•  

    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters, ont permis de découvrir que le vent stellaire d'une étoile de type solaire, âgée de seulement 500 millions d’années, n’avait que la moitié de l’intensité du vent solaire actuel. Cette indication a des implications dans le cadre de l'exobiologie.

     

    Il est bien connu que le Soleil était au commencement moins lumineux qu’aujourd’hui; cependant, si l'on veut mieux «comprendre comment la vie a pu apparaître sur Terre, et peut-être sur Mars», son niveau d'activité durant son premier milliard d’années d'existence doit être évalué avec précision. L’observation des jeunes étoiles de type solaire peut nous apporter les éléments pour obtenir cette information.

     

    La méthode pour mesurer l’intensité des vents stellaires, constitués d’un plasma de protons et d’électrons, «consiste à étudier les interactions de ces vents avec le milieu interstellaire», qui forment des astrosphères (analogues à l’héliosphère du Soleil) : comme «ces bulles de vents stellaires possèdent une signature caractéristique dans l’ultraviolet qui dépend de l’intensité du flux de plasma éjecté par les étoiles», l’astrosphère des étoiles ressemblant beaucoup au Soleil peut être déterminée.

     

    Cette recherche, qui a également montré que «pour d’autres étoiles de type solaire, mais âgées d’environ un milliard d’années, l’intensité des vents était bien supérieure (d'un facteur dix) à celle du Soleil», permet de dire que les étoiles de type solaire apparaissent commencer leur existence «avec des vents stellaires faibles qui croissent rapidement en intensité avant de devenir plus faibles à la moitié de leur vie».

     

    Du fait que l’intensité du vent solaire a une incidence sur la vitesse d’érosion de l’atmosphère de Mars, ce paramètre intervient dans «la détermination de la durée pendant laquelle la vie pouvait exister et évoluer dans des conditions favorables à la surface de la Planète rouge».

     

    En suggérant «que le vent solaire était plus faible pendant les premières centaines de millions d'années de l'histoire du Système solaire», ces observations laissent donc penser que l’érosion de l’atmosphère de Mars «a été moins rapide qu’on le croyait pendant le premier demi-milliard d’années de son existence», ce qui conduit à «revoir à la hausse les chances d’y trouver les traces d’une vie passée».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PlosOne, révèle que la petite sangsue Ozobranchus jantseanus, parasite des tortues d'eau douces, peut survivre jusqu'à 24 heures dans un bain d'azote liquide à -196°C. Cette découverte devrait contribuer à l'émergence de méthodes nouvelles de préservation par le froid.

     

    C'est un record de résistance, car lors de l'immersion dans l'azote liquide, l'eau contenue dans les cellules des tissus animaux, en passant de l'état liquide à l'état solide, se transforme en cristaux de glace dont les arêtes tranchantes viennent en déchirer les parois. En conséquence, les animaux capables de survivre «dans un tel enfer glacé se comptent sur les doigts d'une main», puisque «seul le tardigrade (Ramazzottius varieornatus) et une larve de la mouche drosophile (Chymomyza costata) ont été documentés comme capables de supporter une immersion dans l'azote liquide» pour «des durées bien inférieures puisqu'on parle de 15 minutes seulement pour le premier et 1 heure pour le second».

     

    Il faut ensuite souligner que, lors des tests en laboratoire, les sangsues ont commencé par survivre «9 mois dans un container maintenu à -90°C» et que plus de la moitié d'entre elles étaient toujours en vie «après 20 mois de ce traitement».

     

    Comme dans les rivières de l'Est de l'Asie, du Japon et de la Chine, leur environnement naturel, ces animaux subissent «tout au plus des températures allant de -2 à -4°C pendant une dizaine de jours», cette capacité à résister au froid pourrait avoir «émergé comme un effet secondaire imprévu d'une autre adaptation encore non élucidée».

     

    Elle semble même provenir d'une «résistance accrue au déchirement des parois cellulaires», car le comportement de la sangsue face au froid est différent de celui du tardigrade ou de la larve de drosophiles, qui «commencent par évacuer pratiquement toute leur eau corporelle», puis, «se gorgent de trehalose ou de glycerol, deux sucres qui font office d'antigel naturel», ce qui prend du temps: par exemple, «au moins 48 heures chez la larve de drosophile». Or, l'adaptation d'Ozobranchus jantseanus apparaît instantanée.

     

    Ainsi, la plupart des sangsues, qui ont été soumises «à des cycles répétés de congélation à -100°C puis de retours brutal à une température ambiante de 20°C», «encaissent sans broncher 4 cycles de congélation-décongélation», alors que certaines peuvent «même en supporter 12».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications, remet en cause l'impact de l'agriculture dans l'histoire néolithique africaine, grâce à une vaste analyse génomique menée en Afrique centrale sur des populations de chasseurs-cueilleurs pygmées et de villageois agriculteurs: en effet, l'agriculture ne serait pas la cause directe ni du succès démographique des populations l'ayant adoptée, ni du fort brassage de ces dernières avec les populations pygmées.

     

    Comme «l’émergence de l’agriculture a constitué pour l’espèce humaine une révolution technologique, culturelle et environnementale sans précédent», on croyait jusqu’à récemment «que l’abondance des ressources qu’elle a générée, associée à la domestication et à la sédentarisation, avait constitué le point de départ sur chaque continent des plus grandes explosions démographiques que notre espèce ait connues».

     

    L'étude, ici présentée, vient «corroborer et compléter» de récents travaux, qui ont «déjà quelque peu mis à mal cette théorie pour le continent africain». Son argumentation repose «sur l’analyse poussée du génome entier de plus de 300 individus d’Afrique centrale, issus des populations pygmées, le plus grand groupe de chasseurs-cueilleurs persistant aujourd’hui, et des populations sédentaires d’agriculteurs».

     

    Alors qu'on «peut dater le développement de l’agriculture en Afrique subsaharienne à il y a environ 5 000 ans», cette analyse génomique «établit que la principale explosion démographique qu’ont connue les ancêtres des agriculteurs est bien antérieure à cette période».

     

    Même s'il ne faut pas exclure «que les premières communautés de fermiers soient également entrées en expansion il y a 5 000 ans», il semble «qu’en réalité les ancêtres des actuels agriculteurs, alors chasseurs-cueilleurs, auraient connu il y a 10 000 ans à 7 000 ans un succès démographique tel qu’il leur aurait été nécessaire d’adopter un nouveau mode de vie, de s’établir et d’avoir recours à l’agriculture pour subvenir à leur besoins», tandis qu'inversement, «les populations de chasseurs-cueilleurs pygmées auraient elles subi entre - 30 000 et - 10 000 ans un goulot d’étranglement démographique», de sorte que, «bien avant l’agriculture, ces deux populations auraient évolué très différemment, indépendamment de toute activité agricole».

     

    De plus, cette enquête fait apparaître que «les brassages génétiques entre les pygmées et les peuples fermiers n’auraient commencé qu’il y a environ 1 000 ans».

     

     

    Comme, «grâce à l’étude de leurs traditions orales et de leurs langues, ainsi qu’à la diversité génétique de certains agents pathogènes qu’ils partagent», on savait «que ces populations cohabitent et entretiennent des contacts depuis déjà 5 000 ans», ce mélange tardif, qui sort du «schéma démographique classique» à cause «de la structure socioéconomique particulière de ces populations», a été par la suite particulièrement intense: ainsi, actuellement, «les génomes des populations pygmées montrent jusqu’à 50% de mélange avec les populations d’agriculteurs», ce brassage ne s’étant opéré «que de manière unilatérale», car, en fait, «les hommes agriculteurs se sont associés aux femmes pygmées, mais rarement l’inverse».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, a permis de détecter des zones de densités différentes au sein de l'astéroïde Itokawa par des mesures d'une extrême précision, grâce au New Technology Telescope (NTT) de l'ESO. C'est la première fois que la complexité de la structure interne des astéroïdes est mise en évidence de la sorte.

    L'astéroïde géocroiseur (25143) de petite taille Itokawa «est un curieux objet doté d'une forme étrange, semblable à celle d'une cacahuète, d'après les images transmises par la sonde japonaise Hayabusa en 2005».

    Or, la rotation des petits corps dans l'espace peut être perturbée par effet Yarkovsky-O'Keefe-Radzievskii-Paddack (YORP): ce phénomène se produit lorsque la lumière solaire absorbée par l'objet céleste est réfléchie par la surface sous forme de chaleur. Ainsi, lorsqu'un astéroïde a une forme très irrégulière, la chaleur n'étant pas émise uniformément, «un faible couple s'exerce alors sur le corps et modifie sa vitesse de rotation».

    Grâce à ce phénomène et connaissant la forme de cet astéroïde, sa structure interne a pu être explorée à partir d'images «collectées entre 2001 et 2013» par le NTT de l'ESO «qui équipe l'Observatoire de La Silla au Chili»: en effet, la mesure des variations de luminosité «a permis de déterminer avec précision la période de rotation de cet astéroïde ainsi que ses variations temporelles».

    Il est apparu que l'effet YORP, qui se traduit «par une faible accélération de la vitesse de rotation d'Itokawa» est suffisant pour sonder la structure interne de l'astéroïde: plus précisément, la variation de cette vitesse de rotation, qui est faible («voisine de 0,045 secondes par an seulement»), ne peut s'expliquer «que par la différence de densité qui caractérise les deux zones de l'astéroïde en forme de cacahuète» (la densité interne calculée passe «de 1,75 à 2,85 grammes par centimètre cube»).

    L'une des hypothèses formulées pour expliquer cette différence de densité suppose qu'Itokawa «se serait formé à partir d'un double astéroïde dont les deux composants auraient collisionné puis fusionné».

     


    votre commentaire
  •  

    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine, ont abouti à la mise au point d'une prothèse artificielle expérimentale, qui permet à un homme amputé de la main de retrouver le sens du toucher.

     

    Cette main bionique est munie de capteurs capables de réagir à la tension des tendons artificiels, en transformant en impulsions électriques les informations émises lorsque le patient manipule un objet, de sorte qu'il peut ajuster sa force pour saisir des objets et identifier leur forme et leur texture.

     

    Comme «les signaux électriques seuls ne constituent pas une information que le système nerveux peut interpréter», une série d’algorithmes a été élaboré pour «les traduire en un langage analogue aux impulsions nerveuses». Ils peuvent alors «être transmis aux quatre électrodes greffées sur les nerfs périphériques du bras du patient», rétablissant ainsi le sens du toucher.

     

    Cette expérience, qui a duré un mois, a «nécessité une intervention chirurgicale réalisée le 26 janvier 2013 à l’hôpital Gemelli de Rome» pour implanter «à l’intérieur des nerfs cubital et médian du patient des électrodes ultra-minces permettant de transmettre efficacement les signaux électriques au système nerveux».

     

    La prochaine étape de ce travail, qui «est l’aboutissement du projet européen LifeHand 2, qui réunit universités et hôpitaux italiens, suisses et allemands», sera de miniaturiser les composants électroniques afin de les intégrer à la prothèse.

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique