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Une étude, dont les résultats intitulés «Evidence for Reflected Light from the Most Eccentric Exoplanet Known» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de rapporter de nouvelles données concernant HD 20782b, l'exoplanète qui a la trajectoire la plus elliptique jamais repérée.
Indiquons tout d'abord que l'étoile HD 20782 est située à 117 années-lumière de la Terre et que HD 20782b, «grosse comme Jupiter» a une période orbitale de 597 jours. C'est dans le cadre du projet TERMS (Transit Ephemeris Refinement and Monitoring Survey), qui procure une estimation indépendante des paramètres fondamentaux stellaires, que ce système a été mieux analysé à partir de nouvelles données (issues, en particulier, du spectre CHIRON).
Comme l'excentricité de HD 20782b est de 0,96, cette planète évolue suivant une «ellipse presque aplatie» à l'instar d'une comète (plus le chiffre est proche de zéro, plus l'orbite est circulaire). Du fait de cette excentricité, la distance de HD 20782b à son étoile varie «de 2,5 UA à 0,06 UA», de sorte qu'elle se retrouve «parfois plus proche de son étoile que Mercure du Soleil et parfois aussi éloignée que la ceinture d’astéroïdes, située entre Mars et Jupiter».
Alors que deux hypothèses sont avancées pour expliquer cette situation, à savoir que, d'une part, la planète a pu être heurtée «par une autre planète encore indétectée» ou que, d'autre part, «l’étoile du système étant une binaire une des deux étoiles a pu s’approcher suffisamment de HD 20782b pour l’expulser de son orbite initiale par le jeu des forces gravitationnelle», les observations effectuées par cette étude ne permettent pas encore de trancher.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Experimental test of Landauer’s principle in single-bit operations on nanomagnetic memory bits» ont été publiés dans la revue Science et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de montrer en pratique, après une démonstration théorique faite en 2011, qu'il est possible d'atteindre la limite de Landauer à température ambiante en utilisant des techniques de nanomagnétisme.
Rappelons tout d'abord que la limite due au physicien Rolf Landauer* «reliée aux principes de la thermodynamique», concerne «la quantité d’énergie minimale nécessaire à une température donnée pour manipuler un bit d’information, par exemple pour l’écrire ou l’effacer sur un support».
Dans le cadre du nanomagnétisme, les bits d’information sont manipulés par des portes logiques «non pas avec des courants d’électrons mais en manipulant des nanoaimants dont on fait basculer l’aimantation à volonté» car 'permuter les pôles magnétiques' revient «à disposer d’un système physique à deux états», ce qui permet d’ailleurs d’avoir des mémoires magnétiques.
L'étude ici présentée a «utilisé un faisceau laser pour mesurer le changement d’aimantation d’un matériau plongé dans un champ magnétique» et elle a ainsi pu vérifier qu’il n’y avait besoin «que d’environ un centième de l’énergie échangée par un atome qui émet de la lumière pour faire basculer magnétiquement un nanoaimant à température ambiante» («environ 15 milliélectronvolts ou environ 10^-21 joules, ce qui est précisément la valeur donnée par la formule associée à la limite de Landauer**»).
Cette expérience apporte, de la sorte, une preuve «que des ordinateurs magnétiques capables de fonctionner à température ambiante au moins pas très loin de la limite de Landauer** peuvent sérieusement être envisagés». Il y a, cependant, «encore beaucoup de travail à faire pour vérifier que ces ordinateurs peuvent effectivement être construits et pour savoir comment s’y prendre». En tout cas, une telle révolution serait bienvenue «au moment où une crise de l’énergie se profile et où l’on veut continuer à faire grimper la complexité de l’infosphère...».
Liens externes complémentaires (sources Wikipédia):
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Une étude, dont les résultats intitulés «Magnetic field and wind of Kappa Ceti: towards the planetary habitability of the young Sun when life arose on Earth» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de montrer, en observant une étoile quasi-jumelle du Soleil jeune, que la présence d'un champ magnétique est fondamentale pour que la vie puisse potentiellement se développer sur une planète, en la mettant à l’abri des colères de sa jeune étoile.
Kappa Ceti, une étoile «située à 30 années-lumières dans la constellation de la Baleine (Cetus en latin)», constitue «un laboratoire idéal pour étudier l'histoire précoce du système solaire et les conditions dans lesquelles des formes de vie ont pu émerger», car son âge, que l'étude ici présentée a évalué entre 400 à 600 millions d'années, «correspond approximativement à l’âge du Soleil lorsque la vie est apparue sur Terre.
Comme chez «toutes les étoiles similaires au Soleil durant les premières centaines de millions d'années de leur existence», l'activité magnétique de kappa Ceti est élevé, de sorte que «sa surface est couverte de taches, similaires aux taches solaires mais plus nombreuses et de plus grandes dimensions». Ainsi, «les modèles numériques de l'équipe à l'origine de l'étude indiquent que du fait de l'activité magnétique de l'étoile», le flot continu de particules chargées que kappa Ceti émet dans l'espace «est 50 fois plus intense que le vent solaire».
Ce type de vent «éroderait très efficacement l'atmosphère d'une planète qui ne serait pas protégée par un champ magnétique suffisamment fort», car «sans cette coquille magnétique, une planète finirait par perdre presque totalement son atmosphère, un sort «que la planète Mars a subi dans notre système solaire» en passant «d'un monde abritant de vastes océans» à son aspect actuel de désert aride et froid.Grâce aux «mesures spectropolarimétriques réalisées au Pic du Midi dans le cadre de la collaboration Bcool», le champ magnétique à la surface de kappa Ceti a pu être cartographié et cette mesure a servi ensuite «pour modéliser le vent magnétique intense émit par kappa Ceti et son effet sur une jeune Terre».
Comme «on pense que le champ magnétique de la Terre primitive était d'une intensité similaire à celle que nous connaissons aujourd'hui, voire légèrement moins fort», en fonction de la valeur «supposée du champ magnétique de cette jeune planète», il apparaît «que la région à l’abri du vent stellaire (la magnétosphère planétaire) aurait une taille comprise entre le tiers et la moitié de la magnétosphère terrestre actuelle (une protection inférieure à celle que nous connaissons aujourd’hui, mais suffisante pour le développement de la vie)».
Cependant, du fait que «Kappa Ceti est également l'une des étoiles soupçonnées de produire des super-éruptions magnétiques (des phénomènes extrêmes capables de libérer une énergie 10 à 100 millions de fois supérieure aux éruptions les plus intenses jamais observées sur le Soleil)», qui sont en mesure de «dépouiller des planètes de leur atmosphère», les astrophysiciens espèrent pouvoir, en analysant cette étoile, aboutir à «quantifier la fréquence de ces super-éruptions, et ainsi savoir à quel point le Soleil jeune a pu menacer la Terre primitive et la vie naissante».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Hepatitis B virus X protein identifies the Smc5/6 complex as a host restriction factor» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'ouvrir une nouvelle piste thérapeutique dans la lutte contre le virus de l’hépatite B en mettant en évidence pour la première fois le rôle du complexe Smc5/6 comme facteur de restriction de ce virus.
Rappelons tout d'abord que le virus de l'hépatite B constitue «un problème de santé publique majeur en France avec près de 300.000 personnes porteuses chroniques de cette infection» («à ce jour, les traitements disponibles permettent de contrôler la réplication du virus et non d'éliminer totalement le virus de l'organisme»), car cette infection qui peut rester silencieuse pendant de longues années, est susceptible de «provoquer sur le long terme des complications graves telles que la cirrhose et/ou le carcinome hépatocellulaire».
A la suite d'étude précédentes, il est apparu que Hbx, l'une des protéines partenaires de DDB1, «une protéine cellulaire qui dégrade certaines protéines que la cellule doit éliminer» («selon les circonstances et les difficultés que peut connaître la cellule, des protéines partenaires s’associent avec DDB1» pour orienter l’action de DDB1 «qui ciblera très précisément la protéine qui sera détruite par la cellule»), a un rôle essentiel dans la réplication du virus de l’hépatite B (VHB).
Plus précisément, «au lieu d’orienter l’action de DDB1 pour sauvegarder l’intégrité de la cellule, HBx détournera l’action de DDB1 au profit du virus de l’hépatite B» en dirigeant son action contre les protéines qui empêchent le VHB de se multiplier. C'est l'une de ces cibles, «le complexe Smc5/6, qui agirait comme un nouveau facteur de restriction du virus de l’hépatite B», que l'étude ici présentée a découvert.
Pour y parvenir, des hépatocytes humains ont été infectés «soit avec un virus normal exprimant HBx, soit avec un virus muté n’exprimant pas Hbx» en vue d’identifier «quelle protéine était ciblée par DDB1 en présence d’HBx et non détruite sans HBx».
Il a été ainsi constaté qu'au sein des hépatocytes infectés par un virus normal, «HBx détourne DDB1» pour détruire un complexe protéique Smc5/6 «impliqué dans la structure et la réparation des chromosomes», tandis que pour les hépatocytes infectés par un virus n’exprimant pas HBx, «ce détournement n’a pas lieu, Smc5/6 n’est pas détruit et le virus de l’hépatite B ne peut plus se répliquer». De plus, si dans ces hépatocytes infectés par le virus muté, Smc5/6 est artificiellement dégradé, une restauration de l’activité du virus a lieu.
Ces observations (qui prouvent «pour la première fois que Smc5/6 est un facteur de restriction du virus de l’hépatite B» et qui indiquent que Hbx, par son association avec DDB1, «détruit le complexe et supprime ainsi l’inhibition de la réplication virale permettant ainsi l’expression de HBV») ont été confirmées chez des modèles de souris humanisées. En conséquence, cette étude permet «d’envisager la recherche de nouvelles molécules antivirales bloquant l’activité de la protéine HBx pour tenter d’éliminer l’ADN viral de l’hépatite B de l’organisme».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The R136 star cluster dissected with Hubble Space Telescope/STIS. I. Far-ultraviolet spectroscopic census and the origin of He ii λ1640 in young star clusters» sont publiés dans la revue MNRAS et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de révéler, grâce à l'analyse des données recueillies par Hubble, que l'amas stellaire R136a est une pouponnière de mastodontes stellaires qui contient notamment neuf étoiles de plus de 100 masses solaires.
Indiquons tout d'abord que R136a désigne un amas stellaire situé à environ 165000 années-lumière dans la constellation de la Dorade, à proximité du centre de la Nébuleuse de la Tarentule dans le Grand Nuage de Magellan. Il a la particularité de contenir R136a1, «l'étoile la plus massive connue à ce jour, une géante qui totalise 265 fois la masse du Soleil» dont la température de surface dépasse 40 000°C et dont la luminosité vaut 8,7 millions de fois celle du Soleil.
L'étude ici présentée vient de faire apparaître, à partir des données recueillies par Hubble «dans la gamme des ultra-violets», que huit autres étoiles de plus de 100 masses solaires et des dizaines d'étoiles de plus de 50 masses solaires l'accompagnent. En outre, les calculs montrent «que la plupart des membres de R136a sont des bébés stellaires de moins de 300 000 ans».
Cette découverte accentue l'énigme que pose l'existence de «ces géantes supermassives dont R136a1 est le plus imposant exemple» puisqu'on a longtemps pensé «qu'aucune étoile ne pouvait dépasser les 150 masses solaires». Pour solutionner ce problème, on avait alors avancé que de telles étoiles pouvaient «naître de la fusion de deux étoiles géantes».
Aujourd'hui, avec la présence de quatre étoiles de plus de 150 fois la masse du Soleil dans «l'amas bleuté de la nébuleuse de la Tarentule», le mystère s'épaissit d'autant plus «que cinq étoiles de plus de 100 masses solaires les accompagnent»: il apparaît, en effet, «difficile de penser, avec les modèles actuels, que toute cette population de géantes soit le fruit d'une cascade de fusions stellaires» dans «un périmètre si restreint».
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