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    Une étude, dont les résultats intitulés «The centrosome is an actin-organizing centre» ont été publiés dans la revue Nature Cell Biology, a permis de mettre en évidence un nouveau rôle pour le centrosome, organite central de la cellule rattaché à son noyau, qui était jusqu'ici connu pour son implication dans l'assemblage des microtubules du cytosquelette: en effet, il assemble également les filaments d’actine.

     

    Rappelons tout d'abord que «le cytosquelette, squelette des cellules, est composé de plusieurs familles de filaments», dont «les deux principales sont les filaments d’actine et les microtubules»: plus précisément, les filaments d’actine, courts et souples, «tapissent le pourtour des cellules et leur permettent de se déformer et de se déplacer», tandis que les microtubules, longs et rigides, qui «forment une étoile à partir du centrosome qui se trouve au centre de la cellule», peuvent servir «de rails aux moteurs moléculaires pour transporter les protéines d’un bout à l’autre de la cellule» ce qui conduit à «intégrer des informations depuis la périphérie de la cellule vers son centre».

     

    Ainsi, alors que «les filaments d’actine et les microtubules sont déjà connus pour interagir physiquement et biochimiquement à la périphérie de la cellule» (où «la croissance des microtubules affecte la contraction et l’assemblage des filaments d’actine et vice versa»), cette étude révèle que «les deux grands réseaux du cytosquelette» se rencontrent aussi au centre de la cellule.

     

    Pour montrer que le centrosome «assemble également des filaments d’actine», l'étude ici présentée a d'abord purifié des centrosomes: pour cela les membranes des cellules ont «été dissoutes afin de pouvoir en récupérer tous les constituants internes et isoler les centrosomes», qui «une fois déposés sur des lamelles de verre en présence de monomères de tubuline (constituants des microtubules)», sont «capables d’en induire la croissance».

     

     

    La nouveauté fut alors «l’observation de leur impressionnante capacité d’induire également la croissance de filaments en présence de monomères d’actine». Cependant, après «cette analyse in vitro, en dehors des cellules», qui démontre les capacités des centrosomes «à induire l’assemblage des deux types de réseaux», de nombreuses questions restent à élucider «quant au rôle de ces filaments d’actine liés au centrosome».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Age-Associated Methylation Suppresses SPRY1, Leading to a Failure of Re-quiescence and Loss of the Reserve Stem Cell Pool in Elderly Muscle» ont été publiés dans la revue Cell Reports, a permis de découvrir que la baisse avec l'âge du stock de cellules souches musculaires (CSM), qui conduit à faire fondre nos muscles, est due à l'inhibition progressive du gène Sprouty1.

     

    Les CSM humaines utilisées dans cette recherche ont été «prélevées chez sept volontaires jeunes, d'environ 20 ans, et sur 14 personnes âgées (autour de 80 ans)». Ainsi, il a tout d'abord pu être montré in vitro «que les CSM âgées ne meurent pas plus que les jeunes». De plus, l'hypothèse, selon laquelle «le stock de CSM diminuerait car, en vieillissant, ces cellules deviendraient de moins en moins performantes», a pu être éliminée.

     

    Des expériences conduites in vitro ont alors permis de confirmer qu'il y avait avec l'âge une moindre capacité de la réserve de CSM à s'autorenouveler. Pour bien en comprendre la cause, il faut savoir que «lorsqu'un muscle doit être régénéré ou réparé, toutes ses CSM sont activées et prolifèrent» et que si «la plupart d'entre elles vont alors se différencier et fusionner avec les fibres musculaires pour les renforcer», une petite partie se remet en sommeil (quiescence) afin de «reconstituer le stock initial de CSM».

     

    Ce que ces expériences in vitro ont ainsi montré, c'est qu'avec l'âge, les CSM perdaient de plus en plus leur capacité à entrer en quiescence puisque la proportion de CSM entrant en quiescence est «plus élevée parmi les CSM issues des sujets jeunes (environ 12 %) que parmi celles issues de personnes âgées (3 à 5 %)». Cette tendance a été «confirmée in vivo après injection de ces CSM à des souris».

     

    En outre, il est apparu que «l'ADN des CSM âgées portait beaucoup plus de marques épigénétiques, en l’occurrence des groupements méthyle (CH3)» et que «cette hyperméthylation inhibe l'expression du gène Sprouty1», connu pour son implication dans le phénomène de quiescence.

     

    La preuve de l'inhibition progressive du gène Sprouty1 a été apporté par plusieurs expériences complémentaires. Tout d'abord, l'ADN de CSM âgées a été déméthylé et «le taux de CSM quiescentes, soit la réserve globale de CSM, a alors augmenté». Dans une deuxième expérience, il n'y a pas eu d’augmentation du stock de CSM «en déméthylant l’ADN des CSM âgées comme précédemment» et «en inhibant en même temps l’expression de Sprouty1». Enfin, dans une troisième expérience, l’expression du gène Sprouty1 dans des CSM jeunes a été bloqué, ce qui a fait diminuer le stock de CSM: «seules 3 % des CSM entrant en quiescence contre 12 % en temps normal».

     

    Ces démonstrations particulièrement convaincantes ouvrent ainsi «une nouvelle piste de recherche pour lutter contre le vieillissement musculaire» en développant, par exemple «des molécules thérapeutiques capables d'empêcher la méthylation du gène Sprouty1». Elles indiquent également que si l'on entreprend de soigner certaines myopathies par injection de CSM, il faudra s'assurer au préalable «de leur faible degré de méthylation».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Animal movements in the Kenya Rift and evidence for the earliest ambush hunting by hominins» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis, en utilisant des techniques de modélisation des reliefs anciens, de reconstituer les particularités topographiques du paysage qui ont permis aux premiers hominidés d’utiliser des techniques de chasse à l'affut dans le rift kenyan, il y a environ un million d'années.

     

    Indiquons tout d'abord que des études antérieures «ont mis en évidence un grand nombre de haches de style Acheuléen au site d’ Olorgesailie (Kenya)», des outils en pierre «associés depuis longtemps à la chasse et au dépeçage de gros gibiers». Ce site, localisé dans le sud du rift, qui «attirait de grands animaux tels que les hyènes tachetées, des éléphants et des babouins du fait de l'abondance d'eau fraiche venue d'un ancien lac, de la quantité d'aliments disponibles et de la faible présence de prédateurs dans la région», était donc également fréquenté par des hommes primitifs.

    Comme, à cause des particularités de l'endroit, les déplacements des animaux énumérés ci-dessus étaient «restreint à quelques sentiers», l'étude ici présentée a cherché à identifier les chemins que ces animaux empruntaient et que «les premiers humains connaissaient pour mener à bien leurs embuscades».

    En effet, «au Pléistocène, à cause de l'activité volcanique, des tremblements de terre et des changements climatiques, la région a changé significativement de paysage» pour présenter un aspect nouveau au moment où le site était exploité. Recréé par modélisation, en tenant compte des traces de nourritures dans le sol, ce paysage permet de reconstituer «les mouvements d’animaux tels qu'ils auraient pu exister il y a un million d'années» et de déduire comment les hommes primitifs de la région auraient pu utiliser ce paysage de la région d'Olorgesailie à leur avantage.

    Il apparaît ainsi qu'il «était à l’époque particulièrement adapté à la mise en place d'embuscades car les chemins empruntés par les animaux étaient visibles depuis des points de vue surélevés et que ces derniers n'avaient le choix qu'entre très peu de sentiers dans les environs». De plus, cette région était idéale pour l'installation des humains primitifs en raison «du grand nombre de roches utilisables pour la fabrication des outils» et de la présence d'une source fiable d'eau potable.

     

     

     


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  • Une étude, dont les résultats intitulés «A Hominin Femur with Archaic Affinities from the Late Pleistocene of Southwest China» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a abouti à la conclusion qu'un fémur, retrouvé en1989 dans une grotte en Chine, pourrait indiquer qu’une ancienne espèce d’êtres humains aurait survécu beaucoup plus longtemps qu’on ne le pensait jusqu’alors.

     

    Plus précisément, cet os vieux de 14000 ans, qui «a été découvert parmi d’autres fossiles à Maludong il y a vingt-six ans», mais n'a été étudié qu’à partir de 2012, ressemble beaucoup «aux ossements d’espèces comme Homo habilis ou Homo erectus, qui vivaient il y a plus de 1,5 million d’années»: ce fémur, qui est petit et assez fin, comme ceux d’Homo habilis devait appartenir à un homme dont le poids devait être de 50 kg environ, ce qui est «assez peu pour un être humain prémoderne».

     

    Ainsi, ces observations laissent penser «qu’une espèce prémoderne aurait continué d’exister peut-être jusqu’à la fin du dernier âge glaciaire, il y a 10 000 ans», alors que jusqu'ici les seules espèces primitives répertoriées «ayant survécu dans ce qui est aujourd’hui l’Europe et l’Asie étaient l’homme de Néandertal et l’hominidé de Denisova», dont on estime qu’elles se sont éteintes «juste après que les êtres humains modernes (Homo sapiens) sont entrés dans ces régions».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Waptia and the Diversification of Brood Care in Early Arthropods» ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis de découvrir que certains des premiers animaux marins couvaient déjà leurs œufs, ce qui favorisait la croissance de leurs embryons.

     

    Alors que, jusqu'ici, «on ignorait presque tout des stratégies reproductives des premiers animaux marins, apparus au Cambrien», l'étude ici présentée a réexaminé «avec des techniques d’imagerie et d’analyse chimique poussées», des fossiles «exceptionnellement bien conservés de Waptia fieldensis», un petit arthropode de 5 à 10 cm de long ressemblant à une crevette actuelle, «découvert il y a un siècle dans les schistes de Burgess».

     

    Il est ainsi apparu que cet animal primitif «vieux de 508 millions d’années couvait un petit nombre d’œufs agglutinés sous sa carapace, qui délimitait un milieu protégé des agressions extérieures et bien ventilé», ce qui «en fait le plus ancien exemple de soins parentaux connu avec certitude».

     

    Plus précisément, chez plusieurs spécimens fossiles de Waptia fieldensis, «des grappes d’œufs et d’embryons en cours de développement», disposés sur une seule couche entre sa carapace, qui recouvre l’avant de son corps, et le corps de l’animal, ont été caractérisées: ces œufs couvés «étaient relativement gros (jusqu’à 2 mm) et peu nombreux (24 au maximum, parmi les spécimens observés)».

     

    De plus, la microscopie électronique et l’étude des compositions chimiques ont permis «de distinguer des zones qui pourraient correspondre à la membrane, à l’embryon lui-même, et aux réserves énergétiques qui lui permettent de se développer (le 'jaune' des œufs de poule)» et «la quantité variable de ces réserves laisse penser que les embryons observés sont à différents stades de développement».


    Comme de «minuscules arthropodes actuels, de la classe des ostracodes, portent aussi leurs œufs sous une carapace, comme le faisaient déjà leurs ancêtres il y a 450 millions d’années» (ostracodes, Waptia fieldensis ou encore Kunmingella douvillei, daté de 515 millions d’années, sont des arthropodes, qui «ont en commun une carapace enveloppante et protectrice»), il semble que «cet attribut morphologique ait favorisé le développement d'une stratégie de soin parental» très tôt dans l’évolution des animaux.

     

     

     


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