•  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Olfactory stem cells reveal MOCOS as a new player in autism spectrum disorders» ont été publiés dans la revue Molecular Psychiatry, a permis d'identifier «un nouveau gène qui joue un rôle majeur au cours du développement précoce de l'individu et dont la sous-expression pourrait induire certains traits autistiques».

     

    Afin de mieux comprendre «les mécanismes qui sous-tendent les troubles du spectre autistique (TSA), dont souffrent 7,6 millions de personnes selon l'Organisation mondiale de la santé», et identifier «de nouveaux gènes impliqués dans la maladie», l'étude ici présentée a analysé «des cellules souches olfactives adultes, témoins des premiers stades de l'ontogenèse».

     

    En effet, ces cellules, «qui appartiennent à un tissu nerveux et peuvent se différencier en neurones», constituent «un modèle intéressant pour identifier les gènes et les protéines dont l'expression est dérégulée chez les patients atteints de TSA», car elles sont «facilement accessibles par biopsie nasale».

     

    Il est ainsi apparu «que le gène codant pour l'enzyme MOCOS (sulfurase du cofacteur à molybdène) est sous-exprimé dans les cellules souches de neuf des onze adultes TSA du groupe étudié». Cette proportion est remarquable «car, bien que des centaines de gènes aient déjà été identifiés pour leurs rôles présumés dans les troubles autistiques, chacun d'eux n'explique au mieux que 1% des cas».

     

    Jusqu'ici, la protéine MOCOS, «connue pour son rôle dans le métabolisme des purines, qui aboutit notamment à la production d'acide urique», semblait «avoir une fonction dans les processus d'immunité et d'inflammation ainsi que dans la destruction des radicaux libres», mais on ne lui connaissait pas de rôle au niveau cérébral. En vue de découvrir d'autres fonctions encore inconnues de cette enzyme, les «conséquences de la dérégulation de la synthèse de MOCOS» ont été étudiées.

     

    Ainsi, comme l'analyse de différents tissus montre «l'expression de MOCOS dans les cellules du cerveau ainsi que dans l'intestin de plusieurs espèces, notamment le ver C. elegans et les mammifères», il a été constaté que la sous-expression de l'enzyme chez ces différents organismes «induit une hypersensibilité au stress oxydatif (c'est-à-dire à la toxicité des radicaux libres), des synapses en moins grand nombre et une neurotransmission anormale due à une diminution du nombre de vésicules transportant les neurotransmetteurs».

     

    Il en résulte que, «compte tenu de la distribution de MOCOS dans de nombreux organes et de son implication dans des fonctions biologiques et neurobiologiques multiples», son dysfonctionnement «correspond bien à l'hétérogénéité des symptômes qui touchent les patients atteints de TSA» et de ce fait, MOCOS devient «un candidat idéal pour que la dérégulation de son expression conduise au développement cérébral anormal observé dans les TSA».

     

    Cette étude ouvre, en conséquence, de nouvelles voies de recherche, qui pourraient permettre à long terme d'élaborer «des outils thérapeutiques et de nouvelles méthodes de diagnostic».

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «The HARPS-N Rocky Planet Search I. HD219134b: A transiting rocky planet in a multi-planet system at 6.5 pc from the Sun» ont été acceptés pour publication dans la revue Astronomy & Astrophysics et sont disponibles sur arxiv.org, a permis de mettre en évidence que HD 219134b, située à 21 années-lumière de la Terre dans la constellation de Cassiopée, proche de l’étoile polaire, est la planète tellurique répertoriée en dehors de notre système solaire la plus proche de nous.

     

    Plus précisément, «seules 12 exoplanètes confirmées sont plus proches que HD219134b, la plus proche, nommée GJ674b, étant située à 15 années-lumière», mais «aucune de ces 12 planètes plus proches ne transite, si bien que les astronomes ne disposent d'aucune information sur leur taille ou leur composition».

     

    Les conditions de la découverte de la planète HD 219134b peuvent être résumées ainsi: elle a été d'abord détectée autour de l'étoile HD 219134 (aussi appelée Gliese 892) «par l'instrument HARPS-Nord du télescope italien de 3.6 mètres TNG (Telescopio Nazionale Galileo) situé dans les îles Canaries, en utilisant la technique des vitesses radiales», puis, le télescope spatial Spitzer de la NASA, à son tour, a ciblé l'étoile, découvrant son transit.

     

    Ensuite, en «analysant conjointement les observations de HARPS-Nord et de Spitzer, les astronomes ont pu déterminer précisément la masse et le rayon de la planète comme étant respectivement de 4.5 et 1.6 fois ceux de la Terre». Sa densité de 6 grammes par centimètre cube correspond à «une composition essentiellement rocheuse similaire à la Terre, ce qui la fait entrer dans la classe des planètes dites telluriques». Cependant, HD 219134b, qui orbite en trois jours autour de son étoile est bien trop près d'elle pour être habitable.

     

    Pour finir, on peut souligner que, parmi les trois autres planètes en orbite autour de l'étoile HD 219134, dont l'existence a été révélée par les observations HARPS-Nord, deux d'entre elles devraient être aussi «de taille comparable à la Terre et relativement proche de l'étoile». De ce fait, si l'une d'elles au moins transitait aussi, «l'énorme intérêt de ce système proche» s'en trouverait accru.

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Representation of Numerical and Sequential Patterns in Macaque and Human Brains» ont été publiés dans la revue Current biology, a abouti à la conclusion que, «même si la représentation abstraite de séquences sonores est possible chez les primates non-humains», l’évolution d’un circuit cérébral particulier, relié aux aires auditives, pourrait avoir amené notre espèce à acquérir la capacité spécifique «de composer et de reconnaître les séquences complexes qui caractérisent les langues humaines».

     

    Pour le mettre en évidence, l'étude ici présentée a exposé «trois singes macaques et une vingtaine de volontaires à des séquences auditives régulières, par exemple trois sons identiques suivis d’un quatrième différent (séquence notée AAAB)» avec occasionnellement, «une séquence qui violait cette régularité, soit parce qu’elle comprenait un nombre différent de sons (par exemple AAAAAB), soit parce que la séquence de sons était anormale (par exemple AAAA, qui ne se termine pas par un son B).

     

    Les réactions des différents sujets ont été analysées au moyen d'une «méthode d’imagerie fonctionnelle non invasive, l’IRM fonctionnelle à 3 Tesla». Il est ainsi apparu que si «le cerveau du singe réagissait aux changements de nombres et de séquences, ce qui dénote une certaine capacité d’abstraction», il le faisait «dans des aires distinctes, spécialisées soit pour le nombre, soit pour la séquence», alors que le cerveau humain «intégrait les deux paramètres dans des régions qui coïncident avec les aires du langage».

     

    Autrement dit, à la différence des singes qui «repèrent des propriétés isolées, comme 'quatre sons ' ou bien 'le dernier est différent'», notre espèce a acquis la capacité particulière «d’intégrer ces informations en un tout cohérent, une formule telle que 'trois sons, puis un autrequi serait, selon cette étude, le germe du langage intérieur.

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Quatre études, issues des premières données recueillies du 12 au 14 novembre 2014 par Philae à la surface de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko (alias Tchouri) «très riches «en informations inédites» et publiées le 31 juillet 2015 «au sein d’un ensemble de huit articles dans la revue Science», ont permis de mettre «en évidence quelques différences par rapport aux observations antérieures de comètes et aux modèles en vigueur».

     

    Pour avoir une idée synthétique de la manière dont ces quatre articles, intitulés respectivement «Organic compounds on comet 67P/Churyumov-Gerasimenko revealed by COSAC mass spectrometry», «Properties of the 67P/Churyumov-Gerasimenko interior revealed by CONSERT radar», «67P/Churyumov-Gerasimenko surface properties as derived from CIVA panoramic images», «The landing(s) of Philae and inferences about comet surface mechanical properties», participent au renouvellement de l’image que l’on avait des comètes, il est vivement conseillé de lire le communiqué de l'INSU-CNRS sur le sujet, qui détaille les apports des différents instruments utilisés.

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Stratospheric Ozone destruction by the Bronze-Age Minoan eruption (Santorini Volcano, Greece)» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de démontrer que, contrairement à ce qu’avait laissé supposer l’éruption du Pinatubo de 1991, les halogènes (chlore, brome) gazeux d’origine volcanique sont capables de causer un appauvrissement conséquent de l’ozone stratosphérique, un gaz important dans l’équilibre radiatif de l’atmosphère, à l’échelle globale.

     

    Rappelons tout d'abord que l'ozone «est un gaz dont la présence dans la stratosphère (haute atmosphère où se situe la 'couche d’ozone') est indispensable à la vie sur Terre car l’ozone stratosphérique est capable de filtrer les rayons UV nocifs émis par le soleil». Il en découle qu'un appauvrissement de cet ozone stratosphérique peut «avoir un impact significatif» sur la santé humaine, les écosystèmes et le climat.


    Par ailleurs, «certains composés halogénés d’origine anthropique (de la famille des chlorofluorocarbures ou des halons par exemple) ont été identifiés comme étant responsables de la destruction de la couche d'ozone». Cependant, «si le rôle de ces halogènes d’origine anthropique a été clairement établi, celui des halogènes naturels issus du dégazage volcanique a longtemps été considéré comme négligeable», mais des études récentes ont suggéré «que les halogènes d’origine volcanique pourraient jouer un rôle significatif dans la chimie de la stratosphère».

     

    Pour en savoir plus, l'étude ici présentée a analysé «le cas bien documenté de l’éruption minoenne du volcan Santorin (Grèce), une des éruptions majeure des derniers 5000 ans» qui a «déchargé 40 à 60 km3 de magma» et «éjecté cendres et gaz jusqu’à environ 36 km d’altitude».


    Les masses respectives «des gaz climatiquement actifs (soufre, chlore, fluor, brome) relâchés lors de l’éruption» ont d'abord été déterminées à partir «des données précédemment acquises sur les teneurs en volatils du magma minoen». Ensuite, «l'impact de ces gaz sur la composition chimique de la stratosphère à l’échelle globale» a été simulé «à l’aide d’un modèle numérique de chimie-transport atmosphérique».



    Il est ressorti de ces simulations «que même si seulement 2 % des halogènes émis par l’éruption atteignent la stratosphère», il en découle «un fort appauvrissement de l’ozone stratosphérique (de 20 à plus de 90 % dans l’hémisphère nord) qui met ensuite environ 10 ans pour revenir à sa concentration normale».

     

    Comme «en modélisant l’impact d’halogènes volcaniques à une période pré-industrielle», leur rôle apparaît «important sur la chimie d’une stratosphère dépourvue d’halogènes organiques issus de l’activité humaine», ces halogènes volcaniques devraient «être pris en compte dans la reconstitution des impacts des éruptions passées sur l’ozone, les écosystèmes et le climat, mais aussi dans la modélisation de l’évolution future de la couche d’ozone puisque des éruptions de plus faible ampleur que la minoenne mais plus fréquentes pourraient perturber la restauration en cours de la couche d’ozone».

     

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique