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Une étude, dont les résultats intitulés «Origin of marine planktonic cyanobacteria» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a abouti à la conclusion que l’apparition des cyanobactéries planctoniques productrices d’oxygène pendant le Néoprotérozoïque (la troisième et dernière ère du Protérozoïque qui s’étend de 1.000 Ma à 542 Ma) a fortement contribué à l’explosion cambrienne.
Indiquons tout d'abord que si «la vie a découvert la photosynthèse il y a plus de 3 milliards d’années», au commencement elle devait être anoxygènique («c'est-à-dire qu'elle ne produisait pas de dioxygène») et que c'est seulement dans un second temps, «il y a environ 2,4 milliards d’années, au moment de la fameuse Grande Oxydation (Great Oxidation Event, ou GOE, en anglais)», qu'elle «devait produire de l’oxygène qui a commencé à être présent dans les océans (après avoir provoqué la précipitation du fer), puis dans l’atmosphère».
A la suite de ce premier bond, «la quantité d’oxygène atmosphérique est restée encore peu importante et stable jusqu’à il y a environ 800 millions d’années», puis elle s'est mis à croître relativement rapidement, en quelques centaines de millions d’années, «pour atteindre une valeur comparable à celle d’aujourd’hui» au cours d'un phénomène dénommé en anglais 'Neoproterozoic Oxygenation Event'.
C'est là qu'intervient l'étude ici présentée en mettant en lumière, grâce «aux outils modernes de la biologie moléculaire», que «c’est précisément de cette époque que daterait l’apparition des cyanobactéries planctoniques» qui «auraient évolué à partir d’ancêtres qui restaient confinés sur les fonds peu profonds des mers, des océans et peut-être même dans l’eau douce».
Ceci laisse donc penser que «cette révolution dans le monde des cyanobactéries», en permettant de produire bien plus d’oxygène par photosynthèse, a «préparé et rendu possible l’explosion cambrienne car l’oxygène permet une activité biologique plus importante».
Cependant, d'autres facteurs ont pu avoir également un impact significatif, comme par exemple la glaciation massive de la Terre boule de neige qui «aurait provoqué une extinction majeure et donc un goulot d'étranglement génétique» menant à une sélection de parentèles aboutissant aux multicellulaires.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Upper Palaeolithic genomes reveal deep roots of modern Eurasians» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de révéler, grâce à des analyses génétiques menées sur des hommes fossiles du Caucase (Georgie), qu’un nouveau groupe de chasseurs-cueilleurs du Caucase a contribué, au même titre que les trois autres clades humains (groupe d’organismes vivants ou éteints descendants d’un même ancêtre) déjà répertoriés, au patrimoine génétique des Européens modernes.
Pour le prouver, l'étude ici présentée a analysé l'ADN «des ossements d’un homme du site de Satsurblia, âgé de -13.300 ans (au paléolithique supérieur, 'l'ancien âge de la pierre') et d’un homme de la grotte de Kotias âgé de -9700 ans, (au mésolithique 'l'âge moyen de la pierre')» qu'elle a «comparé avec celui d’un homme préhistorique suisse de type Cro-Magnon de la grotte du Bichon, vieux de -13.700 ans, appartenant au groupe des chasseurs-cueilleurs de l’ouest».
Il en résulte le scénario historique suivant. Tout d'abord, un groupe des chasseurs cueilleurs de l’est a «divergé génétiquement il y a 45.000 ans d’avec un groupe de chasseurs cueilleurs partis vers l’ouest et auquel appartient le célèbre Cro-Magnon de Dordogne». Ensuite, «il y a 25.000 ans, la branche des chasseurs-cueilleurs de l’est a encore divergé, donnant peu à peu naissance à un groupe de premiers agriculteurs» et au groupe de chasseurs-cueilleurs du Caucase dont «la signature génétique très homogène» a été identifiée dans cette étude.
Il apparaît, en effet, que ces chasseurs-cueilleurs «sont restés longtemps isolés alors que l’âge glaciaire atteignait son pic entre -25.000 et -23.000 ans». Pour leur part, les «chasseurs-cueilleurs de l’ouest» (clade numéro 1), «dont la signature génétique a pu être repérée par plusieurs analyses ADN menées cette dernière décennie, s’établissent de l’Espagne à la Hongrie», tandis que les premiers agriculteurs du néolithique (clade numéro 2) «colonisent l’est, la méditerranée avec succès, la domestication des végétaux et des plantes contribuant à leurs succès démographique».
Ce succès a d'ailleurs pu faire croire, un temps, que tout Européens étaient «issus de ces fermiers néolithiques», car, vers-7500 ans, ils se sont déployé «largement, remplaçant même toutes les populations de chasseurs cueilleurs rencontrées au sud». Mais «une étude irlandaise de 2012 et une étude allemande de 2013» ont, cependant, montré qu'au nord, vers - 4000 ans, «ils mêlent leurs gènes avec ceux des derniers chasseurs cueilleurs de l’ouest».
Pour ce qui concerne le troisième clade, les Yamna, «des cavaliers nomades venus des steppes et probablement issus d’une lignée ancienne de chasseurs-cueilleurs partie vers l’est», il a déferlé depuis l’est, vers – 5000 ans. Une étude de juin 2015 a montré que «ces hommes de l’âge du bronze ancien, qui ont probablement diffusé les langues indo-européennes ont également largement contribué au pool génique des européens, se mêlant à toutes les cultures de fermiers qu’ils rencontraient localement».
Dans ce cadre, le clade numéro 4 des chasseurs-cueilleurs du Caucase, qui «a survécu à l’âge glaciaire», s’est probablement déployé «dès que les chapes de glace ont disparu et permis une plus grande circulation des hommes». Ainsi, selon les dernières analyses, ils ont «légué leurs gènes aux européens modernes» et, surtout, ils ont «largement contribué à fonder la tribu cavalière des Yamna». En outre, «ce petit groupe du Caucase a exporté ses gènes plus à l’est encore, jusqu’en Inde où il pourrait encore avoir de lointains descendants».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Deep-time evolution of regeneration and preaxial polarity in tetrapod limb development» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de découvrir que la salamandre a eu, il y a 300 millions d’années, des prédécesseurs tétrapodes en ce qui concerne la régénération, qui n’étaient cependant pas ses ancêtres directs.
Rappelons tout d'abord que «la salamandre est un cas doublement étrange dans l’histoire de l’évolution» parce que, d'une part, «elle est le seul tétrapode actuel connu capable de régénérer ses pattes et sa queue (le lézard, par exemple, ne régénère que sa queue)» et que, d'autre part, «son développement diffère de celui des autres tétrapodes» puisque «les premiers doigts qui se forment chez la salamandre sont les deux doigts les plus antérieurs (les plus proches de la tête), alors que chez tous les autres tétrapodes actuels connus, ces doigts se forment en dernier».
En vue de savoir si ces deux spécificités étaient liées, l'étude ici présentée a cherché à «retracer le développement d’espèces éteintes» en rassemblant les fossiles, espèce par espèce, qu'on classe «du plus jeune individu au plus âgé grâce à leur ossification» dans le prolongement de travaux précédents qui avaient montré, en 2007, «qu’un amphibien du Paléozoïque (il y a environ 300 millions d’années), Apateon, avait un développement des doigts similaire à celui des salamandres».
C'est ainsi que ce type de développement a été «retrouvé chez deux autres amphibiens de la même époque, Micromelerpeton et Sclerocephalus, mais plus éloignés de la salamandre dans l’arbre phylogénétique des tétrapodes» ce qui suggère que cette propriété existait «chez leur dernier ancêtre commun, à la tête d’un large groupe les englobant (les temnospondyles), voire chez un ancêtre plus lointain».
Comme la régénération des membres «se repère grâce aux malformations qu’elle introduit», de telles anomalies ont pu être détectées chez Micromelerpeton, «signe que cet amphibien en avait bien la capacité» de sorte qu'on peut avancer que la régénération des membres existait aussi «il y a 300 millions d’années, soit 80 millions d’années avant le premier fossile connu de salamandre.
Par ailleurs, il est également apparu «que deux amphibiens aussi anciens, les microsaures, Hyloplesion et Microbrachis, régénéraient leur queue selon un processus similaire à celui à l’œuvre chez la salamandre». Or, du fait que «dans l’arbre des tétrapodes, les microsaures sont bien plus proches des amniotes, la branche qui englobe les mammifères et les sauropsides (oiseaux, tortues, crocodiles, serpents, lézards…), que des salamandres et de Micromelerpeton», on aurait pu s'attendre à «trouver un mécanisme de régénération plus proche de celui du lézard».
Plus précisément, «lorsqu’un lézard perd sa queue, celle qui repousse n’est pas aussi perfectionnée que la première», car, même si «formée d’un unique tube de cartilage, elle reste fonctionnelle comme balancier», elle «n’a plus la souplesse de la queue d’origine, constituée de vertèbres articulées», alors que la salamandre «produit une queue identique à celle amputée, avec vertèbres, muscles et innervation» («lors de sa régénération, elle apparaît comme un fin filament qui se segmente peu à peu, et c’est cette signature que les biologistes ont retrouvée sur les fossiles des deux microsaures»).
Il en résulte que «la capacité à se régénérer est probablement un trait bien plus ancien que 300 millions d’années».
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Voici un récapitulatif, correspondant à la fin du quatrième trimestre 2015, des catalogues d'exoplanètes présentés par le site:
Au 31 décembre 2015, les catalogues de ce site donnaient:
Général:
2041 planètes, 1293 systèmes planétaires, 504 systèmes planétaires multiples
Vitesse radiale:
631 planètes, 472 systèmes planétaires,111 systèmes planétaires multiples
Transits:
1274 planètes, 722 systèmes planétaires, 370 systèmes planétaires multiples
Microlentille:
43 planètes, 41 systèmes planétaires, 2 systèmes planétaires multiples
Imagerie:
63 planètes, 58 systèmes planétaires, 3 systèmes planétaires multiples
Chronométrage:
23 planètes, 18 systèmes planétaires, 4 systèmes planétaires multiples
TTV(variation de temps de transit):
5 planètes, 5 systèmes planétaires, 0 systèmes planétaires multiples
Non confirmées:
200 planètes, 178 systèmes planétaires,18 systèmes planétaires multiples
A partir de ces données et de données précédentes, j'ai calculé les
Taux de variation suivants:
Comparaisons par rapport aux années précédentes,
en particulier par rapport à 2014
Proportion de
% 2011
% 2012
% 2013
% 2014
% 2015
Rejets cumulés d'exoplanètes par rapport aux exoplanètes proposées cumulées
(Ensemble + rejetés)
16,8
%
17,9
%
15,7
%
9,73
%
8,92
%
Proportion d'exoplanètes cumulées
% 2013
% 2014
% 2015
détectées par vitesse radiale par rapport à l'ensemble
51,0%
31,54%
30,92%
observées par transit par rapport à l'ensemble
40,7%
62,75%
62,42%
détectées par microlentille par rapport à l'ensemble
2,5%
1,83%
2,11%
détectées par imagerie par rapport à l'ensemble
4,4%
2,75%
3,09%
détectées par chronométrage par rapport à l'ensemble
1,4%
0,97%
1,13%
détectées par
TTV par rapport à l'ensemble
-
0,16%
0,24%
Proportion de
% 2011
% 2012
% 2013
% 2014
% 2015
Systèmes planétaires du catalogue des détections par vitesse radiale par rapport aux exoplanètes détectées
81,4%
78,8
%
75,5
%
75,04
%
74,80
%
Systèmes planétaires multiples du catalogue des détections par vitesse radiale par rapport aux systèmes planétaires détectées
14,8%
18,7
%
22,4
%
23,69
%
23,52
%
Ces données succèdent à celles mises en ligne le trimestre précédent:
Il faut également rappeler tout l'intérêt du travail présenté sur le site PHL (Planetary Habitability Laboratory): il porte à la connaissance du public des statistiques variées sur les exoplanètes:
Le pointage des mondes potentiellement habitables doit être tout particulièrement souligné:
Pour finir, voici trois tableaux tirés d'une partie de ces données qui montrent leurs variations en comparaison avec le trimestre précédent.
Systèmes
Nombres de planètes au 30
sept. 2015
Taux de variation
sur un an
Nombres de planètes au 31
déc. 2015
Taux de variation
sur un an
1 planète
725
8,53%
761
10,13%
2 planètes
324
2,86%
328
2,82%
3 planètes
106
6,00%
105
3,96%
4 planètes
33
0,00%
36
9,09%
5 planètes
14
7,69%
14
7,69%
6 planètes
4
0,00%
4
0,00%
7 planètes
1
0,00%
1
0,00%
Classement suivant la température
Nombres de planètes au 30 sept. 2015
Taux de variation annuelle
Nombres de planètes au 31 déc. 2015
Taux de variation annuelle
Ensemble des compagnons planétaires
1942
6,94%
1977
6,29%
Systèmes planétaires
1203
6,93%
1249
7,49%
Exoplanètes chaudes
1520
4,61%
1563
5,18%
Exoplanètes tièdes
154
12,41%
159
11,97%
Exoplanètes froides
227
6,57%
243
10,96%
Exoplanètes non classées
13
0,00%
12
-7,69%
Habitabilité
Nombres de planètes au 30 sept. 2015
Taux de variation
annuelle
Nombres de planètes au 31déc. 2015
Taux de variation
annuelle
Exoplanètes potentiellement habitables
31
47,62%
31
40,91%
Exolunes habitables prédites
33
17,86%
35
16,67%
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Une étude, dont les résultats intitulés «The demise of Phobos and development of a Martian ring system» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis, grâce à des simulations, de révéler que Phobos, le plus gros des deux satellites naturels de Mars, devrait se disloquer d’ici 20 à 50 millions d’années de sorte que ses débris les plus petits formeront un anneau autour de la planète rouge.
Ce phénomène découle du fait que Phobos étant «extrêmement proche de sa planète hôte» («6000 km de distance contre près de 380.000 km entre la Lune et la Terre»), il va «subir les effets de puissantes marées gravitationnelles» qui finiront par le morceler.
Plus précisément, «les plus gros morceaux iront s’écraser sur Mars en formant de nouveaux cratères mais les plus petits et la poussière devraient rester en suspension, en orbite et rapidement se répartir tout autour de Mars» pour former cet anneau qui sera éphémère 'en temps cosmique', sa durabilité étant «fonction de la distance à laquelle Phobos se brisera». A ce propos deux scénari peuvent être présentés.
D'une part, «si la Lune éclate tout près de Mars, à environ 1,2 rayon martien de distance (soit autour de 680 km)», il est probable que l'anneau formé sera étroit au départ et «aussi dense que les anneaux les plus massifs de Saturne». Ensuite, «au fil du temps, il s’élargira un peu jusqu’à ce que son bord interne atteigne le sommet de l’atmosphère martienne» ce qui conduira «une grande partie de son contenu» à s’écraser «sur le sol martien sous la forme d’une pluie de météorites presque continue». La durée de ce processus «devrait s’étaler entre un et une dizaine de millions d’années».
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