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Une étude, dont les résultats intitulés «Quantifying crater production and regolith overturn on the Moon with temporal imaging» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de mettre en évidence que les deux premiers centimètres de la couche de poussières (régolithe) à la surface de la Lune, bombardée par les petits météorites, sont complètement retournés en environ 81.000 ans, soit 100 fois plus vite qu'on ne le pensait jusqu'ici.
Plus précisément, il a été détecté des milliers de subtiles altérations à la surface de la Lune en analysant «les données de la sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO)». Celles-ci ont été interprétées «comme autant de cicatrices d'impacts secondaires qui ont retourné les poussières de surface sur plusieurs centimètres, sans former vraiment un cratère».
De plus, la comparaison «des images de la surface prises à des moments différents par la sonde lancée en 2009» a abouti au recensement de 222 nouveaux cratères dans les zones sélectionnées. Ces observations ont permis de déduire «qu'environ 180 cratères d'au moins 10 mètres de diamètre se formaient chaque année sur la Lune», soit «un tiers de plus que ne le prévoyaient les modèles jusqu'à présent».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Fossil evidence of the avian vocal organ from the Mesozoic» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, à partir de l'analyse d'un fossile de Vegavis iaai, de montrer qu'il y a 70 millions d'années les oiseaux pouvaient pépier et, par conséquent, communiquer.
Rappelons tout d'abord que le Vegavis iaai, qui vivait au Mésozoïque (Crétacé), est «le plus vieil oiseau 'moderne'» (tel qu'on les connait aujourd'hui): en fait, «il ressemblait aux oies et aux canards».
Le fossile de Vegavis iaai en question, qui «a été découvert en Antarctique occidental et serait vieux de 66 millions d'année», a été examiné «par une technique d'imagerie médicale en 3D très poussée, la tomographie assistée par ordinateur». Cet examen a permis de déceler «la présence d'une syrinx, l'organe qui permet aux oiseaux d'émettre des vocalises (comme le larynx chez l'homme)».
De plus, la syrinx fossile, dont les caractéristiques générales «sont semblables à celles des canards et des oies actuels», montre, en particulier, une asymétrie qui est «présente chez les canards et qui permet de siffler et de 'cacarder'(le cri des oies, ndlr)», ce qui laisse penser que les sons émis par ces oiseaux «ont pu leur permettre de communiquer entre eux et de créer des liens».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Protein sequences bound to mineral surfaces persist into deep time» ont été publiés dans la revue eLife, a permis d'isoler une séquence de protéine qui est «la plus ancienne découverte au monde à ce jour (du moins sans contestation)».
Cette protéine provient de «la coquille d’un œuf d’autruche fossile exhumée» sur le site volcanique de Laetoli (Tanzanie), «déjà célèbre pour avoir livré les plus anciennes traces de pas de l’humanité». Cette séquence est «datée de 3,8 millions d’années».
S'il est observé que «les protéines résistent mieux dans les archives fossiles que l’ADN», cette longévité, les mécanismes de cette survie et les substrats qui permettent cette conservation sont, pour le moment l’objet de controverses. Dans le cas présent, il semble «que les minéraux de la coquille jouent un rôle de liant, ce qui permet une longue préservation».
Cependant, comme «des séquences de protéines dans des œufs plus récents, datés de 1,3 million d’années (Ma) seulement et provenant de la gorge d’Olduvaï en Tanzanie» ont également isolé par la même équipe de chercheurs, il y a tout de même de quoi s'étonner «que des séquences de protéines se soient conservées dans un substrat aussi fragile -une coquille fine- et à une température aussi chaude, dans un climat africain».
Signalons enfin à titre indicatif que «des protéines de 3,5 millions d’années avaient déjà été retrouvées sur les restes d’un cousin préhistorique du chameau, mais conservés dans les sols glacés de l’ile d’Ellesmere, dans l’océan arctique» et qu'une protéine «aurait également été découverte sur un fossile de T. rex vieux de 68 Ma» (une découverte faite en 2007 qui «reste très controversée»).
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Une étude, dont les résultats intitulés «A LUMINOUS GAMMA-RAY BINARY IN THE LARGE MAGELLANIC CLOUD» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis, grâce au télescope spatial Fermi, de découvrir la première binaire gamma dans une autre galaxie, la plus lumineuse jamais observée.
Nommé LMC P3, ce système «est composé d’une étoile de plusieurs dizaines de fois la masse du Soleil et d’un objet compact pouvant être une étoile à neutrons ou un trou noir», qui est «à l’origine d’une émission cyclique de rayonnement gamma, la forme la plus énergétique de la lumière, plusieurs milliards de fois plus énergétique que la lumière visible».
LMC P3, qui est situé « centre d’un reste de supernova», dans le Grand Nuage de Magellan (LMC), a «été découvert grâce à une étude détaillée de l’émission gamma de cette galaxie ayant déjà amené la découverte du pulsar gamma le plus puissant connu». L'étude ici présentée «démontre que la nature de LMC P3 est un système binaire dont l’émission radio, X et gamma est modulée sur la période orbitale de 10.3 jours» (notons à ce propos que seuls «cinq systèmes de ce type, émettant essentiellement du rayonnement gamma, sont connus dans notre galaxie»).L'hypothèse pour expliquer l'énergie des binaires gamma est que la rotation du pulsar («une étoile à neutrons magnétisée») permet «d’accélérer des particules dont certaines s’échappent et forment un vent se propageant à une vitesse ultra-relativiste» qui entre «en collision avec le vent de l’étoile compagnon» et forme «un front de choc où les particules vont être accélérées à des énergies encore plus élevées». Ainsi, «la lumière de l’étoile compagnon vient éclairer ces particules et est diffusée en rayonnement gamma».
Comme «la diffusion est plus ou moins intense suivant l’orientation du système par rapport à nous» («tout comme un miroir produit un flash de lumière réfléchie quand il est bien orienté par rapport au Soleil et à l’observateur»), les variations «du rayonnement gamma associées au mouvement orbital donnent des renseignements uniques sur les processus physiques extrêmes qui sont en jeu autour des pulsars».
En raison de «la position de la binaire au centre d’un reste de supernova» qui «donne une indication de l’âge du système, environ 100 000 ans», il apparaît que «seule une étoile à neutrons avec une rotation initiale exceptionnellement rapide (moins de 20 ms pour faire un tour sur elle-même)» serait en mesure «de réconcilier cet âge avec le rayonnement gamma observé».
Pour finir, soulignons que, comme «il est étonnant d’avoir découvert un tel système dans une autre galaxie avant même d’en avoir trouvé de plus nombreux exemples dans notre galaxie», il semble «que ces systèmes sont très rares et que seuls les plus puissants émettent en gamma».
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Une étude, dont les résultats intitulés «DISCOVERY OF RR LYRAE STARS IN THE NUCLEAR BULGE OF THE MILKY WAY» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et sont disponibles en pdf, a permis, grâce au télescope infrarouge VISTA de l’ESO, de découvrir pour la première fois l’existence d’une douzaine de vieilles étoiles classées parmi les RR Lyrae au cœur même de la Voie Lactée. Comme «ce type d’étoiles coexiste bien souvent avec d’anciennes populations stellaires âgées de plus de 10 milliards d’années», ces observations laissent penser que «la croissance du bulbe central de la Voie Lactée résulte vraisemblablement de la fusion d’amas stellaires primordiaux».
Rappelons tout d'abord que «les étoiles RR Lyrae sont bien souvent détectées au sein d’amas globulaires de densité élevée». Comme ce sont des étoiles variables dont la luminosité fluctue régulièrement, il est possible de déterminer leur distance à la Terre en «connaissant la périodicité de chaque cycle ainsi que la brillance de chaque étoile RR Lyrae».
Toutefois, «ces excellentes étoiles chandelles-standards, capables de nous renseigner sur les distances au sein de notre Univers proche, sont fréquemment éclipsées par des étoiles plus jeunes, plus brillantes, et parfois mêmes masquées par la poussière environnante».
Alors que, jusqu'ici, il était impossible de «localiser des étoiles RR Lyrae au sein des régions centrales et extrêmement peuplées de la Voie Lactée», l'étude ici présentée est parvenue à identifier cette douzaine d’étoiles RR Lyrae à partir «des données d’observation du télescope de sondage infrarouge VISTA acquises dans le cadre de l’enquête publique baptisée VVV (Variables dans la Voie Lactée) de l’ESO, dans le but d’étudier les régions centrales de la Voie Lactée».
Ce résultat est important car il «offre aux astronomes l’opportunité de trancher entre deux théories concurrentes de formation de ces bulbes»; en effet, «l'hypothèse selon laquelle la formation des bulbes galactiques résulterait de la fusion d’amas globulaires est concurrente de la théorie qui attribue ces renflements à l’accrétion rapide de gaz».
Comme les étoiles RR Lyrae «résident presque toujours au sein d’amas globulaires», cette découverte «plaide nettement en faveur de la constitution du bulbe à partir de processus de fusion» et suggère, par extension, que «les autres bulbes galactiques semblables à celui de notre Voie Lactée ont dû se former similairement».
Pour finir, on peut aussi avancer que les étoiles qui ont été découvertes, «vraisemblablement âgées de plus de 10 milliards d’années», constituent «les seules survivantes, peu brillantes mais bien réelles, de l’amas stellaire probablement le plus âgé et le plus massif de la Voie Lactée».
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