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    Une étude, dont les résultats intitulés «First discovery of a magnetic field in a main sequence delta Scuti star: the Kepler star HD188774» sont publiés dans la revue MNLRAS et sont disponibles sur arxiv.org, a permis de découvrir la toute première étoile delta Scuti magnétique, grâce à des observations spectropolarimétriques effectuées au télescope CFHT (Canada-France-Hawaii Telescope) à Hawaii.

     

    Rappelons tout d'abord que «deux types d’étoiles pulsantes existent parmi les étoiles ayant une masse entre 1.5 et 2.5 fois la masse de notre Soleil: les étoiles delta Scuti et les étoiles gamma Dor». Néanmoins, en théorie, les étoiles «qui ont une température entre 6900 et 7400 degrés Kelvin peuvent avoir les deux types de pulsations à la fois». Dans ce cas, ces étoiles sont appelées 'étoiles hybrides'.

     

    Comme le satellite Kepler de la NASA, qui «a permis de détecter un grand nombre d’étoiles hybrides», en a trouvé «à des températures plus froides ou plus chaudes», l'existence de ces dernières «sur un plus grand domaine de température» qui «remet en cause notre compréhension des étoiles pulsantes delta Scuti et gamma Dor», est particulièrement controversée.

     

    En cherchant «quel phénomène physique pourrait imiter les signatures des pulsations gamma Dor dans les étoiles delta Scuti, les faisant apparaître comme hybrides alors qu'elles ne le sont pas vraiment», l'étude ici présentée a avancé l'hypothèse que «la présence d'un champ magnétique qui produirait des tâches à la surface de l’étoile» pourrait expliquer ce phénomène (alors qu'aucun champ magnétique n'a «jamais été observé dans une étoile delta Scuti»), car «lorsque l’étoile tourne, le passage des tâches devant l'observateur imiterait la signature des pulsations de type gamma Dor».

     

    Pour valider cette hypothèse, des observations spectropolarimétriques de HD188774, «une des étoiles supposées hybrides de Kepler», ont été effectuées au télescope CFHT. Il a été alors constaté «que cette étoile delta Scuti est effectivement magnétique et que la signature de ce champ magnétique est celle confondue avec la signature des pulsations de type gamma Dor».

     

    Il en découle que HD188774 n'est pas une vraie hybride, «mais la toute première étoile delta Scuti magnétique connue». Comme «il est probable que beaucoup d'autres étoiles supposées hybrides parmi les cibles de Kepler sont en fait des étoiles delta Scuti magnétiques», cette découverte, qui «a des répercussions importantes sur la compréhension de l’intérieur de ces étoiles», pourrait expliquer le décalage entre les prédictions théoriques et les observations de Kepler.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Surprising trunk rotational capabilities in chimpanzees and implications for bipedal walking proficiency in early hominins» ont été publiés dans la revue Nature Communications, révèle que les chimpanzés sont capables de marcher sur leurs membres inférieurs de la même manière que les humains.

     

    Indiquons tout d'abord que ce sont les «mouvements opposés du haut et du bas de notre corps» qui rendent la marche humaine 'si fluide': plus précisément, «quand la hanche se déplace légèrement sur la gauche, alors la cage thoracique va, elle et a contrario, vers la droite».

     

    En vue de déterminer ce qu'il en était chez les chimpanzés, l'étude a comparé la locomotion chez les deux espèces en utilisant des capteurs pour scruter le déroulement de leur marche. Il est alors apparu «que le travail de rééquilibrage du corps, effectué par l'ensemble cage thoracique/ hanches chez nous, se vérifie également chez le singe», toutefois, «il joue, lui, davantage du bassin que des hanches».

     

    Comme globalement, le résultat est un «bon équilibrage du corps, homme comme singe évitant l'écueil de la tour de Pise», ces observations suggèrent que «l'espèce Australopithecus afarensis (incluant le célèbre spécimen Lucy et dont le chimpanzé est proche)» aurait «été capable d'utiliser son tronc de manière à optimiser la marche bipédique».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «First seismic evidence for continental subduction beneath the Western Alps» ont été publiés dans la revue Geology, a permis d'apporter des preuves décisives de l’enfouissement de croûte continentale européenne dans le manteau adriatique sous le massif de Dora Maira.

     

    Néanmoins, alors que «dans les années suivant l’avènement de la tectonique des plaques, les scientifiques pensaient la subduction continentale impossible, du fait de la faible densité de la croûte continentale», la «première preuve de l’enfouissement (et de l’exhumation) de croûte continentale à grande profondeur» avait été apportée avec «la découverte par le français Christian Chopin en 1984, de coésite, minéral de ultra-haute pression (UHP) formé à plus de 90 km de profondeur, dans des roches métamorphiques du massif de Dora Maira (Alpes occidentales.


    Depuis cette date, le concept de subduction continentale est «très largement accepté», car «de nombreux affleurements de roches métamorphiques de UHP aux caractéristiques similaires à celles de Dora Maira ont été découverts dans toutes les chaînes de collision». Cependant, «il est extrêmement rare qu’un lien direct puisse être établi par imagerie géophysique entre la présence de coésite en surface et celle de croûte continentale enfouie à grande profondeur».


    Par ailleurs,
    «dans les Alpes occidentales, les traces les plus profondes du Moho européen (limite croûte-manteau) ont été détectées par sismique réflexion grand-angle à 50 km sous le massif du Grand Paradis lors des expériences ECORS-CROP (1986-1987), donc bien en deçà des 90 km indiqués par la coésite».

     

    Dans ce contexte, l’étude ici présentée a analysé les «données de l’expérience sismologique CIFALPS menée en 2012-2013 dans les Alpes franco-italiennes», qui «a consisté en l’installation sur une durée de 14 mois de 55 stations sismologiques». Il est ainsi apparu, «en utilisant les ondes issues de séismes lointains et réfractées par les discontinuités de vitesse sous le réseau», que le Moho européen «s’enfonce jusqu’à 75 km de profondeur sous Dora Maira».



    De plus, la découverte «que la zone de suture entre les deux lithosphères (européenne et adriatique) est très épaisse et caractérisée par une décroissance de la vitesse des ondes sismiques du haut vers le bas» implique «que la croûte inférieure européenne enfouie à 75 km, dont la vitesse sismique est relativement lente, est surmontée par des roches de vitesses plus rapides, donc appartenant nécessairement au manteau», ce qui démontre «que la lithosphère continentale européenne plonge dans le manteau de la microplaque Adria».



    Ainsi, pour la première fois, ces données géophysiques et une nouvelle coupe interprétative d’échelle lithosphérique «construite sur la base des contraintes géologiques et géophysiques (sismologiques et gravimétriques)» établissent «un lien direct entre la lithosphère européenne enfouie par subduction dans le manteau adriatique et les minéraux de UHP en surface», le lien étant «démontré, non seulement là où la coésite fût découverte, mais aussi sous la seule chaîne de collision continentale qui conserve l’intégralité de l’enregistrement métamorphique, structural et stratigraphique de la subduction et de l’exhumation».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Orbital pacing of carbon fluxes by a ~9-My eccentricity cycle during the Mesozoic» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer qu’un facteur orbital de longue durée a temporisé la dynamique saisonnière du climat entre le Jurassique et le début du Crétacé.

     

    Rappelons tout d'abord que «les cycles de Milankovitch sont des variations de l’insolation reçue par la Terre pilotées par des modifications périodiques des mouvements orbitaux»: en particulier, ces mouvements sont connus «pour avoir rythmé la dynamique des phases glaciaires et interglaciaires au cours du Quaternaire, mais de nombreuses études montrent que ces variations de l’ordre de la dizaine à la centaine de milliers d’années se sont aussi manifestées dans des périodes géologiques plus reculées».


    Pour sa part, l'étude ici présentée, qui «repose sur une analyse (spectrale) inédite la composition géochimique de bélemnites, des céphalopodes fossiles ressemblant à des calamars, ayant enregistré la composition isotopique en carbone et oxygène de l’eau de mer entre -200 et -125 Ma (millions d’années)» met en lumière, de façon surprenante, «une fluctuation cyclique de la composition en carbone de l’eau tous les 9 Ma».


    Cette durée de 9 Ma semble coïncider, selon les calculs astronomiques, avec «un grand cycle d’excentricité de l’orbite terrestre lié à un autre cycle de 2,4 Ma dépendant des interactions entre la Terre et Mars».

     

    Alors que ce «lien entre composition chimique de l’eau et grands cycles astronomiques reste débattu», cette étude avance l'argument «qu’une orbite très elliptique sur le long terme favoriserait des contrastes climatiques saisonniers importants comme les moussons et sécheresses intenses, défavorables à la préservation du carbone organique sur Terre» tandis que «les périodes à orbite plus circulaire pourraient avoir conduit à des climats humides et stables favorisant le développement de la végétation, la productivité marine et la préservation de matière organique».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A Cretaceous eutriconodont and integument evolution in early mammals» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de décrire, à partir de restes fossilisés retrouvés dans le gisement de Las Hoyas, une nouvelle espèce de mammifère, baptisée Spinolestes xenarthrosus, appartenant à l’ordre des eutriconodontes, une lignée de mammifères disparus à la fin de l'ère Mésozoïque (- 252,2 à - 66,0 millions d’années) et à la famille des gobiconodontes.

     

    Rappelons tout d'abord que «Las Hoyas est un gisement du Crétacé inférieur (-127 millions d’années) situé en Espagne près de la ville de Cuenca» contenant «une grande diversité de fossiles, emprisonnés dans un ancien environnement marécageux, semblable aux Everglades, en Floride». Fouillé depuis 1986, il a «fourni un grand nombre de fossiles de plantes aquatiques et terrestres, de crustacés, d’insectes, de poissons, mais aussi de crocodiles, de dinosaures et d’oiseaux primitifs»

     

    Spinolestes xenarthrosus, le premier mammifère mis au jour en 2011 dans ce gisement, est «un petit animal d’environ 50 à 70 g et de 25 centimètres de long», caractérisé par «des dents à trois pointes acérées», des vertèbres «du même type que celles des xénarthres», une «crinière tout le long du dos», des «épines similaires à celles du hérisson» et des «pattes fouisseuses» qui suggèrent «un style de vie semblable à celui des tatous modernes, se nourrissant d’insectes et de larves».

     

    C’est grâce aux marécages de Las Hoyas, qui permettent «à la fois un enfouissement et une minéralisation rapide des corps», que «de nombreux morceaux de peau avec des poils et des épines ont été parfaitement conservés», ce qui a indiqué la présence de la «crinière dense de poils longs (3 à 5 mm) de la tête à l’omoplate», des poils longs et fins «sur la région dorsale et sur la majeure partie de la queue» et «de petites épines et quelques écussons dermiques (de petites plaques ovales sans poils, faites de kératine)», le reste du corps étant «couvert par un pelage doux et dense».


    L’analyse microstructurale de portions de pelage a montré que les épines sur la région dorsale «possèdent une surface écailleuse et sont composées de poils primaires et secondaires modifiés, c’est-à-dire plus courts, rigides et en forme de bâtonnet, qui ont fusionné ensemble, un processus similaire à ce que l’on observe chez certains mammifères modernes tels que les hérissons ou les porcs-épics».

     

    Ces observations sur Spinolestes conduisent à la conclusion «que les poils et les épines sont différenciés depuis le Crétacé inférieur». Cependant, «le fait que plusieurs spécimens d’eutriconodontes possèdent bien une fourrure dense mais dépourvue d’épines, fait de Spinolestes une espèce unique en son genre, dont l’évolution s’est faite indépendamment d’espèces à épines comme les hérissons et a abouti à cette surprenante convergence avec les espèces épineuses modernes».

     
    D'autre part, comme le fossile possédait encore «des bronchioles pulmonaires et des restes du foie», l'emplacement du diaphragme de l’animal a pu être délimité constituant la «première preuve fossile que le système respiratoire unique des mammifères était bien fonctionnel dès le Mésozoïque».

     

     

     


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