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Une étude, dont les résultats intitulés «A Triple AGN in a Mid-Infrared Selected Late Stage Galaxy Merger» ont été acceptés dans la revue The Astrophysical Journal et sont disponibles en pdf, a permis de détecter, à pas moins d'un milliard d'années-lumière de notre Terre, un système de trois galaxies en collision, chacune de ces galaxies abritant un trou noir supermassif actif. Ce système, connu sous le nom de SDSS J084905.51 + 111447.2 ou plus simplement SDSS J0849, constitue «la preuve la plus solide à ce jour de l'existence de systèmes triples de trous noirs supermassifs actifs».
Rappelons tout d'abord «que la plupart des grandes galaxies abritent en leur cœur un trou noir supermassif dont la masse atteint parfois des milliards de fois celle de notre Soleil». Alors que «certains sont comme au repos» se nourrissant «de nuages de gaz et de poussières qui passent aux alentours», d'autres plus voraces profitent de «la présence de 'nourriture' en abondance qui les rend si particulièrement actifs», notamment, lors des collisions entre galaxies, ce phénomène ayant «tendance à propulser la matière vers le centre des galaxies où l'attendent les fameux trous noirs supermassifs actifs» (AGN).
Comme les collisions entre galaxies ont tendance à masquer ces trous noirs à cause des poussières et des nuages de gaz, ce genre de système en collision est difficile à détecter. C'est la raison pour laquelle l'étude ici présentée a dû, «pour débusquer ce qui est en train de se jouer du côté de SDSS J0849 + 1114», mobiliser «de nombreux instruments au sol comme dans l'espace».
En premier lieu, le SDSS (Sloan Digital Sky Survey) «du Nouveau-Mexique (États-Unis) qui est entré en jeu pour imager le système dans l'optique». Notons ici que ce sont «des citoyens-scientifiques participant au projet Galaxy Zoo qui ont identifié le système comme un système de trois galaxies en collision».
En second lieu, les données de la mission spatiale WISE (Wide-field Infrared Survey Explorer) de la NASA «ont montré que le système brille intensément dans l’infrarouge», ce qui laisse penser «que plusieurs trous noirs profitent de la collision en cours pour s'alimenter massivement». Cette hypothèse a été confirmée par Chandra qui a «révélé des sources de rayons X intenses au centre de chacune des galaxies en jeu».
D'autre part, Chandra et NuSTAR (Nuclear Spectroscopic Telescope Array) de la NASA ont «mis en évidence de grandes quantités de gaz et de poussières aux alentours» typiques «d'un système de trous noirs en fusion». Enfin, le grand télescope binoculaire (LBT) «a montré des signatures spectrales caractéristiques des matériaux consommés par les trois trous noirs supermassifs».
Comme «les simulations informatiques estiment que 16 % des paires de trous noirs supermassifs au cœur de galaxies en cours de collision ont dû précédemment interagir avec un troisième trou noir supermassif», il y a peut-être là de quoi résoudre «le problème connu des astronomes sous le nom de problème du parsec final», car «l'influence d'un troisième trou noir pourrait constituer une force suffisante» pour «rapprocher les trous noirs jusqu'à les faire se fondre les uns dans les autres».
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Une étude, dont les résultats intitulés «FHL1 is a major host factor for chikungunya virus infection» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier une protéine cruciale pour la réplication du virus du chikungunya dans ses cellules cibles.
Rappelons tout d'abord que «le chikungunya est une maladie infectieuse causée par un virus transmis à l’homme par les moustiques», qui «se caractérise par une forte fièvre et par des douleurs articulaires et musculaires intenses qui peuvent persister plusieurs mois».
Originaire d’Afrique, le chikungunya «a causé de récentes épidémies en Amérique, Asie, et dans l’Océan Indien, notamment sur l’Île de la Réunion». Ce virus «porte bien son nom» puisqu'il «signifie en makondée 'l’Homme qui marche courbé', car les douleurs musculaires et articulaires sévères dont souffrent les patients les empêchent de se déplacer normalement et de mener leurs activités quotidiennes».
Pour le moment, «les mécanismes permettant au virus d’infecter les cellules humaines et de se multiplier» sont mal compris. Cependant, plusieurs travaux ont «déjà identifié certains facteurs des cellules hôtes impliqués dans la réplication du virus». Néanmoins, jusqu'ici, aucune étude «n’avait réussi à expliquer pourquoi le virus cible les cellules musculaires et celles des articulations de manière préférentielle».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée vient de montrer que la protéine FHL1, qui «est une molécule présente majoritairement dans les cellules musculaires et les fibroblastes, les cibles privilégiées du virus» («en temps normal, FHL1 participe au fonctionnement du muscle sain»), est «un facteur cellulaire clé pour la réplication et la pathogénèse du virus chikungunya».
En premier lieu, «un criblage systématique du génome de cellules humaines par la technologie dite de CRISPR-Cas9» a été effectué «afin d’identifier les facteurs de l’hôte nécessaires à la réplication virale». Le gène codant pour la protéine FHL1 a ainsi pu être isolé. L’étude a ensuite montré par une série d’expériences «l’incapacité du virus à infecter des cellules dont l’expression de FHL1 a été abolie».
En particulier, il est apparu «que le virus était incapable de se multiplier dans des cellules issues de patients souffrant d’une pathologie génétique rare, la dystrophie musculaire d’Emery Dreifuss». Plus précisément, il a été observé que, chez ces malades dont la pathologie musculaire «résulte de mutations du gène FHL1 responsables de la dégradation de la protéine FHL1», les cellules «sont résistantes au virus».
Enfin, des expériences in vivo menées «chez des souris dont le gène Fhl1 est invalidé» ont montré «que ces animaux sont totalement résistants à l’infection et ne développent pas de maladie, alors que le virus se multiplie et induit d’importantes lésions musculaires chez les souris exprimant une protéine FHL1 fonctionnelle».
Toutes «ces observations démontrent que la protéine FHL1 joue un rôle clé dans la réplication et la pathogénèse du virus chikungunya». Bien que «le rôle précis de FHL1 dans l’infection virale n’est pas encore entièrement compris», l'étude révèle «que FHL1 interagit avec une protéine virale connue sous le nom de nsP3», puisque c'est «en se liant à celle-ci que FHL1 participe à la réplication du virus».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Nano−porous pyrite and organic matter in 3.5-billion-year-old stromatolites record primordial life» sont publiés dans la revue Geology, a permis d'apporter la preuve, quelque 40 ans après leur découverte, que les stromatolites de la région de Pilbara (Australie), datant de 3,5 milliards d'années, correspondent aux premières traces de vie sur Terre.
Rappelons tout d'abord que Le Pilbara «est une région d'Australie occidentale» qui comporte des roches très anciennes et même (les chercheurs le soupçonnaient depuis les années 1980) les plus anciennes traces de vie sur Terre» sous forme de fossiles avec des stromatolites datant de quelque 3,5 milliards d'années. C'était une supposition, car, jusqu'à présent, les chercheurs «n'avaient pu en établir la preuve formelle».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée démontre pour la première fois «que ces stromatolites contiennent des traces de matière organique» qui sont «remarquablement bien conservées». Concrètement, «pour ne laisser aucun doute», alors que «les stromatolites étudiés proviennent généralement de la surface et sont donc, de fait, très altérés, les géologues ont cette fois-ci prélevé des échantillons plus en profondeur». Ces échantillons ont été ensuite «soumis à une batterie de tests et de techniques microanalytiques de pointe».
Il est alors apparu que «les stromatolites se composent essentiellement d'une pyrite (un minéral que l'on connaît mieux sous le nom d'or du fou) criblée de pores nanoscopiques» et qu'au cœur de cette pyrite, on observe «des inclusions de matière organique azotée et des filaments de matière organique ressemblant à des restes de biofilms formés par des colonies microbiennes». C'est ainsi la «preuve irréfutable de la présence, sur Terre, d'une forme de vie microbienne il y a au moins 3,5 milliards d'années».
En outre, ces travaux permettent «d'imaginer comment la vie aurait pu apparaître sur d'autres planètes» puisque des chercheurs de la NASA ont «récemment étudié le site de Pilbara afin d'en apprendre un peu plus en matière de signatures géologiques susceptibles d'indiquer la présence de stromatolites».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Stretchable and Flexible Buckypaper‐Based Lactate Biofuel Cell for Wearable Electronics» ont été publiés dans la revue Advanced Functional Materials, a abouti à l'élaboration d'une pile flexible et extensible, adhérant à la peau, et capable de produire de l'énergie électrique par transformation de composés présents dans la transpiration. Cette biopile, qui peut d’ores et déjà allumer une LED en continu, ouvre de nouvelles perspectives pour le développement de l’électronique portable alimentée par des bio-dispositifs autonomes et respectueux de l'environnement.
Comme l'utilisation des 'biocarburants' présents dans les liquides organiques humains est de longue date une piste prometteuse, l'étude ici présenté a été entreprise pour élaborer «un tissu conducteur flexible composé de nanotubes de carbone, de polymère réticulant et d’enzymes, reliés entre eux par des connecteurs extensibles directement imprimés, par sérigraphie, sur le tissu».
Concrètement, «cette biopile, qui suit la déformation de la peau, produit de l'énergie électrique par réduction de l'oxygène et par oxydation du lactate présent dans la transpiration». Ainsi, «après son adhésion sur le bras d’un individu, elle est capable, via la connexion d’un amplificateur de tension, d’allumer une LED en continu».
En fin de compte, la fabrication de cette biopile «est relativement simple et peu onéreuse, le coût principal étant principalement lié à la production des enzymes qui permettent de transformer les composants de la sueur». Désormais, les efforts des chercheurs portent «sur l’amplification de la tension fournie par la biopile afin de réussir à alimenter des dispositifs portables plus importants».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Hydrophobic catalysis and a potential biological role of DNA unstacking induced by environment effects», ont été publiés dans la revue PNAS, a permis, en observant le comportement d'une double hélice d'ADN dans un environnement plus hydrophobe qu'à l'accoutumée, de remettre en question l'idée admise par la communauté que les brins d'ADN sont liés par des liaisons hydrogène, car, en fait, l'eau semble jouer un rôle fondamental dans le maintien de la structure.
Rappelons tout d'abord que «les molécules d'acide désoxyribonucléique (plus connu sous son diminutif d'ADN) sont formées de deux brins qui peuvent interagir entre eux au travers de liaisons hydrogène». Pour sa part, l'étude ici présentée a été amenée à modifier cette vision en concluant que «le secret de la structure hélicoïdale de l’ADN» semble, en réalité, résider «dans le fait que les bases azotées qui le constituent sont hydrophobes».
Comme «dans un environnement constitué principalement d'eau, de telles structures hydrophobes ont tendance à se regrouper afin de minimiser leur exposition à l'eau», au bout du compte, le rôle des liaisons hydrogène semble «davantage lié au tri des paires de bases azotées, afin que celles-ci se lient dans le bon ordre».
Il en découle «que les cellules conservent la plupart du temps leur ADN dans un environnement aqueux», car «les environnements hydrophobes peuvent contenir des molécules nocives». Cependant, «lorsqu'une cellule a besoin de se servir de son ADN, de le lire, de le copier ou de le réparer, elle l'expose à un environnement hydrophobe».
C'est alors «une protéine qui joue alors le rôle de catalyseur de ce type d'environnement». De ce fait, cette protéine pourrait «être la clé de la lutte contre un certain nombre de maladies». En montrant «que l'ADN réagit totalement différemment dans un environnement hydrophobe», cette étude pourrait aider à mieux comprendre comment l'ADN «peut se réparer en espérant ainsi enfin guérir le cancer».
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