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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, décrit un os fossilisé appartenant de la main d’un homininé ayant vécu il y a près de 1,5 millions d'années à l’ouest du lac Turkana (Kenya). Certains détails anatomiques de ce fossile sont particulièrement humains et n’avaient jusqu’à présent été observés que chez des espèces plus récentes, comme Neandertal ou l’homme moderne.

     

    Cet os si révélateur, qui appartiendrait à un Homo erectus, «est le troisième métacarpien de la main, qui se connecte au médius». Il se distingue par «la présence d'un processus styloïde, une projection de l'os, à l’extrémité connectée au poignet», qui n'avait été trouvé, jusqu'à présent, «que chez notre espèce, chez les Néandertaliens et chez quelques autres humains archaïques».

     

    Comme ce processus styloïde «reflète une dextérité accrue qui a donné aux espèces humaines anciennes une étreinte manuelle puissante mais précise lors de la manipulation des objets», cette découverte comble «un trou dans l'histoire de l'évolution de la main de l'homme». Si «ce n’est peut-être pas la première apparition de la main ‘moderne’», elle semble proche de l'origine, étant donné que cette anatomie n'a jamais été observée «chez les fossiles humains âgés de 1,8 millions d'années».

     

    Ces mains habiles et spécialisées, qui ont été essentielles au développement du genre Homo, sont ainsi apparue «quelque 0,5 million d'années plus tôt que ne le prouvait jusqu’à présent la documentation fossile».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis le séquençage complet du génome de l'emblématique Amborella, un arbuste endémique de la Nouvelle-Calédonie, qui est le seul survivant de la lignée la plus ancienne des plantes à fleurs, apportant ainsi une quantité considérable d'informations pour une meilleure compréhension de l'évolution de ces plantes.

    Ainsi, «l’ancêtre de toutes ces plantes à fleurs a subi un doublement de son génome il y a environ 200 millions d’années». Ensuite, «parmi ses 14000 gènes codants», beaucoup ont évolué «pour acquérir de nouvelles fonctions, propres aux plantes à fleurs».

    Dans les réserves nutritives d'Amborella, a été détectée la famille des globulines 11S, puis les gènes codants de ces protéines ont été identifiés. Les séquences de ces gènes ont alors été comparées «à celles d’autres espèces de plantes positionnées 'avant' (comme le Ginkgo biloba, appartenant aux plantes sans fleurs) ou 'après' l’ancêtre commun des plantes à fleurs (comme le soja Glycine max et l’arabette Arabidopsis thaliana)», permettant de situer Amborella à l’interface des deux groupes.

    Elle montre ainsi qu'elle a «acquis une partie des caractéristiques génétiques des plantes à fleurs» servant à accumuler les protéines de réserve, «tout en conservant des caractéristiques propres aux plantes sans fleurs».

    De plus, l'étude de la variabilité génétique des populations d'Amborella révèle quatre groupes génétiques géographiquement distincts dans la Grande-Terre de Nouvelle-Calédonie avec des implications en termes de conservation.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Plos One, montre que deux espèces d'araignées de nos jardins, les épeires des bois (Aculepeira ceropegia) et les épeires diadèmes (Araneus diadematus), ne sont pas strictement carnivores, mais omnivores, car elles agrémentent volontairement leur régime alimentaire de pollens.

    La démonstration en a été faite par différentes expériences de nourrissage suivies de «mesures d’isotopes stables dans le corps de ces arthropodes»: il est alors précisément apparu que «leur régime alimentaire se compose à 25 % de pollens qui se sont collés sur leurs toiles» et de 75 % d'insectes englués sur celle-ci.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, a permis de modifier, grâce au séquençage du génome du cténaire Mnemiopsis leidyi, l’arbre évolutif des métazoaires. Elle révèle ainsi que les éponges au sens large ne sont plus les cousines de tous les animaux et que, durant l’évolution, elles se sont différenciées après les cténaires, en perdant au passage l’usage des cellules nerveuses.

     

    Comme «durant des décennies, les animaux ont été classés selon le principe de la complexification croissante, soit du plus simple au plus complexe», les spongiaires «formaient la première branche à s’être différenciée de leur arbre évolutif», car «les éponges se distinguent par l’existence d’uniquement deux feuillets embryonnaires, ainsi que par l’absence de cellules musculaires et nerveuses». Ensuite, dans cette classification, venaient les cnidaires et les cténaires, «dotés de ces entités spécialisées», juste avant «les bilatéraliens qui ont notamment trois feuillets embryonnaires».

     

    Cependant, avec les données moléculaires, il était d'abord apparu que «les éponges ne forment plus un groupe monophylétique, bien qu’elles soient restées à la base de l’arbre évolutif des animaux». L'étude, ici présenté, montre que cette place doit être occupée maintenant par le cténaire Mnemiopsis leidyi, «un organisme pélagique marin, gélatineux et carnivore qui se déplace à l’aide de huit rangées de cils».

     

    Comme, «le corps des cténaires est parcouru par un réseau de neurones, bien qu’il n’existe pas de centre nerveux différencié», alors que «les spongiaires en sont dépourvus», la comparaison du génome de Mnemiopsis leidyi à celui de l’éponge Amphimedon queenslandica, a fait découvrir que ces «deux animaux possèdent les mêmes gènes codant pour des fonctions nerveuses», ce qui montre que les éponges, qui ont perdu l’usage de ces cellules, «disposent de la machinerie génétique requise pour les faire fonctionner».

     

    Cependant, le fait que «les cellules contractiles des Mnemiopsis leidyi sont dépourvues de nombreux gènes qui codent pour des composants structuraux des cellules musculaires des animaux plus récents» indique que «les cténophores auraient acquis ces cellules spécialisées indépendamment des autres lignées», ce qui «tranche avec la théorie classique qui veut que les muscles ne soient apparus qu’une fois au cours de l’évolution des animaux».

     


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    Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, ont permis de reconstruire le système de numération original, qui a été utilisé dans le passé sur l’île de Mangareva (Polynésie Française), qui appartient à l’archipel volcanique des Gambier, à environ 1650 kilomètres au Sud-Est de Tahiti: il mélangeait le système binaire et le système décimal.

    L’île de Mangareva «aurait d'abord été colonisée entre les années 500 et 800 par une population venue de l’Ouest, probablement en passant par les îles Marquises, au Nord», puis, entre 1150 et 1450, une deuxième vague d'occupants est arrivée et, enfin, au XIXe siècle, les Européens se sont installés à leur tour. D'autre part, la langue mangarévienne, «qui était parlée par 1600 personnes en 1987, ne l’est plus que par 600 habitants».

    Avant la colonisation européenne, la population de Mangareva, qui «pourrait avoir atteint jusqu’à 8000 habitants», a employé, «sans doute pour gérer les échanges de produits de la mer et de fruits». un système de numération, remplacé aujourd'hui par le système décimal. Il a été conservé dans les archives grâce à des notes prises par des prêtres français au XIXe siècle.

    Ce système était décimal de 1 à 9, avec un mot pour chaque chiffre, puis 10, 20, 40 et 80 étaient désignés par un terme symbolisé respectivement par [10], [20], [40], [80]). Pour un nombre au-dessus de 80, on utilise des multiples de [80]: par exemple, le nombre 273 s'écrit 3[80][20][10]3


    Le caractère partiellement binaire du système apparaît dans le choix des dizaines: [10]=20[10], [20]=21[10], [40]=22[10], [80]=23 [10]

    Pour les calculs, entre 1 et 9, l’addition est identique à celle du système décimal, pour les dizaines, bien évidemment [10]+[10]=[20], [20]+[20]=[40] et [40]+[40]=[80], tandis que les autres additions sont des concaténations.
    Ainsi, par exemple, 273+219 se présente sous la forme 3[80][20][10]3+2[80][40][10]9= 6[80][10]2 soit 492.

    En fait, ce système est bien moins original que ne semblent l'indiquer les auteurs de l'étude, puisque, dans la langue française, le [80] se dit quatre vingt 4[20] et 98, par exemple, s'écrit 4[20][10]8.

    De plus, si «la plupart des systèmes de numération connus sont fondés sur des bases 10, 20 (en Mésopotamie, chez les Aztèques et les Mayas)» (ou 5 «encore utilisée par certaines populations en Afrique»), on retrouve des traces du système binaire «en Chine (dans le Yi King, un traité de divination écrit environ 1000ans avant notre ère)».

     


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