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    Une étude, dont les résultats intitulés «White matter lesional predictors of chronic visual neglect: a longitudinal study» ont été publiés dans la revue Brain, a permis, grâce à des observations sur un groupe de patients de l'évolution de la négligence spatiale unilatérale, d'identifier des facteurs prédictifs de sa persistance. 

     

    Les personnes atteintes du trouble de «la 'négligence spatiale unilatérale' encore connue sous le terme d' héminégligence» agissent «comme si elles ignoraient la moitié gauche du monde». Ce trouble, qui «survient essentiellement après une lésion de l'hémisphère droit du cerveau, par exemple suite à un AVC (accident vasculaire cérébral)», en aggrave le handicap «en gênant la rééducation et la récupération».

     

    Plus précisément, «en phase aiguë d’un AVC survenant dans l’hémisphère droit, la grande majorité des patients présente des signes de négligence gauche (la partie gauche de notre corps fonctionnant avec l'hémisphère droit et vice versa)».

     

    Ils se comportent alors «comme si la moitié gauche du monde n’existait plus» de sorte qu'ils «ne mangent pas ce qui se trouve dans la moitié gauche de l’assiette, se cognent dans les meubles situés à gauche, ne se rasent ou ne se maquillent pas la partie gauche du visage». De plus, ils récupèrent «moins bien de leurs déficits moteurs que les patients touchés à l'hémisphère gauche.

     

    Comme au moins un tiers des patients présentant ce trouble en phase aiguë continuent «à en présenter les signes plus d’un an après leur lésion» alors que certains récupèrent avec le temps, il est essentiel d'identifier «les facteurs prédictifs de la persistance de la négligence, afin de proposer une rééducation adaptée aux patients chez lesquels ce trouble risque de devenir chronique».



    Dans le cadre de l'étude ici présentée, l’évolution de la négligence dans le temps a été suivie «chez 45 patients avec lésions vasculaires de l’hémisphère droit». Grâce à «des méthodes avancées d’imagerie par résonance magnétique», les deux hémisphères et l'état des fibres de substance blanche, «qui permettent aux différentes régions du cerveau de communiquer entre elles», ont été observés.

     

    Il est ainsi apparu que «tous les patients négligents avaient des atteintes dans les voies de communications entre la partie antérieure et la partie postérieure de l’hémisphère droit». En outre, «les patients avec négligence persistante plus d’un an après la lésion» présentaient de surcroît «une atteinte de la partie postérieure du corps calleux, la connexion qui permet aux deux hémisphères de communiquer entre eux».

     

    En conséquence, comme «l’hémisphère gauche (sain) doit donc pouvoir communiquer avec l’hémisphère lésé (droit), afin d’apprendre à compenser les déficits visuo-spatiaux provoqués par la lésion cérébrale», les patients avec atteinte du corps calleux qui «sont à risque de négligence chronique» devraient «bénéficier d’un accès prioritaire aux traitements de rééducation».

     

    En effet, ce travail, qui «montre que les deux hémisphères peuvent en partie se compenser l'un l'autre en cas de lésion, grâce à des mécanismes, dits de 'plasticité cérébrale', encore peu connus» suggère que cette compensation doit se faire lorsque les deux hémisphères 'se parlent' encore «via des connexions – faisceaux de matière blanche formés par les prolongements des neurones – non lésées».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Dialkylresorcinols as bacterial signaling molecules» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de découvrir un support de langage bactérien jusqu’ici inconnu mais qui semble être très répandu.

     

    Les bactéries communiquent entre elles en diffusant des molécules dans le cadre d'un phénomène, appelé le 'quorum sensing', découvert dans les années 1990.

     

    Jusqu’ici la communication la plus connue «passait par l’émission d’une molécule (N-acyl homoserine lactone)»: ainsi, «les bactéries marines Vibrio fischeri, qui colonisent le calmar, en secrètent ainsi à tout-va pour se 'compter' jusqu’à devenir bioluminescentes lorsqu’elles sont suffisamment nombreuses».

     

    Dans la recherche ici présentée, c'est le pathogène Photorhabdus asymbiotica, «mortel chez les insectes et qui infecte également l’homme» déclenchant chez lui des problèmes cutanées, qui a été étudié.

     

    Il est ainsi apparu que «ces bactéries coordonnent leur action en secrétant du dialkylresorcinol et des cyclohexanediones». De plus, ce moyen de communication serait utilisé par au moins «116 autres espèces de bactéries, dont plusieurs pathogènes humains».

     

    Ce type de connaissances présente un intérêt dans la perspective de la lutte contre la pathogénicité des bactéries, car en leur 'parlant', voire en leur 'mentant', on pourrait influencer leur comportement.

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The exceptionally powerful TeV γ-ray emitters in the Large Magellanic Cloud» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'identifier, grâce au réseau H.E.S.S., trois sources de rayons gamma dans le Grand nuage de Magellan (LMC), une galaxie naine située à environ 160.000 années-lumière de la Terre.

     

    Le réseau H.E.S.S. (High Energy Stereoscopic System), qui est dédié à la détection des photons «ayant des énergies supérieures à 100 milliards d’électronvolts», se compose de cinq télescopes «installés en Namibie, sur le site du Gambserg, à 1.800 mètres d’altitude».

     

    H.E.S.S., dont le nom «rend hommage au physicien Victor Francis Hess, récompensé par le prix Nobel de physique en 1936 pour sa découverte des rayons gamma», ne détecte pas directement les photons gamma «mais la 'lumière Tcherenkov', un éclat bleuté, qu’ils émettent lorsqu’ils entrent dans l’atmosphère».

     

    L'étude ici présentée «rend compte de 210 heures d’observations particulièrement fructueuses» puisque les sources de rayons gamma détectées sont: une nébuleuse à vent de pulsar («nuage de gaz accélérés avec une étoile à neutrons au centre), immatriculée N 157B, un vestige de supernova, identifié sous le code N 132D, ainsi qu’une 'superbulle' («structure formée par les vents puissants des étoiles massives et leurs explosions en supernovæ»), dénommée 30 Dor C.

     

    Soulignons tout particulièrement que, pour 30 Dor C, il s'agit de «la première preuve qu’une superbulle peut être une source de rayons gamma de haute énergie, même si les astronomes le suspectent depuis plusieurs années».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Water Vapor–Forced Greenhouse Warming over the Sahara Desert and the Recent Recovery from the Sahelian Drought» ont été publiés dans la revue Journal of Climate, a permis de mettre en évidence une importante rétroaction positive entre la température et la quantité de vapeur d'eau dans la basse troposphère au-dessus du Sahara aux échelles de temps décennales.



    La région du Sahel en Afrique de l'Ouest, qui «connaît des variations décennales de ses périodes de sécheresse et de fortes précipitations estivales», a notamment connu, à partir des années 1970, «une grave sécheresse qui a persisté dans les années 1980».

     

    Alors qu'il est généralement admis «que ces variations lentes sont une réponse à des changements de température de surface de l'océan Atlantique tropical et de l'océan Indien», la relation entre la température de surface de l’océan et les précipitations au Sahel qui «semble être robuste sur la majeure partie du XXe siècle», ne permet pas «d’expliquer complètement le récent retour des précipitations au Sahel à leur niveau d’avant 1980» puisque la plupart des modèles climatiques, «lorsqu’ils sont forcés par la seule température de surface de l’océan», ne sont pas en mesure de reproduire «la hausse des précipitations au Sahel au cours des 30 dernières années».

     

    Pour tenter de comprendre l’origine de cette reprise des précipitations au Sahel, l'étude ici présentée a «analysé des données météorologiques (température, pression, humidité, vent et pluie) issues d’observations acquises par l’Office national algérien de la météorologie dans le sud algérien (Tamanrasset et In Salah, notamment), à partir de stations synoptiques et de sondages atmosphériques sous ballon, ainsi que de champs météorologiques provenant d’un modèle global de prévision du temps (ré-analyses MERRA de la NASA)».

     

    Ces travaux ont ainsi fait apparaître «une tendance à la hausse, entre 1980 et 2010, de la température de la basse troposphère dans la région de la dépression thermique saharienne».

     

    Il a pu alors être démontré, grâce à «l'analyse des bilans de chaleur et d'humidité issus du modèle de prévision» que cette augmentation de la température «avait été produite par un effet de serre dû à une augmentation de la quantité de vapeur d'eau».

     

    De plus, il a été mis en lumière «que cette augmentation de la température conduisait, aux échelles décennales, à une augmentation de la convergence de la vapeur d’eau dans la basse troposphère au-dessus du Sahara», ce qui suggère «qu’il existe une rétroaction positive entre la quantité de vapeur d’eau et la température au-dessus du Sahara qu’ils ont dénommée SWAT (Saharan water vapour temperature)».

     

    Comme il a été également montré qu’au cours de ces mêmes années, «la reprise progressive des précipitations au Sahel coïncidait avec le réchauffement de l’atmosphère dans la région de la dépression thermique saharienne», la rétroaction SWAT apparaît être, à des échelles de temps décennales, «un mécanisme important, même s’il n’est pas exclusif, de contrôle de l’intensité de la dépression thermique saharienne et donc des précipitations au Sahel».

     

     


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    Sept études, dont les résultats ont été publiées dans la revue Science, ont permis de révéler une large gamme de caractéristiques de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko (surnommée Tchouri).

     
    L'étude, dénommée «On the nucleus structure and activity of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko», met en évidence, grâce aux images de la comète 67P prises par la caméra OSIRIS (Optical, Spectroscopic, and Infrared Remote Imaging System), «une forme globale inhabituelle composée de deux lobes séparés par un 'cou' dont l'origine demeure inexpliquée».

     

    Comme le souligne l'étude intitulée «The morphological diversity of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko», de composition globalement homogène, la surface de la comète «présente une grande diversité de structures géologiques qui résultent des phénomènes d'érosion, d'effondrement et de redéposition». L'activité de la comète «se concentre actuellement dans la région du 'cou'».

     

    L'ensemble des images «a permis de réaliser un modèle en trois dimensions de la comète et la topographie détaillée du site original d'atterrissage de Philae» de sorte que ce modèle, «combiné avec la mesure de la masse», a donné «la première détermination directe de la densité d'un noyau cométaire qui implique une très forte porosité».

     

    L'étude, intitulée «Subsurface properties and early activity of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko», a permis «d'établir une carte de la température de la proche sous surface de 67P», grâce à l'instrument MIRO (Microwave Instrument on the Rosetta Orbiter). Cette carte « montre des variations saisonnières et diurnes de température qui laissent supposer que la surface de 67P est faiblement conductrice au niveau thermique, en raison d'une structure poreuse et peu dense».

     

    En outre, des mesures du taux de production d'eau de la comète ont été également effectué. Elles fond apparaître une variation de cette production «au cours de la rotation du noyau, l'eau dégagée par la comète étant localisée dans la zone de son 'cou'».

     

    L'étude, dénommée «The organic-rich surface of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko as seen by VIRTIS/Rosetta» a fourni, grâce à VIRTIS (Visible, Infrared and Thermal Imaging Spectrometer), «les premières détections de matériaux organiques sur un noyau cométaire» qui sont «associées avec des minéraux opaques et sombres tels que des sulfures de fer (pyrrhotite ou troïlite)».

     

    Plus précisément, «ses mesures de spectroscopie indiquent la présence de divers matériaux contenant des liaisons carbone-hydrogène et/ou oxygène-hydrogène, la liaison azote-hydrogène n'étant pas détectée à l'heure actuelle».

     

    Comme «ces mesures indiquent qu'aucune zone riche en glace de taille supérieure à une vingtaine de mètres n'est observée dans les régions illuminées par le Soleil», il faut en conclure «une forte déshydratation des premiers centimètres de la surface».

     

    L'étude, intitulée «Birth of a comet magnetosphere: A spring of water ions», a permis de retracer, grâce à l'instrument RPC-ICA (Ion Composition Analyser), «l'évolution des ions aqueux, depuis les premières détections jusqu'au moment où l'atmosphère cométaire a commencé à stopper le vent solaire (aux alentours de 3,3 UA)». La configuration spatiale de l'interaction précoce entre le vent solaire et la fine atmosphère cométaire, à l'origine de la formation de la magnétosphère de 'Tchouri ' a ainsi pu être enregistrée.

     

    L'étude, intitulée «Time variability and heterogeneity in the coma of 67P/Churyumov-Gerasimenko», s'est appuyée sur l'instrument ROSINA (Rosetta Orbiter Spectrometer pour Ion et analyse Neutre) de la sonde Rosetta qui «a mesuré la composition de la coma de 67P (la coma, ou chevelure, est une sorte d'atmosphère assez dense entourant le noyau, elle est composée d'un mélange de poussières et de molécules de gaz) en suivant la rotation de la comète».

     

    Il est ainsi apparu «de grandes fluctuations de la composition de la coma hétérogène et une relation coma-noyau complexe où les variations saisonnières pourraient être induites par des différences de températures existant juste sous la surface de la comète».

     

    L'étude, nommée «Dust measurements in the coma of comet 67P/Churyumov-Gerasimenko inbound to the Sun», a permis de récolter «une moisson de données (taille, vitesse, direction, composition) sur les poussières de dimensions de 0,1 à quelques millimètres émises directement par le noyau», grâce au détecteur de poussière GIADA (Grain impact Analyser et la poussière Accumulator). 

     

    De plus, de manière complémentaire, les images d'OSIRIS (Optical, Spectroscopic, and Infrared Remote Imaging System) ont détecté «des poussières plus grosses en orbite autour du noyau, probablement émises lors du précédent passage de la comète».

     

     


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