-
Une étude, dont les résultats intitulés «Regeneration of fat cells from myofibroblasts during wound healing» ont été publiés dans la revue Science, a abouti à créer une peau nouvelle avec des follicules pileux et des cellules graisseuses au niveau des plaies, alors que, jusqu'ici, on ne savait générer artificiellement que du tissu cicatriciel, dépourvu de poil. Notons cependant que, pour l'instant, cette avancée a été réalisée sur des souris et des lignées de cellules humaines dites chéloïdes, provenant de cicatrices inesthétiques.
Plus précisément, des myofibroblastes, «des cellules présentes au niveau des cicatrices» ont été manipulées «pour les transformer en cellules graisseuses, des adipocytes» grâce à «un signal envoyé par les poils via une protéine». Cet élément découle d’autres travaux, «qui avaient montré que les poils et la graisse se développaient séparément mais de manière liée»: autrement dit, la présence de follicules pileux détermine celle de graisse, «car sans les premiers, pas de sébum».
Pour sa part, l'étude ici présentée a permis d'identifier «un facteur comme la protéine morphogénétique osseuse (BMP produite par les follicules), qui permet la transformation des myofibroblastes en cellules graisseuses». Il s'agit d'une véritable découverte car, jusqu'à présent, on croyait «que les myofibroblastes ne pouvaient se transformer en un autre type de cellules», tandis que cette étude prouve qu'en fait, ils peuvent être convertis de façon stable en adipocytes.
En conséquence, on peut affirmer que cette recherche va avoir «des retombées tant pour la dermatologie (prise en charge des brûlures, des cicatrices) mais aussi pour la médecine esthétique avec le développement de nouveaux cosmétiques anti-âge».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Axl Mediates ZIKA Virus Entry in Human Glial Cells and Modulates Innate Immune Responses» ont été publiés dans la revue Cell Reports, a permis de décrire, dans le cadre du projet ZIKAlliance, les mécanismes permettant au virus Zika d'infecter les cellules du système nerveux.
Notons tout d'abord que le projet ZIKAlliance, «coordonné par l'Inserm et financé par l'appel Horizon 2020 de la direction générale de la recherche et de l'innovation de la Commission européenne», vise «à caractériser les aspects fondamentaux et cliniques de l'infection par le virus Zika, pathogène émergent en Amérique: si cette infection est «généralement faible», le virus peut «être responsable de maladies neurologiques sévères et de microcéphalies congénitales chez le fœtus».
Pour sa part, l'étude ici présentée montre «que la protéine Axl, exprimée dans de nombreuses cellules gliales, facilite l'entrée du virus Zika dans le cerveau». Cependant, «l'entrée du virus dans ces cellules requiert une deuxième protéine, Gas6», qui «constitue un médiateur entre les particules virales et les cellules gliales». En outre, il est apparu «que l'activation de la protéine Axl diminue la réponse immunitaire contre le virus Zika, favorisant l'infection».
En conséquence, cette étude, qui «améliore l'état des connaissances des interactions moléculaires qui ont lieu au moment de l'entrée du virus dans les cellules gliales», constitue «une étape majeure pour comprendre les complications neurologiques de l'infection». En ce qui concerne les thérapies éventuelles, il a été mis en évidence que, in vitro, «l'inhibition de la voie Axl pourrait représenter une cible thérapeutique potentielle, même s'il reste à identifier les éventuels effets secondaires associés à son blocage».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Biomimetic spinning of artificial spider silk from a chimeric minispidroin» ont été publiés dans la revue Nature Chemical Biology, a permis d'élaborer une méthode pour produire artificiellement et "sans fin" de la soie d'araignée.
Rappelons tout d'abord que la soie produite par les glandes de l'araignée, qui résulte «d'une longue évolution», est «une fibre trente fois plus fine qu'un cheveu et qui, à diamètre égal, est plus solide que l'acier et plus résistante que le kevlar». Ses caractéristiques commerciales sont d'être «bon marché, biodégradable et compatible avec des usages médicaux, car elle ne provoque pas de réaction de rejet».
A cause de cela, «des fibres de ce type pourraient être utilisées en médecine régénératrice, mais aussi dans l'industrie textile pour la fabrication de gilets pare-balles, des tissus plus résistants et plus légers ou encore des vêtements de sport nouvelle génération».
La difficulté, jusqu'ici, provient du fait que «l'élevage d'araignées est compliqué, notamment parce qu'elles ont une fâcheuse tendance à se dévorer entre elles» et que cette production «est très faible». Concrètement, pour fabriquer son fil, «l'animal sécrète une solution protéique qu'il envoie dans un canal étroit». Comme «le long de ce conduit, l'acidité varie et la pression augmente», elles provoquent «la liaison des protéines» et la fabrication de «la fameuse soie».
Pour résoudre cette difficulté, l'étude ici présentée a conçu, d'une part, une protéine de soie artificielle «à partir de plusieurs espèces d'araignées» qui «peut être produite en grandes quantités» et, d'autre part, un appareil de filature qui simule le 'canal' de l'araignée en imitant «les changements de pH que l'araignée utilise pour fabriquer les fibres de soie».
Plus précisément, ce dispositif «consiste à injecter une solution très concentrée en protéine de soie d'araignée à travers des capillaires de verre très fins (10 à 30 micromètres) juste au dessus d'un bain aqueux au pH très bas dans lequel se produit la solidification» du fil qui «peut ensuite être collecté».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «A multiple-impact origin for the Moon» sont publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis de montrer que de multiples impacts de corps célestes sur notre planète embryonnaire pourraient être à l'origine de la formation de la Lune alors que l'hypothèse la plus largement répandue jusqu'ici est «celle d'une seule et énorme collision entre la Terre et un corps de la taille de Mars, peu après la formation du système solaire» qui «aurait arraché une grande partie de la matière de la Terre qui, plus tard, se serait agglomérée pour former notre satellite».
Le problème avec le scénario le plus répandu est qu'un cinquième seulement «du matériel de la Lune devrait provenir de la Terre», le reste ayant dû faire partie du deuxième corps, alors que les analyses des échantillons «provenant de la Terre et la Lune sont pratiquement identiques».
Pour sa part, l'étude ici présentée s'est focalisée sur le scénario «largement abandonné» d'une série d'impacts «plus petits et plus communs» qui aurait abouti à la formation de la Lune: ainsi, par simulations numériques, ont été créées «près d'un millier de collisions entre une proto-Terre (nom donné au premier stade géologique de la Terre) et des planètes embryonnaires, plus petites que Mars». Il est alors apparu «que chaque collision de ce type entraînait la formation d'un disque de débris autour de la Terre» qui se compacte «ensuite pour former une mini-lune».
En répétant le phénomène, «plusieurs mini-lunes se créent qui assemblées peuvent donner naissance à la Lune»: «une vingtaine d'accidents de ce genre auraient été nécessaires pour construire le satellite de la Terre», selon cette étude qui admet que «des recherches plus approfondies sont nécessaires pour expliquer la mécanique de fusion des mini-lunes en Lune». En tout cas, ce qui est fondamental dans ce scénario, c'est que «les impacts générés par les planètes embryonnaires» produisent des mini-lunes essentiellement composées par des éléments terrestres et non par l'impacteur.
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Global microbial carbonate proliferation after the end-Devonian mass extinction: Mainly controlled by demise of skeletal bioconstructors» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de mettre en évidence la réorganisation à l'échelle globale des récifs carbonatés à la suite de la crise de la fin du Dévonien, événement dit 'Hangenberg'.
Rappelons tout d'abord que «depuis l'apparition des organismes multi-cellulaires il y a 540 millions d'années, la vie sur Terre a été frappée par 5 grandes extinctions de masse». Parmi celles-ci, l'extinction de la fin du Dévonien (- 360 millions d'années), «moins populaire que l'extinction qui a marqué la fin du Crétacé et des dinosaures», a tout de même «rayé de la surface de notre planète 75 % des espèces vivantes».
Ainsi, alors qu'au Dévonien, «les récifs étaient florissants et constitués de bio-constructeurs squelettiques tels que les coraux ou les éponges», il y a 360 millions d’années, ils ont brutalement disparu après l’événement 'Hangenberg', «pour céder la place à d’autres producteurs de carbonates, les stromatolites». Pour sa part, cette recherche s'est focalisée sur des stromatolites, «des tapis microbiens producteurs de carbonates, dans le nord-ouest de la Chine au Qianheishan, étudiés «depuis quelques années».
Ces stromatolites, «formés dans des environnements marins confinés», sont datés «du tout début du Carbonifère (359-299 millions d’années), juste après l’extinction de masse». Ils prennent la suite «des bio-constructeurs squelettiques du Dévonien, les stromatoporidés (éponges) et les coraux», qui «ont subi de plein fouet l’extinction». S'il était «généralement admis que, profitant de cette extinction», les carbonates microbiens ont pu revenir sur le devant de la scène, comme l'attestent les stromatolites de Qianheishan, «l'ampleur et la signification de cette prolifération des carbonates microbiens à la base du Carbonifère restaient néanmoins inconnues».
L'étude ici présentée a analysé «la distribution et la composition des récifs et bio-constructions sur un intervalle de 20 millions d’années, centré sur l’extinction de masse» et «construit une base de données qui montre sans équivoque que la prolifération des carbonates microbiens juste après l’extinction est un phénomène global»: plus précisément, «juste avant la crise, les carbonates microbiens sont extrêmement rares dans les associations récifales, et les récifs sont quasiment exclusivement formés de bio-constructeurs squelettiques» tandis que, juste après la crise, «les carbonates microbiens dominent largement les récifs» et «les bio-constructeurs squelettiques, quand il en reste, sont réduits à de simples locataires».
Par comparaison avec les autres crises de même ampleur, il apparaît que «ce phénomène de prolifération de carbonates microbiens aux dépens des bio-constructeurs squelettiques» se retrouve pour certaines extinctions puisque «la plus grande des extinctions, celle de la fin du Permien (- 251 millions d’années) et celle du Frasnien terminal (- 375 millions d’années) montrent les mêmes caractéristiques».
Cependant, du fait que, dans le cas des extinctions de la fin de l’Ordovicien (- 444 millions d’années) et du Trias (- 200 millions d’années), «les bio-constructions à constructeurs squelettiques restent bien présentes, bien que les récifs formés par des carbonates microbiens soient abondants après les extinctions elles-mêmes» et que, par ailleurs, «aucune bio-construction microbienne n’a été observée dans le contexte de l‘extinction fin-Crétacé (- 65 millions d’années)», ce phénomène ne peut «pas être généralisé à l’ensemble des extinctions».
Il découle donc de cette étude que «le remplacement des bio-constructions à constructeurs par des bio-constructions microbiennes» constitue «probablement un indicateur important des causes individuelles de chaque extinction de masse, qu’il s’agit à présent de déchiffrer».
votre commentaire