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Une étude, dont les résultats intitulés «Origins of house mice in ecological niches created by settled hunter-gatherers in the Levant 15,000 y ago» ont été publiés dans la revue PNAS, montre que la souris n'a pas attendu l'agriculture «pour s'inviter à la table des hommes».
Rappelons tout d'abord qu'il y a 15.000 ans, les chasseurs-cueilleurs collecteurs de la culture Natoufiennne, qui «vivaient de la consommation de céréales sauvages et de chasse», occupaient les collines de Cisjordanie. Cette époque, au cours de laquelle «les premiers villages de petites maisons circulaires» sont créés, correspond au début de sédentarisation qui «mènera plus de 5000 ans plus tard à l'agriculture».
Comme on retrouve sur ces sites des dents de souris, l'étude ici présentée a cherché à déterminer exactement à quand remontait «l'arrivée de la souris dans l'environnement proche de l'homme». Pour cela, «les restes paléontologiques et archéologiques de souris stockés à l'université hébraïque de Jérusalem» ont été, dans une première étape, examinés.
Plus précisément, «près de 400 fossiles de dents datant de 200 000 ans à 10 000 ans provenant de nombreuses campagnes de fouilles collectées pour mettre en évidence l'apparition de la souris commensale» ont été photographiés «pour analyser leur forme en morphométrie géométrique et distinguer les deux espèces jumelles de souris potentiellement présentes: Mus musculus domesticus, la souris de nos maisons et de nos villes et son pendant sauvage dans cette région, la souris à queue courte Mus macedonicus».
Alors que «pendant des millénaires, les deux espèces ont vécu l'une à côté de l'autre», l'examen de «ces dents d'un millimètre» a fait apparaître «que la souris des villes a complètement exclu la souris des champs dans les premiers villages des hommes», une stratégie gagnante, puisque ce rongeur «est présent sous tous les climats et est l'un des mammifères les plus invasifs de la planète».
En fait, en raison de la sécheresse, entre 15 000 et 13 000 ans, «la culture natoufienne a connu des périodes de retour partiel au nomadisme» de sorte que, les villages ayant perdu en densité, «la souris sauvage est revenue se mêler à sa cousine domestique tout en restant minoritaire»: ainsi, «la compétition entre la souris commensale et les espèces sauvages a fluctué selon que les humains se remettent à se déplacer ou reviennent à la sédentarité à d'autres époques». Comme, malgré cela , «Mus domesticus est toujours resté à proximité des hommes», il faut «bien faire remonter l'origine de ce commensalisme à cette période de sédentarisation».
Pour vérifier ce scénario, des observations ont été faites chez des éleveurs semi-nomades Massaï du Kenya. Il a ainsi été détecté dans cet environnement «une compétition similaire entre deux espèces de rongeurs du genre Acomys», car «au plus près des habitats», 80% de «souris épineuses à queue longue» ont été prélevées «contre 20% seulement de l’espèce voisine à queue courte, soit des proportions identiques à celles relevées sur les sites natoufiens occupés épisodiquement».
Cela prouve que «dès que les hommes se sont sédentarisés et ont maintenu une pression de longue durée sur un même environnement, ils ont modifié les équilibres des écosystèmes».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The detection of Rossby-like waves on the Sun» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy, annonce la détection d'ondes de Rossby * sur le Soleil.
Rappelons tout d'abord que les ondes de Rossby *, «aussi appelées 'ondes planétaires' parce qu'elles se manifestent à de très grandes échelles sous la forme de mouvements ondulatoires de la circulation atmosphérique ou océanique» de la Terre, ont «été découvertes au début du XXe siècle par le physicien suédois Carl-Gustaf Rossby (1898-1957) qui leur a donné son nom». Dans des référentiels en rotation, ces ondes sont un effet de la force de Coriolis ** sur la mécanique des fluides.
Du fait que la physique de l'atmosphère du Soleil «se déroule, comme dans le cas de la Terre, dans un référentiel en rotation», les physiciens solaires cherchaient depuis des années «l'équivalent des ondes de Rossby dans le plasma de la fournaise de l'atmosphère solaire». Grâce «aux données collectées entre 2011 et 2014 par un trio de satellites, le Solar Dynamics Observatory (SDO) et le duo du Solar Terrestrial Relations Observatory (Stereo), qui a permis de couvrir toute la surface du Soleil en permanence», cette quête a enfin abouti puisque l'étude ici présentée annonce la découverte d'ondes de Rossby magnétiques.
Ces ondes, devraient «être en relation avec la formation des taches et des éruptions solaires» car «tout comme leurs cousines sur Terre», elles doivent «influencer de façon non négligeable les caprices de la météorologie du Soleil». Cette étude va donc contribuer à faire progresser, dans les années à venir, la météorologie solaire.
Liens externes complémentaire (source Wikipedia)
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Une étude, dont les résultats intitulés «Ultracompact x-ray dosimeter based on scintillators coupled to a nano-optical antenna» ont été publiés dans la revue Optics Letters, a permis, en intégrant un détecteur à l'extrémité d'une fibre optique, de détecter des rayons X à une très petite échelle spatiale, ce qui ouvre la voie à des images médicales et des thérapies de haute précision.
Rappelons ici qu'alors que «le rayonnement X permet de scruter la matière, que ce soit pour des applications médicales ou pour contrôler des pièces industrielles», les détecteurs de rayons X «sont encombrants, ce qui limite leur usage médical, spécialement pour des endoscopies».
Leur miniaturisation est loin d'être évidente, car le processus de détection est indirect: «les rayons X sont d'abord absorbés par un matériau luminescent (un scintillateur), qui lui-même émet alors des photons de lumière visible, détectés par une caméra ou un photodétecteur». Comme, à petite échelle, «un scintillateur n'émet que très peu de photons, et dans toutes les directions», il est «difficile pour une caméra de détecter le faible flux qui parvient jusqu'à elle».
L'étude ici présentée propose cependant «une solution, fondée sur l'utilisation d'une antenne optique qui redirige et canalise les photons émis par un scintillateur miniature». Ce dispositif ultra-compact, «construit sur une fibre optique de quelques dizaines de micromètres de diamètre», rend possible «la détection de rayonnements X dans des volumes de seulement quelques micromètres cubes».Plus précisément, à une extrémité de la fibre, on a fait croître une micro pointe de polymère sur laquelle a été greffé «un fragment minuscule de scintillateur», le tout étant recouvert «d'une fine couche de métal afin de finaliser l'antenne optique dont le rôle est de canaliser la lumière, comme le font les antennes cornets pour les micro-ondes». Comme lorsque «le fragment de scintillateur reçoit des rayons X, il émet alors de la lumière que l'antenne redirige vers la fibre», il ne reste «qu'à placer un détecteur de lumière à l'autre extrémité de la fibre».
L'expérience «a été effectuée avec des rayons X de basse énergie (10keV)» en vue d'aboutir à court terme à un dispositif industrialisable. Désormais, «pour envisager des applications médicales», il va falloir «passer le cap des hautes énergies : quelques dizaines de keV pour la radioscopie, et plusieurs centaines de keV pour des applications thérapeutiques».A plus long terme, d'autres perspectives sont imaginables comme celle «d'utiliser le détecteur comme une sonde de microscopie à balayage, pour analyser localement, par exemple, la composition chimique de matériaux composites».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Crossing kingdoms: Using decellularized plants as perfusable tissue engineering scaffolds» ont été publiés dans la revue Biomaterials, a abouti à l'élaboration d'un tissu cardiaque humain fonctionnel en utilisant la structure des vaisseaux de feuilles d'épinard pour alimenter les cellules cultivées du cœur en nutriments (d'autres végétaux ont été testés comme «des feuilles de persil ou des racines d'arachide», mais «la feuille d'épinard a été préférée en raison de la densité importante de ses vaisseaux»).
Rappelons tout d'abord qu'après un infarctus, «les cellules du muscle cardiaque endommagées n'arrivent plus à se contracter, d'où un risque d'insuffisance cardiaque». Pour remplacer ces cellules, l'objectif de la recherche est de «recréer du tissu cardiaque au laboratoire par génie biologique». Pour cela, il faut penser à élaborer «artificiellement un réseau de vaisseaux capillaires» qui puisse approvisionner en nutriments les cellules cardiaques en culture.
Au lieu de chercher «à imprimer les vaisseaux en 3D», l'étude ici présentée propose d'utiliser des vaisseaux de plantes, «car malgré leurs nombreuses différences, les plantes et les animaux présentent des similitudes dans la structure de leurs réseaux vasculaires». Ce n'est cependant pas la première fois «que des scientifiques utilisent des plantes comme support pour cultiver des tissus humains» puisque «l'an passé, des chercheurs canadiens ont fait pousser une oreille humaine sur une tranche de pomme».
Les avantages de cette solution sont qu'en plus du fait que «la cellulose des végétaux est biocompatible, biodégradable et peu coûteuse», la culture de plantes pose «moins de questions éthiques que des élevages d'animaux de laboratoire».
Pour obtenir ces vaisseaux capillaires, une étape de 'décellularisation' est nécessaire pour retirer «le matériel cellulaire tout en conservant une matrice extracellulaire»: plus précisément, une solution détergente est utilisée pour éliminer les cellules végétales («un tissu décellularisé est intéressant pour une greffe», car sans cellules du donneur, il limite les risques de rejet).
L'étape suivante consiste à recellulariser avec des cellules endothéliales humaines le tissu végétal décellularisé: «celles-ci colonisent la surface interne des vaisseaux de la plante». En outre, «des cellules souches humaines servent à fournir des cardiomyocytes qui adhèrent à la surface externe de la matrice végétale». Cette procédure a fait qu'au bout de 21 jours «les cellules cardiaques ont commencé à se contracter spontanément comme elles l'auraient fait dans un tissu humain».
Cette méthode n'est pour l'instant pas utilisable chez l'Homme, car «actuellement, on ne sait pas encore comment le système vasculaire de la plante serait intégré dans le système vasculaire humain natif et s'il y aurait une réponse immunitaire» et «de plus la décellularisation utilise des détergents qui pourraient rester sous forme de résidus et gêner la viabilité des cellules».
Soulignons pour finir que l'étude suggère aussi «qu'à l'avenir d'autres plantes soient utilisées pour mimer différents tissus : la structure creuse et cylindrique d'une tige d'Impatiens capensis (l'Impatience du Cap) pourrait servir à fabriquer un greffon pour une artère ; la structure du bois pourrait être utile pour fabriquer de l'os...».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Early Solar System irradiation quantified by linked vanadium and beryllium isotope variations in meteorites» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy, indique, à partir de l'analyse des abondances de certains isotopes extraits de deux météorites, que, dans sa jeunesse, les colères de notre Soleil étaient des centaines de milliers de fois plus fortes qu'aujourd'hui.
L'une d'entre elles est «la célèbre météorite d'Allende», une chondrite carbonée de type CV3, qui «est tombée près du village du même nom au Mexique, le 8 février 1969», tandis que l'autre, une chondrite CV3 également, est immatriculée Northwest Africa 8616 (NWA 8616).
Ces météorites contiennent des «inclusions riches en aluminium et en calcium (baptisées CAI, pour Calcium Aluminum-rich Inclusions)», qui «sont des composés réfractaires» se condensant à hautes températures, «comme celles qui régnaient près du jeune Soleil dans le disque protoplanétaire où sont nées les planètes». L'âge de ces CAI «est estimé à environ 4,567 milliards d'années et ces composés ont été inclus dans les chondres» (les planétésimaux puis les planètes se sont formés avec «ce matériau, le plus ancien du Système solaire» en donnant «une grande variété de roches plus ou moins évoluées»).
Comme «les CAI contiennent des abondances anormalement élevées en deux isotopes, le béryllium-10 et du vanadium-50, en comparaison de celles trouvées dans d'autres météorites qui se sont formées plus loin du jeune Soleil», ces abondances «ne peuvent pas s'expliquer par la nucléosynthèse stellaire qui a enrichi d'atomes lourds le nuage dans lequel est né le Système solaire». Il en résulte qu'elles «ne peuvent provenir que du Soleil lui-même, le flot de rayons cosmiques qu'il a produit ayant engendré des réactions nucléaires dans la matière autour de lui».
En fin de compte, les calculs présentés dans cette étude montrent qui le flux, qui «a dû être très puissant pour produire les quantités d'isotopes retrouvées dans ces météorites», provenait d'éruptions du jeune Soleil «des centaines de milliers de fois plus fortes qu'à l'heure actuelle». Notons que c'est la première fois que des archives de la formation du Système solaire permettent de «déduire des informations et des contraintes sur le comportement du Soleil peu après sa naissance».
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