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Une étude, dont les résultats intitulés «Eggshell Porosity Provides Insight on Evolution of Nesting in Dinosaurs» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis d'élaborer une méthode pour discriminer les dinosaures qui enterraient leurs œufs, comme le font les crocodiles, de ceux qui construisaient des nids ouverts, préfigurant ceux des oiseaux.
Le moyen employé est l'analyse de la microstructure de la coquille de leurs œufs: en effet, cette coquille doit être suffisamment solide «pour permettre le développement de l’embryon mais pas trop pour que le nouveau-né puisse la casser». De ce fait, des pores aux tailles spécifiques existent «pour permettre à l’animal de respirer» sans trop fragiliser la coquille ou être «des portes d'entrée pour des maladies de toutes sortes».
L'étude ici présentée s'est focalisée sur les pores de «29 espèces de dinosaures, herbivores, comme les sauropodes, ou carnivores, comme les théropodes» et les a comparé «à ceux de 127 espèces actuelles d’oiseaux et de crocodiliens».
Il a d'abord été établi que «chez les crocodiles, considérés comme proches des dinosaures et des oiseaux, les œufs sont enterrés dans des nids». Dans leur cas, «la chaleur d'incubation provient de la décomposition de la matière organique qui les recouvre et de la lumière du Soleil chauffant le sol» et les œufs ont alors une coquille relativement poreuse. Par contre, «chez les oiseaux qui couvent leurs œufs, la porosité de la coquille est plus faible».
De ces observations, il résulte «que les coquilles des œufs attribués à des dinosaures éloignés des oiseaux sont effectivement très poreuses, alors que chez les espèces qui en sont plus proches, la porosité est plus faible». Ainsi, bien que des biais restent possibles, «il semble bel et bien que, parmi les dinosaures, les cousins proches des oiseaux ne devaient pas enterrer leurs nids» et qu’ils couvaient déjà leurs œufs.
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Une étude, dont les résultats intitulés «A new halisaurine mosasaur (Squamata: Halisaurinae) from Japan: the first record in the western Pacific realm and the first documented insights into binocular vision in mosasaurs» ont été publiés dans la revue Journal of Systematic Palaeontology, a permis de décrire une nouvelle espèce de mosasaure, baptisée Phosphorosaurus ponpetelegans, qui est le premier mosasaure de petite taille provenant du Pacifique puisque ses restes fossilisés ont été extraits d'un ruisseau près de la ville de Mukawa (Japon).
Le fossile, daté de 72 millions d’années, très bien conservé fait apparaître que ce mosasaure faisait «environ trois mètres de long» contre «douze pour les plus gros». Comme «des mosasaures de cette famille ont déjà été retrouvés en Amérique du Nord et en Afrique du Nord», Phosphorosaurus ponpetelegans devient «le premier à combler l’écart entre le Moyen-Orient et le Pacifique Est».
Du fait que son crâne était presque intact, la structure de ses yeux et leur position ont pu être analysées. Il en découle que sa «vision semble différente des autres mosasaures avec des orbites situés sur le devant de la face alors qu’ils sont sur les côtés chez les plus gros d’entre eux». Comme cela pouvait «lui procurer une vision en 3D, binoculaire», cet avantage devait compenser «ses faibles capacités de nageur», ses nageoires et ses ailerons étant plutôt petits.
Ces observations suggèrent que Phosphorosaurus ne chassait pas «comme les autres mosasaures des poissons et d’autres créatures marines en plein jour», mais qu'il était surtout actif la nuit: ainsi, il pouvait cibler, grâce à ces yeux, «certaines espèces luminescentes comme des poissons-lanternes ou des calmars, dont des fossiles témoignent de leur présence à cette époque au Japon».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Vocal negotiation over parental care? Acoustic communication at the nest predicts partners' incubation share» ont été publiés dans la revue Biological Journal of the Linnean Society, a permis de montrer que les couples de diamants mandarins (Taeniopygia guttata), des petits oiseaux venus du désert australien, discutent pour se répartir la tâche.
Rappelons tout d'abord que les couples de diamants mandarins sont très unis et partagent très équitablement les tâches relatives à leur progéniture: ainsi, «pendant l’incubation le mâle et la femelle passent autant de temps l’un que l’autre à couver les œufs, en se relayant toutes les 30 minutes environ».
Comme «lorsqu’un oiseau revient au nid pour remplacer son partenaire, le couple fait un échange de cris semblable à une discussion» puisque «le mâle et la femelle alternent leurs cris de manière organisée», l'étude ici présentée s'est intéressée «au rôle de cet échange vocal».
Du fait qu'en milieu naturel «un oiseau qui quitte le nid pour aller se nourrir, doit partir au loin» et perdre «tout contact avec son partenaire resté sur les œufs», cette étude a reproduit en captivité cette séparation «en construisant une grande volière avec deux pièces distinctes: une zone de nidification et une pièce où les oiseaux peuvent se nourrir».
Grâce à ce dispositif, l’organisation des couples a été perturbée «en bloquant le mâle en dehors de la zone de nidification pendant une heure, de sorte qu'il a «été contraint de s’absenter deux fois plus longtemps qu’à l’ordinaire». Pour «mesurer l’effet de ce retard sur le comportement des partenaires, leurs allées et venues ont été suivies grâce à des puces radiofréquence fixées à leur bague, et leurs échanges vocaux ont été enregistrés à l’intérieur des nids».
Il est ainsi apparu que «lorsque le mâle arrive en retard au nid, le couple a un échange vocal plus court et plus rapide qu’en temps normal» et «le contenu de cet échange accéléré détermine la répartition des tâches qui va suivre». Plus précisément, «plus le mâle émet de cris lors de cet échange, et plus la femelle reviendra rapidement au nid à son tour pour prendre la relève», tandis que «si le mâle crie peu, la femelle partira d’autant plus longtemps qu’il aura été en retard».
Il en résulte que les diamants mandarins discutent «pour se partager le temps que chacun va passer sur les œufs» en une sorte «de négociation où chaque oiseau adapte son comportement à ce que signale son partenaire».
Cette première démonstration «d’une communication entre partenaires concernant le partage des soins parentaux» laisse penser que ce type de discussions pourrait «exister chez d’autres espèces d’oiseaux et être utilisées pour organiser d’autres tâches telles que la construction du nid ou le nourrissage des oisillons», mais «ces hypothèses doivent encore être explorées».
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Une étude, dont les résultats intitulés «YOUNG GALAXY CANDIDATES IN THE HUBBLE FRONTIER FIELDS. II. MACS J0416–2403» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis de découvrir, parmi 22 galaxies se trouvant dans l'Univers jeune, une galaxie rayonnant alors que l'Univers était agé de 400 millions d’années (le Big Bang ayant eu lieu il y a 13,8 milliards d’années).
Surnommée Tayna, «ce qui signifie 'premier-né' dans la langue aymara parlée sur les hauts-plateaux andins», cette «petite et sombre» proto-galaxie, qui a une taille «équivalente à celle de l’une de nos petites voisines galactiques, le Grand Nuage de Magellan (environ 10 milliards de masses solaires)», produit «10 fois plus d’étoiles que cette dernière». Ceci suggère que c'est «la partie centrale d’une future grande galaxie en plein développement» qui a été observée «en couplant l’acuité et la sensibilité dans l’infrarouge du télescope spatial Spitzer à celle d’Hubble».
C’est «dans le cadre de l’enquête Frontier Fields qui met à contribution les phénomènes de lentilles gravitationnelles» que la découverte de ces 22 candidates a été rendue possible par «le gros amas de galaxies MACS0416.1-2403, situé à quelque 4 milliards d’années-lumière de la Voie lactée en direction de la constellation de l’Éridan»: en effet, «la masse de ces milliers de galaxies réunies (plus d’un million de milliards de soleils !) courbe l’espace et le temps de sorte que la faible lueur d’objets très distants soit amplifiée, les rendant jusqu’à 20 fois plus brillants».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Ontogeny of the maxilla in Neanderthals and their ancestors» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis d'expliquer l'origine de différences morphologiques intrigantes entre l'Homme de Neandertal (Homo neanderthalensis) et l'Homme moderne (Homo sapiens), les différences les plus frappantes étant les protubérances osseuses du visage des Néandertaliens, particulièrement la barre au-dessus des yeux qui lui donne un aspect très caractéristique.
Pour y parvenir, l'étude ici présentée s'est focalisée sur «les ossements de la mâchoire supérieure d'un enfant néandertalien découvert sous le rocher de Gibraltar en 1926». Alors qu'après la naissance «il y a une superposition de dépôts d'os dans le visage chez les deux espèces», il apparaît «que, chez les Néandertaliens, ces amas d'os continuent de grossir pendant l'adolescence», tandis que, chez l'Homme moderne, «il se produit l'effet inverse : les dépôts osseux se résorbent quand l'enfant grandit, lui donnant un visage plus plat».
Ainsi, «cette différence de croissance faciale avec l'homme moderne était déjà visible» chez l'enfant de Gibraltar, qui «était approximativement âgé de 5 ans à sa mort». Comme «certains australopithèques dont les Australopithecus afarensis (la famille de Lucy) et les A. africanus» et les tous premiers membres du genre Homo» auraient «les mêmes caractéristiques faciales que l'homme de Neandertal et leurs ancêtres», le mode de croissance du visage de l'homme moderne serait «un caractère distinctif».
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