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Une étude, dont les résultats intitulés «New tyrannosaur from the mid-Cretaceous of Uzbekistan clarifies evolution of giant body sizes and advanced senses in tyrant dinosaurs» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis, grâce à des fossiles trouvés en Ouzbékistan entre 1997 et 2006, de mieux comprendre pourquoi le Tyrannosaurus rex («avec une longueur de plus de 12 mètres, une hauteur de hanches de 4 mètres et un poids pouvant atteindre 6,7 tonnes»), a «pu atteindre rapidement une si grande taille vers la fin du Crétacé, il y a environ 68 millions d’années».
Jusqu'ici, on savait que les ancêtres les plus lointains des T-Rex qui «vivaient il y a 170 millions d’années, au Jurassique», n’étaient pas «plus grands que les Hommes» et que «70 millions d’années plus tard (c’est-à-dire il y a 100 millions d’années), leur taille n’avait pas beaucoup changé». Comme «des restes fossilisés datant de 80 millions d’années» montrent «des animaux atteignant 9 mètres de haut», il est important de découvrir ce qui s'est passé entre temps.
L'étude ici présentée apporte des éléments de réponse avec la mise au jour des restes de Timurlengia euotica, qui ont été extraits de sédiments «âgés d’environ 90 millions d’années» , situés dans le désert du Kyzylkoum, en Ouzbékistan (notons que «la première partie du nom de ce dinosaure, 'Timurlengia', rend hommage au guerrier turco-mongol du XIVe siècle appelé Tamerlan (en persan Timur Lang) ou Timour le Boiteux», tandis que «le terme latin euotica fait lui référence à l’appareil auditif de l'animal qui devait être particulièrement performant»).
Alors que la taille de ce «cousin du T-Rex», «comparable à celle d’un cheval», fait supposer «que l’explosion rapide de la taille des Tyrannosauroidea ne s’était pas encore produite», l'examen au scanner d'une partie de son crâne fait apparaître clairement «des éléments communs au T-Rex»: en particulier, on voit «un conduit cochléaire qui devait permettre à ces animaux d’entendre efficacement les fréquences produites par des dinosaures herbivores se frayant un chemin dans la végétation».
Du fait que les renseignements qui ont pu être tirés sur la structure de son cerveau et son appareil auditif indiquent que ces organes correspondent en miniature à ceux du T-Rex, ces données suggèrent que l'efficacité de cette préadaptation a pu rapidement aboutir à l'augmentation de taille illustrée par les fossiles des Tyrannosauridae rassemblant la famille des T-Rex et de ses proches cousins.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Daily variability of Ceres' Albedo detected by means of radial velocities changes of the reflected sunlight» sont publiés dans la revue MNRAS et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis, grâce au spectrographe HARPS installé sur le télescope de 3,6 mètres de l'ESO à La Silla au Chili, de révéler les surprenantes transformations des taches brillantes situées à la surface de la planète naine Cérès.
Rappelons tout d'abord que Cérès, qui «est le corps le plus volumineux de la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter», est «le seul objet de ce type classé parmi les planètes naines». La sonde spatiale Dawn de la NASA, qui est «demeurée en orbite autour de Cérès durant plus d'une année» a découvert des taches très brillantes, «qui réfléchissent bien plus de lumière que le reste de la surface, beaucoup plus sombre».
Les nouvelles observations, effectuées pour l'étude ici présentée au moyen du spectrographe HARPS au cours de deux nuits d'été en juillet et août 2015, ont mis en évidence «les effets de la rotation de Cérès autour de son axe sur le mouvement des taches ainsi que quelques modifications inattendues suggérant que la matière qui compose ces taches est volatile et s'évapore à la lumière du Soleil».
Plus précisément, «au fil de la rotation de Cérès, les taches s'approchent de la Terre puis s'éloignent de nouveau, ce qui se traduit par des modifications dans le spectre de lumière solaire réfléchie arrivant sur Terre» (effet Doppler). C'est ainsi qu'ont été révélés les effets attendus de la rotation de Cérès («la période de rotation de Cérès avoisine les neuf heures») sur le spectre de lumière, «mais également d'autres changements considérables d'une nuit à l'autre».
En particulier, «lorsque les taches situées au cœur du cratère Occator sont éclairées par le Soleil, elles forment des panaches qui réfléchissent la lumière solaire de manière très efficace», puis «ces panaches s'évaporent rapidement, perdent en réflectivité et produisent les changements observés» («cet effet varie d'une nuit à l'autre, générant des motifs aléatoires supplémentaires sur de courtes et longues échelles de temps»).
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Une étude, dont les résultats intitulés «Molecular shifts in limb identity underlie development of feathered feet in two domestic avian species» ont été publiés dans la revue eLife, laisse penser, à partir de l'identification du rôle de deux gènes présents dans le génome des pigeons, que le remplacement, chez les dinosaures, des écailles par des plumes a été «plus simple au niveau génétique» et bien plus rapide qu'on le croyait.
Comme «chez la plupart des oiseaux les membres inférieurs sont recouverts d'écailles, tandis que certaines espèces ont, littéralement, des plumes aux pattes» et comme «seuls les poules et les pigeons présentent des lignées avec et sans ces apparats duveteux», l'étude ici présentée s'est intéressée «à l'origine génétique de ces différences morphologiques».
Le rôle de deux gènes a ainsi pu être mis en lumière chez les pigeons: «l'un impliqué dans le développement des membres antérieurs (Tbx5)», et «l'autre dans celui des membres postérieurs (Pitx1)». Plus précisément, il est apparu que, «chez les pigeons aux pieds plumés», Tbx5 «était anormalement actif tandis que Pitx1 était désactivé», autrement dit «leurs pattes ont été partiellement transformées en ailes» (ainsi, elles ont «certaines caractéristiques propres aux ailes comme les plumes ou une ossature plus importante»)
De plus, ce même couple de gènes a pu être retrouvé «au sein de l'ensemble des espèces de pigeons» et «seul le schéma d'activation (modifié par des séquence régulatrices de l'ADN) différenciait les lignés étudiées de celles, plus courantes, aux pattes écaillées».
Il en résulte que ces observations ont des implications dans le domaine de la paléontologie, car elle devrait aider à mieux comprendre comment s'est effectué «chez les dinosaures le remplacement des écailles par des plumes»: en fait, les données fournies par les pigeons semblent indiquer que ce «changement morphologique plus global» est «plus simple au niveau génétique et donc bien plus rapide qu'on le pensait au départ».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Cleavage of Na+ channels by calpain increases persistent Na+ current and promotes spasticity after spinal cord injury» ont été publiés dans la revue Nature Medicine, a permis d'identifier l'un des mécanismes moléculaires responsables de la spasticité, un phénomène, qui survient, chez la plupart des patients, à la suite d'un traumatisme de la moelle épinière, et se traduit par une exagération du tonus musculaire aboutissant souvent à une incapacité motrice. Alors que les traitements existant aujourd'hui sont peu satisfaisants, deux solutions thérapeutiques, concluantes chez l'animal, ont été proposées, dont l'une sera testée en essais cliniques de phase 2 dès cette année.
Indiquons tout d'abord qu'actuellement, 12 millions de personnes dans le monde souffrent de spasticité: ce désordre moteur, consécutif à une lésion de la moelle épinière (accident de la route, AVC) ou survenant après une maladie neurodégénérative comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA) «se caractérise principalement par une hyperexcitation des motoneurones, neurones de la moelle épinière qui contrôlent nos contractions musculaires», ce qui «aboutit à des contractions simultanées et incontrôlées des muscles fléchisseurs et extenseurs, qui rendent tout mouvement locomoteur difficile, voire impossible».
Ici, il faut signaler que «l'excitation des neurones est en partie déclenchée par les canaux sodiques exprimés sur leur membrane», dont l'ouverture «génère un flux de sodium qui engendre l'activation brève des motoneurones, à l'origine d'une contraction musculaire de courte durée». Dans le cas de la spasticité, «les flux de sodium durent plus longtemps, ils sont dits 'persistants' ce qui entraine une surexcitation du neurone».L'étude ici présentée «a découvert que cette hyperexcitabilité résulte d'une dérégulation des canaux sodiques dans le neurone»: en effet, alors que «la fermeture rapide du canal à sodium s'effectue normalement grâce à une 'boucle moléculaire' raccordée au canal, qui vient rapidement obstruer celui-ci après son ouverture», il est apparu qu'après une lésion de la moelle épinière, «l'activité d'une enzyme, la calpaïne, est augmentée» de sorte qu'elle rend inopérant le processus d'inactivation et laisse ouvert le pore en «générant un courant sodique prolongé, de nature persistante».
Deux traitements ont été testés sur des rats présentant des lésions de la moelle épinière. D'une part, MDL28170, une molécule qui inhibe la calpaïne: son usage pendant dix jours «rétablit le bon fonctionnement du canal sodique et réduit durablement l'ampleur de la spasticité» puisque «un mois après la fin du traitement, les effets positifs sur la spasticité perdurent».
L'autre molécule testée, le riluzole, qui «agit comme un inhibiteur du courant sodique persistant», réduit également la spasticité, «même si ses effets restent temporaires dans la mesure où celle-ci réapparaît deux semaines après la fin du traitement». Elle présente malgré tout «un grand intérêt puisqu'elle est déjà administrable aux patients atteints de sclérose latérale amyotrophique»: aussi, «des essais cliniques de phase 2, qui débuteront cette année à l'hôpital de la Timone, testeront son efficacité dans le traitement de la spasticité chez des patients atteints de lésions de la moelle épinière».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Mid-Cretaceous amber fossils illuminate the past diversity of tropical lizards» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis d'identifier une douzaine de spécimens de lézards dans de l’ambre fossilisé trouvé en Birmanie, parmi lesquels trois geckos et un caméléon qui apparaît comme le plus vieux à ce jour puisque les datations donnent le chiffre de 99 millions d’années («c'est un record spectaculaire car le précédent caméléon fossilisé était plus jeune de 78 millions d’années»).
En fait, «ces restes fossilisés avaient été trouvés il y a des décennies», mais c'est seulement aujourd'hui qu'ils «commencent à livrer leurs secrets», grâce à la microtomographie aux rayons X, qui a donné «accès à plusieurs caractéristiques anatomiques des lézards, impossibles à obtenir auparavant et surtout de façon non destructrice». Ainsi, les conclusions concernant les tissus mous indiquent que les geckos «étaient déjà dotés des caractéristiques leur permettant de grimper sur les parois verticales» et que le caméléon possédait «déjà une longue langue comme ses cousins modernes».
Les informations recueillies, qui «aident les biologistes à retracer l’arbre évolutif des caméléons et des geckos dans les milieux tropicaux», prouvent «que ces animaux étaient déjà bien diversifiés vers le milieu du Crétacé et elles laissent penser qu’ils ne sont peut-être pas nés en Afrique, mais bel et bien en Asie contrairement à ce que l’on pensait».
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