'années après leur formation, «Vénus s’est transformée en serre et Mars s’est figée dans une glacière» de sorte que seule la vie sur la Terre a réussi à contrôler les paramètres environnementaux.

     

    Ainsi, pour cette étude, le phénomène de régulation par le vivant «a été trop tardif sur la majorité des autres planètes et leur climat est resté chaotique trop longtemps», ce qui condamne «les espèces primitives ayant pu y naître». Autrement dit, l'extinction est le sort habituel pour la plupart du vivant qui voit le jour à la surface des planètes rocheuses humides de l'Univers et, surtout, les planètes rocheuses doivent être habité pour rester habitable.

     

    Il en découle que «si on trouve un jour des traces de vie dans l’univers, la majorité des fossiles sera constituée par de simples cellules microbiennes car les espèces multicellulaires telles que les dinosaures ou les humains mettent des milliards d’années à évoluer et elles n’ont pas eu le temps de le faire».

     

     


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