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Une étude, dont les résultats intitulés «Tardigrades Use Intrinsically Disordered Proteins to Survive Desiccation» ont été publiés dans la revue Molecular Cell, a permis d'établir que les tardigrades * résistent à la dessiccation totale de leur corps, parce qu'ils synthétisent des protéines très particulières, qui protègent l'intérieur de leurs cellules.
Rappelons tout d'abord que les tardigrades *, petits animaux voisins des arthropodes, fascinent par leurs capacités de résistance «au froid, à la chaleur, aux rayonnements, au vide spatial et à la dessiccation». Les tardigrades, qui comptent un millier d'espèces environ, «vivent souvent dans des endroits susceptibles de se dessécher complètement (des mousses par exemple)», ce qui explique qu'ils se soit adaptés à cette catastrophe.
Plus précisément, en situation de sécheresse, «le tardigrade se dessèche, réduisant son volume» tandis que «ses pattes et sa tête se replient sous la cuticule entourant le corps». Son «métabolisme semble s'arrêter» et l'animal se trouve «réduit à un minuscule bourgeon tout sec et collé à son support».
Comme «dans ces conditions, les protéines et l'ADN devraient être détruits rapidement», jusqu'ici la capacité de résistance à la dessiccation des tardigrades «demeurait un grand mystère», car ses cellules n'étaient «pas protégées par une forte concentration de tréhalose, un sucre dont se servent d'autres animaux pour résister à la dessiccation, comme par exemple les artémies ** ou certaines grenouilles».
L'étude ici présentée montrent qu'en fait, «les tardigrades produisent de fortes quantités de protéines très particulières, dites 'intrinsèquement, ou nativement, désordonnées', IDP selon leur nom anglais» puisqu'elles peuvent prendre diverses formes selon les circonstances.
La démonstration a été effectuée en trois étapes. D'abord, il a été constaté que les gènes, codant pour ces protéines IDP, «découvertes dans les années 1990», sont activés chez trois espèces différentes de tardigrades confrontés à l'évaporation de l'eau autour d'eux. Ensuite, lorsqu'on inactive ces gènes, les tardigrades deviennent «incapables de survivre à la dessiccation». Enfin l'introduction de ces gènes chez des bactéries et des levures, leur a conféré cette résistance.
Il apparaît que «lors du dessèchement, ces protéines multiformes forment une structure vitreuse qui immobilise les molécules à l'intérieur des cellules» de sorte qu'ainsi figées, «elles ne subissent pas les effets désastreux d'une augmentation de concentration». Comme «ce mécanisme est le même que celui offert par le tréhalose», il existe dans la nature «deux moyens différents pour parvenir au même résultat».
Cette découverte ouvre des perspectives de développement de nouveaux procédés de conservation en utilisant «ce principe de la vitrification pour protéger des médicaments ou des cellules vivantes».
Liens externes complémentaires (source Wikipedia)
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Une étude, dont les résultats intitulés «Divergence in the evolution of Paleolithic symbolic and technological systems: The shining bull and engraved tablets of Rocher de l'Impératrice» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, décrit des gravures exhumées au rocher de l’Impératrice, un abri sous roche situé au pied d’une falaise dans des bois près de Plougastel-Daoulas (Finistère), qui apportent un témoignage inédit sur la culture des chasseurs-cueilleurs de la période dite 'azilienne'.
Le site a été fouillé chaque été depuis 2013, discrètement, «par peur des pillages» car «certains chasseurs de vestiges n’hésitant pas à dérober des blocs de sol qu’ils tamisaient à même la forêt» (aujourd'hui, l'abri est «protégé par un grillage de 3 m de haut»).
Il apparaît que les 45 fragments de schiste gravés il y a 14000 ans, que ce rocher de l’Impératrice a livré à ce jour, constituent «les plus anciens témoignages graphiques jamais découverts en Bretagne». Ils ont été travaillés à une époque où, comme «l'ère glaciaire va prendre fin dans quelques millénaires», le niveau de la mer est «bien plus bas qu’aujourd’hui (90 m). De ce fait, «le 'relais de chasse' du rocher de l’Impératrice est alors à 50 km de la côte, surplombant une vallée très encaissée».
Les deux principales pièces gravées «jettent une lumière nouvelle sur cette période de la préhistoire de la fin du paléolithique, avant que les chasseurs-cueilleurs ne cèdent la place aux éleveurs agriculteurs du néolithique». Ces deux plaquettes sont ornées sur les deux faces: «un cheval entier se trouve sur les deux côtés de la plaquette 741, de 30 cm de côté environ», tandis que le fragment 317, est considéré comme la pièce maîtresse «avec ses deux têtes d’aurochs, dont l’une est entourée de rayons, comme s’ils irradiaient du ruminant», car «aucun équivalent d’“animal brillant” n’a pu être trouvé dans l’iconographie du paléolithique européen».
Il a été déterminé que «les rayons ont été gravés après la tête de l’animal» et que «celui qui a effectué le dessin est repassé sur les cornes pour que l’auroch apparaisse bien au premier plan». De plus, «l'ensemble du dessin a été rehaussé par l’utilisation d’un pigment charbonneux». Comme «d'autres fragments gravés, encore incomplets, portent des rayons similaires», le 'taureau rayonnant' «pourrait ne pas être le seul».
Alors qu'on estimait jusqu'ici que la transition culturelle de l’azilien «marquait une rupture franche avec les périodes précédentes du magdalénien (site d’Altamira, – 15000 ans) et à plus forte raison de l’aurignacien (Chauvet, – 35000 ans) et leurs dessins naturalistes d’une grande précision», ces découvertes incitent à réexaminer cette transition culturelle.
Plus précisément, alors que «l'azilien était plutôt caractérisé par un style non figuratif, exprimé par des formes géométriques portées notamment sur des galets», le site du rocher de l’Impératrice «suggère une plus grande continuité avec les cultures précédentes», malgré le fait que «les rayons pourraient constituer une première incursion vers l’art plus schématique qui suivra».
En fin de compte, «les chasseurs du rocher de l’Impératrice, qui évoluaient dans un environnement de steppe, avaient clairement adopté de nouvelles techniques de taille des outils de pierre, typiques de l’azilien» sans avoir «encore rompu avec l’iconographie qui avait cours depuis des millénaires, et qui nécessitait un savoir-faire bien plus élaboré que les productions graphiques aziliennes, qui allaient ensuite voir le jour».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Reversion of antibiotic resistance in Mycobacterium tuberculosis by spiroisoxazoline SMARt-420» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'élaborer un prototype de médicament (SMARt-420, en anglais Small Molecule Aborting Resistance) capable de supprimer la résistance à l'éthionamide, un antibiotique utilisé pour traiter la tuberculose.
Rappelons tout d'abord que les antibiotiques qui «sont universellement considérés comme l’un des plus grands progrès médicaux du XXe siècle», ont «transformé la santé humaine en permettant la guérison d'infections jusqu'alors graves ou mortelles». Pour ce qui concerne la tuberculose qui «est une maladie bactérienne causée par Mycobacterium tuberculosis (Mtb)» transmise par voie aérienne et touchant principalement les poumons, le traitement «associe plusieurs antibiotiques sur une durée de six mois».
Néanmoins, «l'augmentation continuelle du nombre de souches de Mtb résistantes aux antibiotiques est particulièrement inquiétante»: en effet, en 2016, «parmi les 10 millions de nouveaux cas de tuberculose déclarés dans le monde, 500 000 étaient considérés comme multirésistants aux antibiotiques, provoquant dans cette population la mort de près d'un malade sur deux». La résistance aux antibiotiques, qui «signifie que l’effet antibactérien d’un antibiotique ne se manifeste plus», est provoquée chez Mycobacterium tuberculosis, «par des mutations génétiques souvent considérées comme difficilement réversibles».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée «montre qu'il est possible de contraindre le bacille tuberculeux résistant à l'antibiotique éthionamide à revenir à un état de complète sensibilité». Notons que l’éthionamide, «comme de nombreux antituberculeux», fait partie des pro-antibiotiques qui sont des médicaments, inactifs en tant que tels, devant «être activés à l'intérieur de la bactérie pour la tuer». En fait, «la résistance au pro-antibiotique éthionamide se produit lorsque des mutations génétiques altèrent ce mécanisme de bioactivation».
Pour sa part, le prototype de molécule (SMARt-420) élaboré dans le cadre de cette étude «réveille une nouvelle voie de bioactivation de l'éthionamide, provoquant ainsi une resensibilisation complète des bactéries résistantes à cet antibiotique»: plus précisément, la combinaison de SMARt-420 et de l'éthionamide a «permis de traiter efficacement des souris infectées par des bacilles tuberculeux qui étaient devenus insensibles à l'antibiotique seul».
Le succès de cette démarche, qui ouvre la voie «à un candidat-médicament, actuellement en développement», conduit à élargir le concept mis en œuvre «à d'autres infections bactériennes dont les traitements sont mis en péril par la montée en puissance des cas de résistances aux antibiotiques».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The measurement of DLNO and DLCO: A manufacturer's perspective» ont été publiés dans la revue Respiratory Physiology and Neuro-biology, s'intéresse, du fait que l'interprétation traditionnelle de la quantification des échanges dans le poumon humain s'avère erronée, à l'enjeu que représente la mise en œuvre du nouveau modèle d’interprétation plus fiable.
Rappelons tout d'abord que la capacité de transfert du monoxyde de carbone (TLCO), imaginée il y a un siècle, est devenue un examen de routine en exploration fonctionnelle respiratoire, plus particulièrement depuis qu’une interprétation 'plausible' a été proposée par F.J. Roughton et R.E. Forster en 1957» et sert désormais de référence. Ainsi, ce modèle, «utilisé dans tous les services de pneumologie dans le monde», est «présenté dans les livres de médecine» et «enseigné aux futurs médecins».
Des recherches récentes, dont une étude intitulée «The Roughton-Forster equation for DLCO and DLNO re-examined» ont mis à mal cette interprétation «car elle est basée sur une conjecture mathématique inexacte» qui consistait «à considérer que le processus de capture de gaz peut être scindé en deux phases indépendantes : transport vers les globules rouges et capture dans ces globules» alors que «les calculs complets du processus démontrent au contraire l’interdépendance de ces deux phases».
Comme «ces résultats remettent en cause un nombre considérable de publications sur le sujet ainsi que les techniques de mesure», l'étude ici présentée, qui s'appuie sur «un nouveau modèle d’interprétation plus fiable», s'intéresse à l'enjeu qui en découle, «tant du point de vue du diagnostic médical qu’industriel».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Thermally anomalous features in the subsurface of Enceladus’s south polar terrain» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy, a permis de montrer, grâce à des observations par micro-ondes du Pôle Sud d'Encelade que cette lune glaciale de Saturne est plus chaude que prévu juste quelques mètres sous sa surface.
Rappelons tout d'abord qu'au cours de la dernière décennie, la mission Cassini a déjà identifié une intense activité au Pôle Sud d'Encelade, «avec des fractures chaudes qui dégagent des jets riches en eau qui font allusion à une mer souterraine»: c'est en effet en 2005 que la sonde Cassini a capturé «pour la première fois en images des panaches s’échappant du Pôle Sud, de quatre failles profondes, anormalement chaudes d’après la caméra infrarouge de Cassini et informellement baptisées 'rayures du tigre'».
Composés «essentiellement de glace d’eau mais aussi de traces de sels de sodium», ces jets de matière «ont vraisemblablement pour source un réservoir d’eau liquide souterrain que les frictions de marée exercées par Saturne empêcheraient de geler». Comme, de ce fait, «toutes les conditions favorables à la vie telle que nous la connaissons pourraient être réunies au niveau du plancher de cet océan», Encelade fait l’objet d’une attention toute particulière.
Alors qu'il y a quelques mois encore, «on pensait l’océan liquide d’Encelade enfoui sous plusieurs dizaines de kilomètres de glace», en juin dernier une étude a avancé «pour la première fois l’idée d’une couche de glace fine au niveau du Pôle Sud». Pour sa part, l'étude ici présentée «apporte de nouveaux arguments en faveur de cette hypothèse» à partir de «l’analyse d’une des rares observations micro-onde d’Encelade» effectuée par le Radar/radiomètre de Cassini.
Plus précisément, cette analyse a révélé «des anomalies thermiques qui n’avaient pas été décelées jusque-ici dans l’infrarouge» qui suggèrent «que les premiers mètres du sous-sol de tout le Pôle Sud d’Encelade (et non seulement les 'rayures du tigre') sont anormalement chauds».
Ces nouvelles informations renforcent «l’idée que l’océan liquide ne pourrait être qu’à quelques kilomètres sous la surface gelée du satellite dans cette région». De plus, cette observation micro-onde d’Encelade implique «que d’autres failles du Pôle Sud sont actives (ou l’étaient dans un passé très "récent") même si elles ne sont pas actuellement sources de jets».
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