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    Une étude, dont les résultats intitulés «Genitals evolve faster than other traits in Anolis lizards» ont été publiés dans la revue Journal of Zoology, a permis de mettre en évidence que chez les lézards Anolis, qui vivent notamment dans les Caraïbes, leur double pénis évolue six fois plus vite que les autres parties du corps.

     

     Les hémipénis sont l'un des caractères morphologiques externes «qui permettent de distinguer le groupe des lézards, dit squamates ou saurophidiens, des autres reptiles»: plus précisément, l'appareil copulateur des mâles se compose «de deux hémipénis symétriques, alors qu’il n'en existe qu'un seul, impair et médian, chez les tortues et les crocodiles».

     

    Ces attributs des lézards mâles ne s'exhibent cependant «qu'au moment de l'accouplement par leur fente cloacale située à la base de leur queue». D'autre part, «parmi les milliers d'espèces de lézard répertoriées, certaines d'apparences presque identiques, peuvent présenter une importante variabilité d'hémipénis, ce qui en fait un bon outil de distinction».

     

    Comme, depuis longtemps, on soupçonne que ces «organes génitaux masculins évoluent plus vite que les autres parties du corps», afin d'en avoir la preuve, la recherche ici présentée a porté sur les organes génitaux de 25 espèces d'Anolis.

     

    Ainsi, ceux-ci ont été «mesurés et comparés à d'autres traits morphologiques non sexuels mais également évolutifs comme les membres et le fanon gulaire (il s'agit d'une membrane de peau située sous la gorge et qui se déploie pour séduire une femelle, chasser un intrus ou effrayer un prédateur)».

     

     Il est alors apparu «que les hémipénis présentent des taux d'évolution six fois supérieurs à ceux des pattes et de l'organe de communication, d'où leur plus grande diversité de formes et de tailles par rapport aux autres parties du corps».

     

    Parmi les hypothèses avancées pour expliquer ce phénomène, l'une suppose l'existence «d'une compétition entre partenaires mâles et femelles pour dominer sur la reproduction» de sorte que chaque modification des organes au cours des générations pourrait «tendre au contrôle de l'acte alternativement par les mâles ou les femelles», mais seules de nouvelles études permettront d'en savoir plus sur les facteurs responsables de cette variabilité.

     

     


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  • Une étude, dont les résultats intitulés «Evidence for Geomagnetic Imprinting and Magnetic Navigation in the Natal Homing of Sea Turtles» ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis de prouver que les tortues de mer utilisent bien une carte magnétique pour retourner là où elles ont éclos.

     

    En fait, il semble que ces tortues reviennent nidifier sur la plage où elles sont nées parce que c'est la «seule façon pour une tortue femelle d'être sûre qu'elle a fait son nid dans un endroit favorable» au développement de ses œufs.

     

    Si des indices «indiquaient déjà que les tortues de mer utilisent le champ magnétique terrestre pour s'orienter en plein océan», jusqu'à présent «rien n'était certain concernant leur méthode pour retourner immanquablement sur la plage de leur naissance et y pondre».

     

    Cependant, une des hypothèses avancées était «que les tortues créent une sorte de carte magnétique du lieu, dès leur éclosion, et qu'elle utilise ensuite cette information pour y retourner».

     

    Comme il est particulièrement difficile de vérifier cette idée dans l'eau, l'étude ici présentée a employé une méthode originale pour valider l'hypothèse de la carte magnétique: elle est fondée sur l'idée «que si les tortues utilisent le champ magnétique pour retrouver leurs plages natales, les changements qui se produisent naturellement dans le champ terrestre pourraient influencer leurs zones de nidification».

     

    Pour détecter ces changements naturels, «une base de données regroupant les lieux de nidifications des tortues le long de la côte Est de Californie, sur 19 années» a été analysée. Il est alors apparu «une forte association entre la distribution spatiale des nids de tortues et les changements subtils du champ magnétique de la Terre».

     

    Ainsi, «dans les zones où les lignes du champ magnétique se sont rapprochées», une concentration de sites de nidification a été observée, tandis que là où elles divergeaient, «les nids étaient plus espacés».

     

    Si ces éléments «prouvent que les tortues utilisent bien une carte magnétique pour retourner là où elles ont éclos», ce mécanisme biologique reste encore mystérieux. Il est cependant envisageable que les tortues possèdent «des particules sensibles aux champs magnétiques dans leur cerveau» sans qu'aucune preuve de cela n'existe pour le moment.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A fluorescent hormone biosensor reveals the dynamics of jasmonate signalling in plants» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis, pour la première fois, d'imager en temps réel la sécrétion d’acide jasmonique dans une plante en train d’être agressée.

     

    Les jasmonates, qui sont des phytohormones (hormones végétales), interviennent «à différentes étapes du développement des plantes et dans leurs mécanismes de défense»: ainsi de l’acide jasmonique est libéré notamment «lorsque les plantes sont attaquées par des insectes ou dans certaines maladies».

     

    Alors que, jusqu'à présent, «les scientifiques n’avaient pas vraiment de moyens d’explorer l’expression de cette hormone dans la plante», l'étude ici présentée a mis au point un bio-capteur qui solutionne cette difficulté.

     

    En effet, lorsque ce bio-capteur, «une protéine fluorescente baptisée Jas9-VENUS» est injectée dans la plante, il la fait 'briller', mais il est également rapidement dégradé par l’acide jasmonique de sorte que quand cet acide «est secrété dans une plante contenant du Jas9-VENUS, celle-ci s’éteint progressivement».

     

    Ainsi, lorsqu'une feuille «d’une plante modifiée pour exprimer le Jas9-VENUS» a été endommagée «comme le ferait un insecte» au moyen d'un lame, il apparaît «une impulsion rapide d’acide jasmonique au niveau de la blessure qui gagne rapidement l’ensemble de la plante et qui atteint la racine à la vitesse d’un centimètre par minute».

     

    Ensuite, «un rétrocontrôle positif s’enclenche» dès que l’acide atteint la racine. Il provoque «une production supplémentaire de jasmonates dans toutes les parties de la plante».

     

    En entraînant «la production de composés comme les inhibiteurs de protéases qui vont empêcher l’insecte de digérer les protéines végétales», l'acide jasmonique va rendre la plante indigeste à l’insecte qui s’arrêtera de la manger.

     

    Cette avancée, qui «ouvre la possibilité de comprendre les changements physiologiques globaux d’une plante face à un stress ou une attaque», pourrait permettre d'améliorer les cultures en augmentant leur résistance en situation de stress.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Elimination of Unfit Cells Maintains Tissue Health and Prolongs Lifespan» ont été publiés dans la revue Cell, a permis de développer une méthode qui pourrait augmenter dans des proportions considérables la durée de vie.

     

    Comme les milliards de cellules de notre corps, accumulent au cours du vieillissement, «des erreurs aléatoires dues au stress et aux agressions externes» qui n’affectent pas toutes les cellules en même temps et avec la même intensité, l'étude ici présentée a eu l'idée de sélectionner les cellules les moins touchées et éliminer les plus endommagées «pour maintenir la santé des tissus et donc retarder le vieillissement».

     

    Les mouches Drosophila melanogaster ont servi à tester cette hypothèse. Pour identifier les cellules en bonne santé dans les tissus des mouches, l'étude a ciblé un gène activé dans les cellules endommagées. Entraînant leur destruction, il a été baptisé Azot.

     

    Comme «normalement, il existe deux copies de ce gène dans chaque cellule», l'insertion d'une troisième copie, à l'aide d'un virus vecteur, a permis de ne conserver que les cellules les plus saines dans les tissus.

     

    Il est alors apparu que «les mouches ainsi modifiées ont préservé leurs tissus du vieillissement plus longtemps et ont vu leur durée de vie augmenter de 50 à 60%».

     

    Comme le gène Azot est conservé chez l’homme, cette étude paraît ouvrir «la possibilité d’utiliser la sélection des cellules saines comme un mécanisme antivieillissement dans certains tissus comme le cerveau ou le cœur».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Revealing letters in rolled Herculaneum papyri by X-ray phase-contrast imaging» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis d'élaborer une méthode pour faire parler des rouleaux de papyrus carbonisés, ensevelis à Herculanum lors de l’éruption du Vésuve en 79.

     

    Ces volumen, «au nombre de 1840 fragments dont la reconstitution pourrait représenter 600 à 1200 rouleaux», ont été découverts en 1752 et «exhumés des vestiges de la villa de l’influent politicien Pison - le beau-père de Jules César». Ces écrits, qui «datent pour les plus anciens du IIIe siècle avant J.C., jusqu’au premier quart du Ier siècle pour les plus récents», sont essentiellement des traités philosophiques épicuriens.

     

    Pour lire sans les ouvrir le contenu de ces livres vieux de plus de 2000 ans, «dont la surface est aussi noire qu’une feuille de journal brûlée dans un four à 330°C», l'étude ici présentée les a soumis au rayonnement synchrotron de l'ESRF, à Grenoble.

     

    Cette technique non invasive d’imagerie par rayons X à contraste de phase, permet de «faire apparaître des lettres de l’alphabet grec hautes de 2 à 3 mm dans le cœur de la matière» grâce à la surépaisseur de l’encre sur le papyrus».

     

    Il va donc être possible d'envisager de «reconstruire virtuellement au moyen d’algorithmes la succession des lettres détectées par le faisceau au cœur des papyrus»: ainsi, il aura «fallu plus de deux siècles de tentatives et de recherches», pour être en mesure de «décrypter sans les détériorer l’ensemble de ces manuscrits».

     

     


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