•  

    Une étude, dont les résultats intitulés «An extremely bright gamma-ray pulsar in the Large Magellanic Cloud» ont été publiés dans la revue Science, a permis de détecter le premier pulsar gamma (PMS) au sein d’une autre galaxie que la Voie Lactée.

     

    Rappelons tout d'abord qu'un pulsar résulte de l’explosion d’une grosse étoile en supernova qui laisse en son centre une étoile à neutrons en rotation rapide sur elle-même émettant des rayons gamma de très haute énergie.

     

    Pour recueillir le faible signal de ce pulsar, immatriculé PSR J0540-6919, qui se trouve à 163 000 années-lumière de notre système solaire au cœur du Grand Nuage de Magellan (une galaxie naine satellite de notre galaxie), il a fallu «cumuler les données acquises pendant 75 mois» par le satellite Fermi de la NASA, puis classer les photons par ordre d'arrivée pour repérer la variation de sa luminosité.

     

    Il est ainsi apparu que PSR J0540-6919 présente une pulsation toutes les 50 millisecondes et que ce pulsar, âgé de 1000 ans à peine, est jeune alors que les pulsars répertoriés jusqu'ici sont âgés de 10000 ans au moins jusqu’à plusieurs centaines de millions d’années. De plus, il est très lumineux, puisqu'il «est le pulsar gamma le plus brillant connu à ce jour, 20 fois plus lumineux que le pulsar du Crabe, pourtant le plus lumineux en rayons gamma connu jusqu'alors».

     

    Ces observations devraient permettre d'en apprendre plus sur les mécanismes à l'œuvre dans la magnétosphère de ces étoiles à neutrons à l'origine des rayonnements de haute énergie», car les rayons gamma constituent «l'essentiel du rayonnement des jeunes pulsars puissants».

     

    Par ailleurs, comme PSR J0540-6919 «est situé dans la nébuleuse de la Tarentule, une région du Grand Nuage de Magellan très riche en étoiles massives», on pensait jusque-là «que l'essentiel de son rayonnement gamma provenait des rayons cosmiques accélérés par l'explosion de ces étoiles massives, et non des pulsars» ce qui pose le problème de «comprendre pourquoi la contribution des rayons cosmiques est bien plus faible que prévu».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «A redox-stratified ocean 3.2 billion years ago» ont été publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, laisse penser, à partir de l'analyse par géochimie isotopique de jaspe prélevé par carottages en Afrique du Sud, que la photosynthèse existait probablement il y a au moins 3,2 milliards d’années.

     

    Rappelons d'abord que le jaspe est une roche sédimentaire, contenant de 80 à 95% de silice, constituée de radiolaires calcédonieux pris dans un ciment de calcédoine. Dans les carottages effectués, de l’oxyde de fer et du quartz sont présents dans le jaspe et des alternances de bandes montrant des épisodes de sédimentation distincts sont visibles à l'œil nu, car «certaines bandes, celles contenant les grains les moins fins, se sont formées en eaux peu profondes, agitées par les vagues».

     

    C'est l'analyse isotopique de l’oxyde de fer, que ces bandes particulières contiennent, qui «montre qu’elles n’ont pu se former que dans des couches d’eau contenant une quantité importante d’oxygène». Cette valeur qui «ne représente que 0,1 % de la concentration actuelle en oxygène des océans dans les mêmes conditions», ne paraît explicable que par «la présence d'organismes producteurs d’oxygène».

     

    D'autre part, ce taux non négligeable d’oxygène dans l’eau «est aussi confirmé par des analyses des isotopes d’uranium présents dans le jaspe» qui ont d'ailleurs servi à le dater. En effet, «la quantité d’uranium retrouvée ne s’explique que si elle était présente en solution sous forme oxydée avant d’être incorporée dans la roche sédimentaire».

     

    Cette étude portant sur un seul site ne permet tout de même pas de conclure «que des organismes photosynthétiques oxygéniques étaient alors abondants sur Terre», ni «que de l’oxygène était déjà présent en quantité notable dans l’atmosphère et les océans il y a 3,4 milliards d’années environ, comme certains indices le laissent penser».

     

    Cependant, cette analyse «est consistante avec la présence de stromatolites à cette époque et vient s’ajouter aux faisceaux d’indices ténus permettant d’imaginer que la vie existait déjà au début de l’Archéen».

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Doppler-imaging of the planetary debris disc at the white dwarf SDSS J122859.93+104032.9» ont été acceptés pour publication dans la revue MNRAS et sont disponibles sur arxiv.org, a permis, grâce au VLT de l'ESO installé au Chili, d'analyser en détail les vestiges d'une collision fatale entre une naine blanche baptisée SDSS J1228+1040 et l'astéroïde qu'elle a ingéré.

     

    Afin de «cartographier en détail, et pour la toute première fois, la structure des vestiges de gaz rougeoyant du repas de l'étoile morte en orbite autour de J1228+1040», l'étude ici présentée «a utilisé une technique baptisée tomographie Doppler (basée sur le même principe que la tomographie médicale permettant de scanner le corps humain)».

     

    Ainsi, la lumière en provenance de cette naine blanche (aussi immatriculée  WD 1226+110) et  de la matière environnante, a été observée «sur une période de douze ans s'étendant de 2003 à 2015» et «à diverses périodes de l'année», ce qui a «permis d'observer le système sous plusieurs angles distincts». Pour cela, «divers instruments, parmi lesquels UVES, un spectrographe opérant dans les domaines Ultraviolet et Visible, et X-shooter, tous deux reliés au VLT» ont été utilisés.

     

    L'image composée à partir du traitement de ces données «révèle l'existence de nombreuses structures» qu'un simple instantané ne pourrait permettre de détecter. Alors qu'il «est rare que les naines blanches soient entourées de disques de matière gazeuse orbitant autour d'elles (seules sept systèmes de ce type ont à ce jour été observés)», un disque de matière visible sur l'image suggère qu'un astéroïde qui «s'était dangereusement approché de l'étoile morte» a fini par se disloquer, «sous l'effet des forces de marée d'une grande intensité».

     

    Il est en particulier apparu que ce disque en orbite, qui «s'est formé similairement aux anneaux si photogéniques de planètes telle Saturne, «présente quelques déséquilibres et n'arbore pas encore une forme circulaire». De plus, «la précession du disque sous l'effet de l'intense champ gravitationnel généré par la naine blanche» a pu être mise en évidence lors de ces observations menées sur le long terme au moyen du VLT.

     

    De manière générale, ce type d'étude, à l'instar d'une publication récente qui concerne une situation comparable où la naine blanche impliquée est WD 1226+110, «peut améliorer notre connaissance des environnements d'étoiles en fin de vie, notre compréhension des processus à l'œuvre au sein des systèmes exoplanétaires, et même nous permettre de nous projeter dans sept milliards d'années, lorsque le Soleil achèvera son existence».

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «A rocky planet transiting a nearby low-mass star» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier une exoplanète ressemblant un peu à la Terre qui est suffisamment près de nous pour qu'on puisse sonder son atmosphère dans un futur proche.

     

    Cette planète, immatriculée GJ 1132b, en orbite autour de l'étoile GJ 1132, visible depuis l’hémisphère Sud, a pu être repérée «grâce à deux techniques et deux télescopes différents»: d'une part, «les huit instruments du réseau américain MEarth – South telescope au Chili ont observé les passages de la planète entre nous et son étoile (méthode des transits)» et, d'autre part, «le télescope européen Harps, également au Chili» a mesuré «les variations de la vitesse de l’étoile liées à la rotation de la planète (méthode des vitesses radiales)».

     

    Il est ainsi apparu que cette planète est située à moins de quarante années-lumière du système solaire, donc «trois fois plus près que la plus proche des planètes semblables avant cette trouvaille» et qu'elle «a un rayon 1,2 fois plus grand que celui de la Terre et une masse 1,6 fois plus lourde» ce qui suggère que son cœur est «probablement dur, mélange de fer et de roches diverses, comme la Terre».

     

    Comme elle fait le tour de GJ 1132 en un peu plus d’un jour et demi», elle est proche de son étoile, «qui la réchauffe à des températures entre 300°C et 140°C environ» et il n'y a «aucun espoir d’y voir de l’eau liquide». Cependant, elle est 'suffisamment froide' «pour qu’une atmosphère soit encore présente».

     

    C’est cette caractéristique qui va en faire «une cible de choix pour de futures observations, car pour l’instant, seules des atmosphères de planètes géantes, analogues à notre Jupiter ou Uranus (la majorité des près de 2000 exoplanètes recensées jusqu’à présent) ont été sondées». Il est d'ailleurs vraisemblable que le télescope spatial Hubble puisse bientôt «identifier les gaz présents autour de ce corps plus brillant que ceux de sa catégorie jusqu’alors».

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Une étude, dont les résultats intitulés «Asymptomatic humans transmit dengue virus to mosquitoes» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis d'apporter la preuve que les personnes infectées par le virus de la dengue, mais ne présentant aucun symptôme clinique, peuvent infecter les moustiques qui les piquent, alors que jusqu'ici, on supposait que ces infections asymptomatiques ou faiblement symptomatiques n'atteignaient pas des niveaux de virémie (concentration de virus dans le sang) suffisants pour y parvenir.

     

    Indiquons tout d'abord qu'on estime que le virus de la dengue infecte «390 millions de personnes par an dans le monde suite à la piqûre infectieuse d’un moustique du genre Aedes» et que, parmi ces personnes infectées, «300 millions ne présentent pas de symptômes cliniques suffisamment sévères pour être détectés par les systèmes de santé».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée, qui s'est intéressée aux cas peu ou pas symptomatiques représentant 75% des infections, a été réalisée «auprès des populations exposées à la dengue, à Kampong Cham, ville du Cambodge située à une centaine de kilomètres au nord-est de Phnom Penh».

     

    Pour étudier «ces cas qui ne sont pas recensés par les réseaux de santé classiques puisqu’ils ne présentent quasiment aucun signe de la maladie», dans un premier temps «tous les cas proches géographiquement (vivant dans la même maison et dans les maisons voisines) des personnes ayant déclaré les symptômes de la dengue» ont été analysés par test sanguin.

     

    Ensuite, dans un second temps, «les personnes chez qui le virus de la dengue a été détecté dans le sang mais en l’absence totale de symptômes ont été mises en contact avec des moustiques sains, élevés en laboratoire» dont l’analyse ultérieure a fait apparaître qu’ils avaient bien été infectés et étaient en mesure «de transmettre le virus à un humain lors d’une prochaine piqûre».

     

    De plus, cette étude confirme «que le niveau de virémie est l’un des déterminants les plus importants à prendre en considération dans l’infection des moustiques par les humains».

     

    Comme «les personnes qui sont peu ou pas affectées par le virus vont potentiellement être exposées à plus de moustiques au cours de leur routine quotidienne que les personnes sévèrement malades, alitées ou hospitalisées», l'ensemble de ces observations amène à «reconsidérer la prise en charge précoce des épidémies de dengue» et à réajuster les estimations du taux de transmission afin de «calculer la couverture vaccinale adéquate des vaccins en cours d’élaboration».

     

     

     


    votre commentaire