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Une étude, dont les résultats intitulés «Thermally anomalous features in the subsurface of Enceladus’s south polar terrain» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy, a permis de montrer, grâce à des observations par micro-ondes du Pôle Sud d'Encelade que cette lune glaciale de Saturne est plus chaude que prévu juste quelques mètres sous sa surface.
Rappelons tout d'abord qu'au cours de la dernière décennie, la mission Cassini a déjà identifié une intense activité au Pôle Sud d'Encelade, «avec des fractures chaudes qui dégagent des jets riches en eau qui font allusion à une mer souterraine»: c'est en effet en 2005 que la sonde Cassini a capturé «pour la première fois en images des panaches s’échappant du Pôle Sud, de quatre failles profondes, anormalement chaudes d’après la caméra infrarouge de Cassini et informellement baptisées 'rayures du tigre'».
Composés «essentiellement de glace d’eau mais aussi de traces de sels de sodium», ces jets de matière «ont vraisemblablement pour source un réservoir d’eau liquide souterrain que les frictions de marée exercées par Saturne empêcheraient de geler». Comme, de ce fait, «toutes les conditions favorables à la vie telle que nous la connaissons pourraient être réunies au niveau du plancher de cet océan», Encelade fait l’objet d’une attention toute particulière.
Alors qu'il y a quelques mois encore, «on pensait l’océan liquide d’Encelade enfoui sous plusieurs dizaines de kilomètres de glace», en juin dernier une étude a avancé «pour la première fois l’idée d’une couche de glace fine au niveau du Pôle Sud». Pour sa part, l'étude ici présentée «apporte de nouveaux arguments en faveur de cette hypothèse» à partir de «l’analyse d’une des rares observations micro-onde d’Encelade» effectuée par le Radar/radiomètre de Cassini.
Plus précisément, cette analyse a révélé «des anomalies thermiques qui n’avaient pas été décelées jusque-ici dans l’infrarouge» qui suggèrent «que les premiers mètres du sous-sol de tout le Pôle Sud d’Encelade (et non seulement les 'rayures du tigre') sont anormalement chauds».
Ces nouvelles informations renforcent «l’idée que l’océan liquide ne pourrait être qu’à quelques kilomètres sous la surface gelée du satellite dans cette région». De plus, cette observation micro-onde d’Encelade implique «que d’autres failles du Pôle Sud sont actives (ou l’étaient dans un passé très "récent") même si elles ne sont pas actuellement sources de jets».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Long noncoding RNAs and sulforaphane: a target for chemoprevention and suppression of prostate cancer» ont été publiés dans la revue Journal of Nutritional Biochemistry, a permis de montrer que le sulforaphane présent dans le brocoli «agit au niveau génétique dans la cellule, en limitant la présence d'un long ARN non-codant associé à différents cancers».
Rappelons tout d'abord, qu'il était déjà connu que «les hommes qui mangent des crucifères comme le brocoli ont moins de risque de développer un cancer de la prostate». En fait, c'est le sulforaphane, un composé présent dans le brocoli qui confère à ce chou cette capacité anti-cancer.
En vue de savoir comment cette molécule agit dans les cellules cancéreuses, l'étude ici présentée a cherché à évaluer le rôle joué par de longs ARNnc («appelés IncRNA en anglais») qui, «bien que sans fonction particulière», pourraient «être impliqués dans la transformation des cellules en cellules cancéreuses». Pour cela, elle s'est intéressée «en particulier à LINC01116, qui est présent dans des cellules de cancer de la prostate»,
Il est ainsi apparu «que la capacité des cellules cancéreuses à former des colonies était divisée par quatre en l'absence de l'ARN LINC01116, ce qui démontre cet ARN peut «jouer un rôle dans le développement du cancer». De son côté, «un traitement au sulforaphane limite sa transcription» et réduit de la sorte la quantité d'ARN LINC01116.
Comme l'ARN LINC01116 «est aussi très présent dans d'autres cancers (cerveau, poumon, côlon)» et que, plus généralement, «de longs ARN non-codants sont présents en grandes quantités dans des cancers du sein, de l'estomac ou dans des leucémies», cette étude laisse penser que ces ARN non-codants pourraient «constituer de nouvelles cibles pour la prévention, le diagnostic et le traitement du cancer».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Strongly baryon-dominated disk galaxies at the peak of galaxy formation ten billion years ago» ont été publiés dans la revue Nature, laisse penser que les galaxies massives, à taux de formation stellaire élevé et datées de 10 milliards d’années, étaient dominées par la matière baryonique ou 'ordinaire' contrairement aux galaxies actuelles, régies par la matière noire.
Cette conclusion est déduite des observations effectuées au moyen des «instruments KMOS et SINFONI installés sur le Very Large Telescope de l’ESO au Chili» qui ont permis de «déterminer les vitesses de rotation de six galaxies massives, à taux de formation stellaire élevé, peuplant l’Univers lointain et datant de l’âge d’or de la formation galactique, soit de 10 milliards d’années».
Il est ainsi apparu qu'à «la différence des galaxies spirales de l’Univers actuel, les régions périphériques de ces galaxies distantes semblent animées d’une vitesse de rotation inférieure à celle des régions situées à plus grande proximité du noyau central (suggérant la moindre présence de matière noire)».
La raison pour laquelle «les vitesses de rotation, loin d’être constantes, diminuent à mesure que l’on s’éloigne du centre galactique» est probablement double: «d’une part, la plupart de ces galaxies massives et précoces sont principalement dominées par la matière ordinaire, la matière noire jouant un rôle bien plus secondaire que ce n’est le cas au sein de l’Univers actuel» et «d’autre part, les disques primitifs étaient bien plus turbulents que les galaxies spirales qui peuplent notre proche environnement cosmique».
Comme «l’un et l’autre effet semblent se renforcer à mesure que les astronomes observent des régions plus distantes et un passé plus lointain (l’Univers jeune, en l’occurrence), ces observations «suggèrent que 3 à 4 milliards d’années après le Big Bang, le gaz contenu au sein des galaxies s’était déjà condensé en disques plats en rotation, autour desquels se distribuaient de vastes halos de matière noire bien plus diffuse». De ce fait, «il semblerait que des milliards d’années supplémentaires aient été nécessaires à la condensation de la matière noire, de sorte que ses effets ne prédominent qu’à l’heure actuelle».
Cette hypothèse est en accord avec «diverses observations attestant de la plus grande richesse en gaz et de la compacité plus élevée des galaxies précoces comparées aux galaxies actuelles».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Biological regulation of atmospheric chemistry en route to planetary oxygenation» ont été publiés dans la revue PNAS, révèle que, juste avant le début de l'oxygénation de l'atmosphère de la Terre (Grande oxydation ou Crise de l'oxygène), il y a 2,4 milliards d'années, quand l'oxygène a commencé à quitter les océans après les avoir saturés, notre planète aurait ressemblé à Titan pendant un million d'années parce que son atmosphère d'alors aurait contenu d'importantes quantités de méthane.
Rappelons tout d'abord qu'il y a «de bonnes raisons de penser que durant l'Archéen, c'est-à-dire la période géologique qui a occupé l'histoire de notre planète il y a entre 4 et 2,5 milliards d'années, l'atmosphère de la Terre primitive était constituée essentiellement d'azote, de vapeur d'eau et de gaz carbonique, lequel allait rapidement se trouver piégé sous forme de carbonates». C'est aux environs de 2,4 milliards d'années que l'atmosphère de Terre «a commencé à contenir des quantités notables d'oxygène» produites «depuis un certain temps par des cyanobactéries photosynthétiques, comme celles construisant les stromatolites».
Pour sa part l'étude ici présentée suggère «qu'il y a 2,4 milliards d'années, approximativement et pendant un temps très court, l'atmosphère de la Terre» aurait «contenu des quantités massives de méthane». Cela peut paraître surprenant parce que «s'il n'y a jamais eu d'importantes quantités d'ammoniac, de méthane dans l'atmosphère de la Terre, à l'instar de celles de Jupiter et Saturne et comme le supposait initialement l'expérience de Miller», on pensait qu'elles devraient «disparaître rapidement du fait de la photochimie produite par le rayonnement solaire au cours de l'Hadéen».
Pourtant, c'est en s'appuyant sur «les archives géochimiques de la Terre et de l'Archéen (au niveau des abondances des isotopes du soufre) et en se basant sur des modèles de l'atmosphère de la fin de cette période» que cette étude est amené à conclure «que des bactéries auraient produit juste avant la Crise de l'oxygène tellement de méthane que l'atmosphère de la Terre devait ressembler quelque peu à celle de Titan».
Ce phénomène, qui «aurait duré environ un million d'années», aurait «aidé notre planète à se débarrasser de l'hydrogène qu'elle contenait encore en quantité non négligeable dans son atmosphère, ce qui ne facilitait pas son oxygénation». C'est ainsi que «la route conduisant à la vie multicellulaire se serait trouvée ouverte».
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Une étude, dont les résultats intitulés «CD32a is a marker of a CD4 T-cell HIV reservoir harbouring replication-competent proviruses» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier un marqueur qui différencie les cellules 'dormantes' infectées par le VIH des cellules saines.
Rappelons tout d'abord que, chez des patients sous trithérapie, le VIH peut se dissimuler dans des 'cellules réservoirs' pendant plusieurs dizaines d'années, «échappant à la réponse immunitaire et aux traitements antirétroviraux, sans qu'aucune protéine virale ne soit exprimée». Comme «en cas d'arrêt du traitement, le virus se multiplie massivement et la maladie progresse de nouveau», ce qui contraint les patients à un traitement à vie, «depuis 1996, la communauté scientifique s'accorde à penser que la guérison du VIH passera par le ciblage des 'cellules réservoirs'».
Pour y parvenir, il fallait pouvoir «distinguer les cellules réservoirs infectées par le VIH de leurs cellules homologues saines, très ressemblantes». C'est ce que vient de faire l'étude ici présentée, en «partant de l'hypothèse que le VIH pourrait laisser une empreinte à la surface de sa cellule hôte».
Dans un premier temps, les chercheurs ont «travaillé in vitro sur un modèle d'infection développé dans leur laboratoire» impliquant des lymphocytes T CD4. En comparant les cellules infectées et les cellules saines, il est apparu que la protéine CD32a remplissait in vitro «les critères d'un marqueur de cellules réservoirs», car cette protéine, «codée par un gène parmi la centaine exprimés de manière spécifique par les cellules infectées», était «présente uniquement à la surface des cellules infectées.
Dans un second temps, cette déduction a été confirmée par des expérimentations sur échantillons cliniques: en effet, «en étudiant des prélèvements de sang de 12 patients vivant avec le VIH et sous traitement, les chercheurs ont isolé les cellules exprimant le marqueur et ont constaté qu'elles étaient quasiment toutes porteuses du VIH», puisque «In vitro, l'activation de ces cellules a induit une production de virus capables de réinfecter des cellules saines tandis que leur élimination a provoqué un retard important de la production virale».Cette découverte, qui «permettra d'isoler et d'analyser ces cellules réservoirs», ouvre la voie à une meilleure connaissance fondamentale de ces réservoirs viraux et devrait, à plus long terme, déboucher sur des stratégies thérapeutiques qui élimineraient de l'organisme le virus latent.
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