•  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Lancet, révèle qu'une technique couplant le scanner et la tomographie par émissions de positons au marqueur fluorure-(18F) de sodium, permet d’identifier et localiser des plaques d’athérome à haut risque de rupture. Cette première méthode non-invasive en médecine cardiovasculaire et neurovasculaire ouvre la voie à un nouvel examen d’imagerie pour prédire à temps le risque d’infarctus.

     

     

    La captation au niveau des artères du radioisotope 18F-fluorure de sodium (18F-NaF), «traduit la présence d’un processus actif de calcification et de mort cellulaire au sein des parois des coronaires». Le système d'imagerie proposé utilise ce radioisotope, le scanner, qui permet d'avoir une image anatomique des artères et la tomographie par émissions de positons (TEP), qui renseigne sur l’activité métabolique de la paroi artérielle.

     

     

    Il a été évalué «auprès de 40 patients ayant présenté un infarctus du myocarde dans les huit jours précédents ainsi qu’auprès de 40 personnes souffrant d’une angine de poitrine stable». Il est apparu que «chez 37 des 40 patients (93%) venant d’avoir un infarctus du myocarde, le 18F-NaF se fixait de façon significative sur les plaques à l’origine de l’accident coronarien», qui, auparavant, avaient «été visualisées par un examen invasif classique : l’angiographie coronaire».

     

     

    Il a été également observé 'une hyperfixation de ce traceur' à la place «de plaques d’athérome déjà rompues et prélevées par un acte chirurgical», qui «provenaient de patients qui avaient présenté, en moyenne 17 jours plus tôt, des symptômes liés à la présence d’une plaque d’athérome qui bouchait une artère carotide».

     

    De plus, «une captation localisée du traceur 18F-NaF a été significativement notée au niveau d’une ou plusieurs plaques coronariennes chez 45% des patients évalués (18 sur 40) souffrant d’une angine de poitrine stable». Le fait que «ces patients étaient porteurs de plaques d’athérome 'vulnérables', à haut risque de rupture» a été confirmé par une échographie endovasculaire, «consistant à visualiser l'intérieur des parois vasculaires grâce à une sonde de très haute fréquence».

     

     

    En conclusion, on peut dire que le 18F-NaF peut être considéré comme «un marqueur fiable de la vulnérabilité des plaques» contrairement au 18F-fluoro-désoxy-glucose (18F-FDG), qui «ne s’est pas révélé informatif».

    Ainsi, de par «sa capacité à identifier des plaques d’athérome à haut risque de rupture ou déjà rompues», cette technique d’imagerie non-invasive pourrait, par exemple, «radicalement modifier la prise en charge des patients porteurs d’athérosclérose coronarienne qui sont le plus haut risque d’accident cardiovasculaire».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, ont abouti à la mise au point d'une technique permettant d’observer in vivo, de manière rapide et efficace, le cerveau de drosophiles grâce à une ouverture dans leur tête réalisée au laser.

    Alors que l’observation in vivo du cerveau d’un animal «requiert bien souvent de procéder à des fastidieuses interventions chirurgicales», le protocole employé consiste à réaliser à l’aide d’un laser une ouverture large de 12 à 350 microns au niveau de la tête des drosophiles, de petites mouches à fruits. Ensuite, une solution saline est appliquée sur la petite zone de tissu exposée à l’air libre afin qu'elle «ne soit pas entravée».

    Plus fin qu’un cheveu humain, ce trou constitue alors une fenêtre d'observation de l’activité cérébrale de l'insecte au microscope. Ainsi, dans une expérience sur des mouches, qui ont été génétiquement modifiées «pour produire une protéine fluorescente en présence d'ions calcium, éléments essentiels à l'activité neuronale», les ions calcium, stimulés par une série d’odeurs différentes, ont pu être suivis avec succès.

    Le découpage au laser, «sensiblement moins intrusif que les méthodes traditionnelles», rend ce protocole «cent fois plus rapide que les interventions chirurgicales réalisées jusqu’à présent».

    Cette technique, également testée «avec succès sur des fourmis, des vers nématodes et des souris», est en voie d'automatisation pour capturer et immobiliser une douzaine de mouches à la fois, pour pratiquer l’intervention au laser et pour activer un système d'imagerie permettant d’observer simultanément le cerveau des 12 mouches exposées à une série de stimulations prédéterminées.

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Scientific Reports, révèle comment un hydrogel, obtenu facilement en mélangeant de l'eau de mer et de l'argile, peut permettre la production, grâce à son rôle de confinement, de biomolécules nécessaires à l'apparition de la vie.

    «Dans une eau de mer primitive simulée», il est apparu «que l'argile développe un hydrogel (une collection d'espaces microscopiques capables d'absorber des liquides comme une éponge)». Pour démontrer que cet hydrogel aurait enfermé et protégé des processus chimiques permettant le développement de la vie, la synthèse des protéines a d'abord été observée dans un hydrogel d'argile synthétique. Puis, il a été mis en évidence que l'argile développe un hydrogel, «non seulement bon marché», mais qui améliore la production de protéines d'argile.

    Ainsi, l'argile produit un milieu spongieux, qui permet de concentrer facilement certaines grosses molécules formant les briques du vivant, et favorise les réactions entre des molécules telles que les composants de l'ARN et de l'ADN qui interviennent dans la réplication des êtres vivants.

    Comme l'argile est apparue «juste au moment où les biomolécules ont commencé à se développer en protocellules et finalement en cellules confinées dans une membrane», ces travaux suggèrent que, sur la Terre primitive, l'hydrogel d'argile a rempli une fonction de confinement pour les biomolécules et les réactions biochimiques favorisant le développement d'un monde ARN précurseur de celui des cellules vivantes que nous connaissons.

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Neurology, indique que parler deux langues peut retarder de plusieurs années l'apparition de trois formes de démence chez les personnes âgées.

     

    Ce phénomène a été détecté à la suite du suivi de 648 personnes indiennes, âgées de 66 ans en moyenne, souffrant toutes de différentes formes de démence: en particulier, 240 étaient atteintes de la maladie d'Alzheimer, 189 de démence vasculaire et 116 de démence fronto-temporale». 14% de ces sujets étaient analphabètes et 391 parlaient au moins deux langues.

     

    L'effet bénéfique du bilinguisme «a été observé indépendamment d'autres facteurs comme le niveau de formation, le sexe, la profession ou si les participants vivaient dans une ville ou en zone rurale». Plus précisément, il a été constaté que, chez les bilingues analphabètes ou non, «la maladie d'Alzheimer et les démences fronto-temporales ou vasculaires ne sont apparues que quatre ans et demi plus tard» que chez ceux qui ne parlaient qu'une seule langue.

     

     

    Il faut souligner que c'est la première fois qu'on met en évidence «que les personnes parlant deux langues et incapables de lire sont aussi bénéficiaires, suggérant que le niveau de formation n'est pas suffisant pour expliquer cette différence».

     

     

    Tout ceci suggère, qu'être bilingue induit «un meilleur développement de la zone du cerveau responsable du raisonnement et de l'attention, qui pourraient contribuer à protéger de la démence». Cependant, «si l'effet de parler deux langues a pu être mis en évidence, celui lié au fait d'en parler davantage n'a pu être déterminé», car le pourcentage «de sujets trilingues ou quadrilingues étaient trop faibles».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine, rapporte que deux macaques entraînés ont réussi pour la première fois à contrôler les deux bras d’un avatar par leur seule pensée, alors que jusqu’à présent, les interfaces cerveau-machine ne permettaient de mouvoir qu’un seul membre. Cette avancée ouvre la voie à de nouvelle génération de prothèses pour aider les personnes souffrant de paralysie à retrouver de la mobilité.

    Pour réaliser cette prouesse, «l’activité électrique de centaines de cellules nerveuses (374 pour l’un des singes, et 497 chez l’autre) chez deux macaques rhésus» a été individualisée, «alors qu’ils s’entraînaient à déplacer les bras d’un avatar vers des cibles visibles sur un écran, à l’aide d’un joystick». Ce nombre record de cellules, jamais atteint à ce jour, a été interceptée dans différentes zones du cerveau des singes.

    En enregistrant leur activité électrique, toutes les informations nécessaires à l’interface pour lui permettre de bouger les bras virtuels le plus précisément possible ont été fournies à partir d'un algorithme dédié. Les singes ont donc appris «à diriger les bras de l’avatar, d'abord en utilisant deux manettes de jeu, puis seulement par la pensée».

    Ainsi, «après que les singes ont été habitués à cet exercice et récompensés par du jus de fruit à chaque réussite, leur tête a été équipée d’un dispositif à base d’électrodes visant à contrôler l’activation des neurones suivis: «bras immobilisés, il a fallu environ deux semaines avant qu’ils ne comprennent qu’ils pouvaient toujours contrôler les mouvements de l’avatar, mais cette fois par la pensée».

    Une réorganisation (une plasticité) au niveau des neurones dans les zones du cerveau impliquées est apparue au cours de ces entraînements, a tel point qu'on peut affirmer que les macaques considèrent ces bras virtuels comme le prolongement de leur propre corps.

    Comme «l’activité neuronale nécessaire au mouvement simultané des deux bras ne correspondait pas à la somme de celles obtenues pour la mobilité de chaque membre séparément», ce constat suggère «que l’unité neurologique du mouvement n’est pas le neurone, mais les réseaux qu’ils forment ensemble». Ces observations sont par conséquent très précieuses pour concevoir des prothèses complexes, touchant plusieurs membres à la fois.

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique