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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine, ont permis de produire, pour la première fois, des amas de cellules de peau contenant leurs propres vaisseaux sanguins et lymphatiques.

     

    Comme, «jusqu'ici les cellules de peau produite en laboratoire ne disposaient pas de capillaires, ces micro vaisseaux (sanguins ou lymphatiques) qui servent à irriguer et nourrir la peau», cette découverte devrait à l'avenir améliorer de manière appréciable, par des greffons entièrement vascularisés, l’efficacité des greffes de peau, utilisées en cas de brûlures sérieuses par exemple.

     

    Pour fabriquer cette peau en laboratoire, «des cellules provenant de sang et de vaisseaux lymphatiques humains» ont été «placées dans une solution puis dans un incubateur» où elles «ont proliféré jusqu’à donner des greffons de peau». Ceux-ci ont alors été testés sur des rats et il est apparu «qu'une fois transplantée sur les rongeurs, cette nouvelle peau réagissait comme une peau naturelle».

     

    Cette technique, qui pourrait être également «très utiles chez les patients dont les plaies ne guérissent pas ou mal comme les diabétiques ou ceux souffrant de maladies cardio-vasculaires», laisse encore certains professionnels sceptiques en ce qui concerne son emploi à grande échelle, «car les meilleurs greffons sont encore ceux qui viennent du patient lui-même».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, a permis de dater à 1 à 1,1 millions d’années les dépôts renfermant l’homme de Kocabas, le plus vieux fossile d’hominidé découvert en Turquie dans un travertin du bassin de Denizli.

     

    Alors que «la dispersion du genre Homo à partir de son berceau africain vers l’Eurasie, avec en particulier les relations entre Asie orientale (Indonésie, Chine) et Europe de l'Ouest, reste encore très mal connue du fait de la rareté des fossiles géographiquement intermédiaires», cette datation précise l’histoire de la dispersion des hominidés: le crâne l’homme de Kocabas, étant «morphologiquement proche des fossiles éthiopiens datés entre 1 et 1,6 Ma», pourrait «correspondre au passage de la 'première vague' d’Homo erectus en Europe, datée vers 1 à 1,3 Ma en Espagne, France et Italie». Cependant, du «coté asiatique (Géorgie, Chine et Java) l’arrivée du genre Homo serait antérieure (autour de 1,6 à 1,8 Ma)».

     

    «La datation directe des fragments de crâne découverts n’étant pas possible», les sédiments qui les contenaient «ont été analysés par différentes méthodes (nucléides cosmogéniques, magnétostratigraphie, paléontologie des mammifères)». La fin du dépôt des travertins a été évaluée «à plus de 1,1 Ma grâce à l’étude détaillée d’une coupe continue de plus de 120 m de haut affleurant dans des carrières de travertins».

     

    Comme les techniques de datation précédemment développées étaient «limitées à moins de 1 Ma environ», cette datation, «cohérente avec l’hypothèse d’un passage de l’Homo erectus africain par l’Asie mineure dans sa conquête de l’Europe», illustre une fois de plus, «les potentialités majeures des méthodes utilisant les nucléides cosmogéniques (10Be atmosphérique et couple 26Al/10Be ), combinée à la magnétostratigraphie, pour dater les séries continentales à hominidés».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Paleoceanography, confirme les dernières analyses géologiques, qui suggèrent que les deux continents américains n’étaient plus séparés, il y a 10 millions d’années, que par un détroit peu profond et étroit. L’originalité de ce travail provient du fait que la modélisation du néodyme (epsilon-néodyme, noté eps-Nd) «est utilisée pour la première fois pour l’étude des paléoclimats».

     

    La formation de l’isthme de Panama, qui a eu un impact considérable sur la circulation méridienne de retournement atlantique (AMOC pour Atlantic meridional overturning circulation) et sur l'évolution biologique avec notamment le 'Great american interchange' («phénomène de dispersion, compétition et diversification de la faune et de la flore entre les deux continents américains»), est un événement majeur de l’histoire terrestre dont la datation fait l’objet d’intenses débats.

     

    En vue «d’améliorer la compréhension des mécanismes de dynamique océanique en jeu et l’estimation de la date de formation de l’isthme», l'étude, ici présentée, a «quantifié les conséquences de cet événement sur la circulation océanique et comparé leurs résultats aux données issues de carottes sédimentaires», grâce à des simulations «à l’aide du modèle climatique de l’IPSL (IPSL-CM4), en y incluant la représentation de la signature isotopique du néodyme», un traceur passif des masses d’eau». En effet, «les signatures isotopiques des océans Atlantique et Pacifique étant très distinctes», le traceur eps-Nd «permet d'étudier les échanges de masses d’eau entre les deux bassins».

     

    Les simulations, «réalisées pour une largeur du détroit de 400 km (la résolution spatiale du modèle ne permettant pas d’aller en deçà), et pour cinq profondeurs (2700, 500, 200, 50 et 0 mètres)», ont permis de faire apparaître «qu’une ouverture du détroit, même restreinte à 400 kilomètres de large, conduit à une circulation océanique très différente de l’actuel».

     

    En outre, «la comparaison des valeurs simulées d’eps-Nd avec son évolution temporelle dans les carottes sédimentaires du bassin des Caraïbes» suggère «que la profondeur du détroit a pu diminuer jusqu’à une valeur comprise entre 200 et 50 mètres dès 10 Ma avant notre ère», confirmant «les dernières études géologiques, qui prônent que, dès le Miocène, le détroit était peu profond et étroit».

     

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans les revues Nature (article 1) et Science (article 2), ont permis de mieux estimer la répartition chez l’Homme moderne non africain de nombreux gènes hérités de ses cousins néandertaliens, qui «nous permettraient entre autres de mieux supporter le climat européen».

     

    Controversée à ses débuts, la théorie selon laquelle «les Hommes modernes et de Néandertal ont cohabité par le passé, au point de se reproduire entre eux et d’ainsi donner naissance à des hybrides», est aujourd'hui complètement acceptée, «car validée par des données génétiques».

     

    Il est ainsi apparu que «de nombreux gènes dissemblables ont été transmis à l’Homme moderne non africain, et sont maintenant éparpillés dans son patrimoine génétique». Les travaux présentés ici ont permis de rechercher ces gènes «dans les génomes de centaines d’Européens et d’Asiatiques, puis de les cartographier en déterminant leurs loci».

     

    Des algorithmes ont tout d'abord identifié «des séquences de nucléotides vieilles de centaines de milliers d’années, mais qui n’ont été intégrées que récemment dans le patrimoine génétique de notre espèce», puis «les gènes correspondants ont alors été recherchés dans le génome d’Homo neanderthalensis»: l'article de la revue Nature, a déterminé «40 % des gènes composant le patrimoine génétique de l’Homme de Néandertal», en travaillant «sur l’ADN de 1.004 H. sapiens en vie», tandis que celui de la revue Science, a «repéré 15 milliards de paires de bases héritées de nos cousins, ce qui représente environ 20 % de leur génome», sur «un échantillon de 665 personnes vivantes».

     

     

    Globalement on peut dire que «les séquences néandertaliennes les plus actives interviennent dans la production de kératine par les kératinocytes», des cellules qui «composent à 90 % la surface de notre peau, tout en jouant un rôle déterminant dans la formation des phanères (ongles, poils et cheveux)».

     

    Comme l'Homme de Néandertal «est arrivé en Europe plusieurs centaines de milliers d’années avant H. sapiens», il a eu le temps «de s’adapter à son environnement avant que les hybridations n’aient lieu», ce qui suggère que ces gènes, transmis à l’Homme moderne, l'ont aidé à «mieux supporter le climat européen qu’il a rencontré après avoir quitté l’Afrique».

     

    D'autre part, l’absence de gènes néandertaliens dans certaines parties du patrimoine génétique humain «peut signifier qu’ils ont été éliminés au cours des générations en raison des conséquences dommageables que leur expression provoquait»: l'article de Nature, par exemple, souligne «qu’il n’y avait pas de séquences néandertaliennes dans la section du génome abritant le gène Foxp2», qui est impliqué dans le langage chez l’Homme moderne.

     

    Comme les gènes néandertaliens sont également «peu présents sur le chromosome X et peu exprimés dans les testicules», cela pourrait indiquer que «H. sapiens et H. neanderthalensis devaient être aux limites de la 'compatibilité biologique'» de sorte que «nombre de leurs hybrides ont probablement été touchés d’infertilité».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Neuron, a comparé la structure du cortex préfrontal ventrolatéral des cerveaux des Hommes et des macaques, faisant apparaître une certaine similarité dans la région qui contrôle les tâches intellectuelles supérieures comme le langage et la prise de décision.

     

    Il y a environ 30 millions d’années, probablement en Afrique, la lignée des cercopithécoïdes, qui «regroupent certains petits singes comme les macaques», s'est séparée de celle des hominoïdes, «dont font partie l’Homme, le chimpanzé et le gorille».

     

    Par ailleurs, le cortex préfrontal ventrolatéral, «siège de différentes fonctions cognitives supérieures comme le langage, la mémoire de travail et le raisonnement», est «la partie du cerveau qui a le plus augmenté en taille au cours de l’évolution».

     

    En vue de comparer «la structure du cortex préfrontal ventrolatéral ainsi que la façon dont il était connecté au reste du cerveau», des images «par résonance magnétique (IRM) non invasives du cerveau de 25 adultes et de 25 macaques» ont été réalisées.

     

    Si beaucoup de similarités ont été constatées, «quelques dissemblances clés chez ces deux espèces» ont cependant pu être détectées: ainsi, par exemple, «le cortex préfrontal ventrolatéral n’est pas relié de la même manière aux zones cérébrales impliquées dans l’audition», suggèrant que «l’Homme utilise ce qu’il entend pour réaliser des fonctions intellectuelles que les macaques sont incapables de faire». De plus, le pôle frontal latéral présent au cœur du cortex préfrontal ventrolatéral humain, qui « participe à la prise de décision, la planification et la capacité à réaliser plusieurs tâches simultanément», n’existe pas chez le singe.

     

    Comme, par contre, «les régions cérébrales impliquées dans le développement de certains troubles psychiatriques comme l’hyperactivité et les troubles obsessionnels compulsifs (Toc) sont les mêmes chez les deux animaux», le macaque semble «un bon modèle pour comprendre comment les circuits neuronaux se modifient et pour mettre au point des traitements contre ces maladies».

     

     


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