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Une étude, dont les résultats intitulés «Asteroseismology can reveal strong internal magnetic fields in red giant stars» ont été publiés dans la revue Science, est parvenue, grâce à l’astérosismologie, à déterminer la présence de forts champs magnétiques (jusqu’à 10 millions de fois plus élevé que celui généré à l'intérieur de la Terre) au cœur des étoiles géantes rouges.
Rappelons tout d'abord que les géantes rouges, qui «sont des étoiles plus âgées et plus grosses que notre Soleil», ont leurs régions externes agitées par des mouvements convectifs. Ceux-ci «génèrent des ondes sonores qui interagissent avec des 'ondes de gravité', lesquelles pénètrent profondément dans les cœurs stellaires».
Comme «de forts champs magnétiques peuvent perturber la propagation des ondes de gravité, qui restent alors piégées dans les couches internes de l’étoile selon un phénomène d’ 'effet de serre magnétique'», l'analyse des caractéristiques des ondes générées en surface «permet ainsi de reconstituer les propriétés magnétiques de l’intérieur de l’étoile», le principe de cette méthode de sondage de l’intérieur des astres se nommant astérosismologie.
En utilisant cette méthode d'analyses sismiques sur des centaines de géantes rouges, l'étude ici présentée, grâce aux mesures du satellite Kepler, ouvre «une nouvelle fenêtre sur le comportement magnétique dans le cœur des étoiles» qui «devrait à terme permettre de clore le débat animant la communauté scientifique sur l’origine des champs magnétiques intenses observés à la surface de certaines naines blanches et étoiles à neutrons».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Genetic structure in village dogs reveals a Central Asian domestication origin» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer, à partir d'analyses génétiques, que l'origine de la domestication de Canis lupus familiaris se trouve en Asie Centrale.
Cette étude, qui semble ainsi confirmer la piste ouverte dans de précédents travaux, a «analysé plus de 185.000 marqueurs génétiques (sur les gènes autosomiques, mitochondriaux et sur le gène sexuel Y) de 5392 chiens dont 549 'chiens de village'», qui, eux, «sont des chiens qui ont peu de contact avec les humains et qui n'ont pas subi la sélection artificielle».
Il est ainsi apparu «qu'un gradient décroissant de diversité génétique s'est établi entre l'Asie centrale et les autres régions du monde», car «les chiens d'Asie (Asie de l'Est, Inde et Asie du Sud) possèdent une grande diversité dans leur génome grâce à leur proximité avec le berceau de la domestication: l'Asie Centrale». En fait, l'origine déduite de cette étude serait située «au niveau de la Mongolie et du Népal actuels».
Aujourd'hui, on peut distinguer deux groupes de chiens: d'une part, «les chiens de pure race (environ 400 races)» dont la diversité génétique a été appauvrie par «la sélection artificielle et les goulots d'étranglement (le nombre d'allèles différents disponibles pour un même gène est réduit à cause de l'isolement de la population)», et d'autre part, le groupe «génétiquement plus diversifié» des 'chiens de village', «dont les spécimens sont présents un peu partout dans le monde».
Il ressort, en particulier, de cette étude génomique «que les chiens Africains sont issus de croisements entre les chiens Européens et les espèces indigènes alors que les chiens du Néotropique (Amérique centrale, Antilles, Amérique du Sud et îles Galápagos) et du sud du Pacifique proviennent essentiellement de la population européenne», tandis que «globalement, les autres régions du monde ont été peuplées par des chiens provenant de croisements entre les chiens indigènes et européens».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Discovery of the massive overcontact binary VFTS 352: Evidence for enhanced internal mixing» sont à paraître dans la revue The Astrophysical Journal et sont disponibles sur arxiv.org, a permis, en observant grâce au VLT de l'ESO le système binaire VFTS 352 constitué d'étoiles massives au contact l'une de l'autre, d'estimer qu'elles mutualisent près d'un tiers de leur capital matériel.
Le système d'étoiles doubles VFTS 352, qui «se situe à quelque 160 000 années-lumière de la Terre, au cœur de la Nébuleuse de la Tarentule» ( une région du ciel qui «abrite la pépinière d'étoiles la plus active de l'Univers proche»), se compose de «deux étoiles très chaudes, brillantes et massives qui orbitent l'une autour de l'autre en un peu plus de 24 heures». Du fait que «les centres des deux étoiles sont distants d'à peine 12 millions de kilomètres, ces étoiles sont «si proches l'une de l'autre que leurs surfaces se chevauchent et sont reliées par un pont de matière».
Le système VFTS 352, qui est «le représentant le plus massif de la classe réservée des 'binaires en contact'» (puisqu'au total «sa masse avoisine les 57 masses solaires»), possède aussi la particularité d'être «constitué des étoiles les plus chaudes connues à ce jour (leur température de surface dépasse les 40 000 degrés Celsius)».
De plus, comme les deux étoiles «sont de semblables dimensions», la matière «n'est pas aspirée par l'une ou l'autre étoile», mais partagée, de sorte qu'elles mutualisent «quelque 30% de leur capital matériel». Il est extrêmement rare de pouvoir observer un tel système parce que cette phase d'évolution stellaire «est particulièrement éphémère».
Deux scénari sont en compétition pour prédire ce qu'il adviendra de VFTS 352: d'une part, les deux étoiles pourraient fusionner et donner «lieu à une étoile géante, peut-être magnétique, animée d'une rotation rapide» qui pourrait produire un sursaut gamma de longue durée et, d'autre part, il pourrait arriver, «si le mélange des deux intérieurs stellaires s'avère suffisant», que l'une et l'autre étoiles demeurent compactes et que le système VFTS 352 échappe à la fusion.
Dans ce second cas, «les deux composantes de VFTS 352 devraient achever leurs existences en explosions de supernovæ puis évoluer vers un système binaire de trous noirs rapprochés» qui sera «une importante source d'ondes gravitationnelles».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Palaeomagnetic field intensity variations suggest Mesoproterozoic inner-core nucleation» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier, dans les archives paléomagnétiques datées d’il y a environ 1 à 1,5 milliard d’années, une brusque augmentation de l’intensité du champ magnétique de la Terre, un événement qui s’expliquerait par l’amorce de la formation de la graine de la Terre, la partie solide du noyau ferreux (jusqu'ici les estimations sur l’âge de cette formation, variaient entre 0,5 et 2 milliards d’années).
Pour comprendre cette relation, rappelons tout d'abord que le champ magnétique de la Terre est attribué aux «mouvements de convection turbulents dans la partie liquide du noyau, le tout en relation avec la rotation de notre planète».
Comme l'énergie nécessaire pour maintenir cette convection est supposée provenir «en grande partie de la chaleur latente de cristallisation libérée dans le noyau par la formation de la graine», il apparaît logique de déduire que «le début de ce phénomène a été concomitant avec des mouvements de convection plus vigoureux dans le noyau et donc avec la génération d’un champ magnétique plus intense».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The earliest unequivocally modern humans in southern China» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de décrire 47 dents provenant d’une grotte du sud de la Chine qui ont plus de 80000 ans.
Rappelons tout d'abord qu'on «considère généralement que l’homme moderne, apparu en Afrique de l’Est il y a environ 180000 ans, a effectué plusieurs excursions hors de son berceau avant de finir par conquérir le monde pour de bon», une première sortie ayant pu avoir lieu, à l’est de la méditerranée, aux environs de 100000 ans.
Par ailleurs, jusqu'ici, «l'arrivée d’Homo sapiens en Asie, et notamment en Chine», faisait l'objet de datations ambiguës, certains scénarios évoquant des dates antérieures à 74000 ans, sans que les restes trouvés dans les fouilles ne permettent pas de trancher.
Dans ce contexte, l'étude ici présentée, en retrouvant dans la grotte de Fuyan (province du Yunnan), «sous une coulée stalagmitique dont l’âge minimal était de 80000 ans», ces 47 dents attribuées «sans équivoque à des humains modernes», apporte des arguments plus solides en faveur des scénarios évoquant une arrivée ancienne.
Plus précisément, la morphologie de ces dents, qui «figuraient parmi les restes de 43 espèces animales, dont cinq de mammifères aujourd’hui éteints (une faune pouvant remonter à 125000 ans)», est moins primitives «que d’autres dents d’hominidés trouvées dans le nord de la Chine (où les premiers humains modernes datent eux de 40000 ans environ)» et «bien moins robuste que celle des fossiles d’Homo erectus, qui était déjà présent dans la région, ce qui semble exclure que leurs possesseurs aient pu en être les descendants».
Cette dernière observation peut donc décevoir «les tenants de l’hypothèse d’une origine multirégionale et non exclusivement africaine de l’homme moderne».
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